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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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mettre à l’abri, fit-elle en désignant les vêtements entassés à même le sol.
    — Nous n’étions qu’à quelques minutes des portes du palais quand l’orage a éclaté et que la pluie s’est déversée sur nous. Il n’y avait nul abri et, le temps de nous mettre à couvert, nous étions trempées jusqu’aux os. Heureusement, cela n’a pas duré longtemps.
    Soudain, le décor prit une teinte blanc verdâtre et le tonnerre ébranla les pierres massives du palais. Les trois femmes silencieuses attendirent que le son se fut affaibli.
    — Je ne puis rester, dit Margarida quand elle put enfin se faire entendre. Je reviendrai quand la tourmente sera terminée. La princesse craint l’orage et elle aime être entourée de ses dames. À certains égards, c’est toujours une enfant, ajouta-t-elle, même si elle se conduit en reine.
    — Revenez dès que vous le pourrez. J’ai non seulement passé beaucoup de temps à réfléchir ces derniers jours, mais j’ai également amené avec moi Felicitat, qui connaît ce qui s’est passé au château. Elle dit des choses dont j’étais pratiquement ignorante jusqu’ici.
    — Je vous le promets, assura Margarida. Restez bien au chaud, petit moineau. Et toi, Felicitat, veille sur elle.
     
    Elle tint parole. Quand le soleil réapparut et que le dernier coup de tonnerre éclata trop loin pour qu’on l’entendît, Margarida entra dans le boudoir. Une fois de plus, Johana était assise près de la fenêtre et cousait ; à ses côtés, Felicitat était elle aussi occupée à des travaux d’aiguille.
    — Parlez-moi de ces choses nouvelles, dit-elle d’emblée en prenant place en face des deux femmes.
    — Vous m’avez demandé qui pourrait haïr Arnau au point de dépenser des sommes importantes dans le seul but de le détruire, lui et sa famille. Je n’ai cessé d’y réfléchir. Ce n’était pas un homme à se faire des ennemis mortels, Margarida. Il n’était ni querelleur, ni cupide, ni d’une ambition démesurée. Les champs ne sont pas jonchés des corps de ses rivaux, je vous le jure. Il m’a séduite par son esprit et ses agréables dispositions, et je me suis occupée depuis de ses affaires d’argent. Je le saurais.
    — Je ne demande qu’à vous croire, dit Margarida, bien qu’il semble impossible à quiconque de savoir qui peut haïr un homme – même son meilleur ami n’y parviendrait pas.
    — Peut-être, mais il me fallait un point de départ. J’ai bavardé avec Felicitat tandis que nous cheminions. La route fut longue, car j’ai suivi vos conseils de prudence, et je vous jure que ma mule allait d’un pas si lent qu’elle s’est endormie d’ennui à deux ou trois reprises.
    — Vous êtes venues seules ? Deux femmes ?
    — Non. Nous avions avec nous le fils de Felicitat, un rude gaillard de seize ans qui s’était muni d’un gros bâton. Il est actuellement avec les soldats et il apprend certainement auprès d’eux toutes sortes de choses qu’il ne devrait pas savoir.
    — Qu’avez-vous conclu ?
    — Je vais laisser Felicitat vous en parler, dit Johana en adressant un signe de tête à sa compagne.
    — Madame ne trouvait pas convenable de participer aux réunions que les gentilshommes tenaient à propos de ce bateau, expliqua Felicitat.
    — C’est vrai, confirma Johana. Mon Arnau appréciait toujours mon avis, mais je crois qu’il n’en serait pas allé de même des autres. Je restais à l’écart quand le syndicat se réunissait.
    — Je rapportais à Madame tout ce que j’entendais, reprit Felicitat. Chaque fois qu’il arrivait un messager ou un homme d’affaires, et il y en a eu beaucoup, dame Margarida, au cours du mois qui a précédé son arrestation, chaque fois aussi que le syndicat se réunissait. Mon maître, Sa Seigneurie, les accueillait souvent au verger en ces jours de canicule.
    — C’est vrai, confirma Johana.
    — Quand ils se retrouvaient, je les servais, dit Felicitat, à sa demande, car il savait qu’il pouvait me faire confiance. Il tenait également à ce que je vous éloigne, madame, pour que vous n’arriviez pas en pleine dispute. Leurs discussions pouvaient être très animées.
    — Le pauvre ! Il parlait de désaccords passagers, rien de plus. Il aurait dû me mettre au courant. Comme si une petite dissension pouvait me perturber…
    — Quels étaient ces gens ? demanda Margarida.
    — Les membres du syndicat, répondit Johana. Les actionnaires de ce vaisseau

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