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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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l’instigation de sa belle-mère pour se débarrasser d’elle.
    — Sa petite revanche…
    — Oui, mais elle me semble toujours trop… trop réfléchie pour prendre le risque de sérieuses conséquences.
    — Dans ce cas, allez aussitôt trouver la servante. Et revenez avec les nouvelles que vous aurez pu glaner auprès d’elle. Mais d’abord, maîtresse, la faim me tenaille à nouveau. Pensez-vous pouvoir me trouver quelque chose de plus substantiel que du bouillon ou du flan ?
    — Vous vous sentez capable de manger ?
    — Je dévorerais un bœuf. Tous ces mystères me donnent de l’appétit !
     
    — Je ne sais pas de quoi vous parlez, maîtresse, dit Ester. Nous ne sommes allées nulle part.
    — Ta loyauté envers ta maîtresse est très louable, Ester, répondit Raquel, mais je vous ai vues toutes deux sortir de la maison. La cuisinière vous a vues, elle aussi. Et Yusuf a vu ta maîtresse parler à ce gentilhomme sur une place publique en plein cœur de Perpignan. Que se passe-t-il ?
    Ester rougit avant de regarder autour d’elle, dans la cour.
    — Maîtresse Bonafilla m’a fait promettre de n’en rien dire à personne, murmura-t-elle.
    — S’il se passe quoi que ce soit et si l’on apprend que tu étais au courant et que tu n’as pas ouvert la bouche, Ester, tu te retrouveras à la rue, fais-moi confiance.
    — Je le lui ai dit je ne sais combien de fois, elle ne veut pas m’écouter.
    — Est-elle amoureuse de cet homme ?
    — J’ai l’impression qu’elle le déteste, dit Ester, et pourtant… Je ne sais pas, maîtresse. J’ai des soupçons, mais il y a beaucoup de choses dont je ne suis pas sûre. Je puis vous dire que, depuis notre arrivée dans cette maison, je ne l’ai jamais quittée des yeux, à moins qu’elle ne fût avec vous ou avec la famille de maître David. Elle n’a rien fait de mal, je le jure, même si nous sommes allées retrouver cet homme.
    — Ester, veux-tu faire quelque chose pour moi ? demanda Raquel en glissant une pièce d’argent dans la main de la servante. La surveilleras-tu et me préviendras-tu aussitôt si tu crois qu’elle risque de partir avec lui ?
    — Et si elle ne me dit rien ?
    — Je ne crois pas qu’elle puisse partir sans au moins une partie de ses habits et de l’or qu’elle apporte en dot. Qu’en penses-tu ?
    — Non, vous avez raison, maîtresse, dit Ester après mûre réflexion. Je ne sais rien pour l’or, mais je peux garder l’œil sur les belles robes et les soieries. Et je viendrai vous le dire.
    Vaguement rassurée, Raquel alla rejoindre son patient.

CHAPITRE XI
    D’autres averses s’abattirent sur Perpignan le lundi et maîtresse Ruth, qui s’était levée tôt en cette veille de noces, lançait des regards furibonds vers le ciel. Avec tant de monde dans la maison et tant de choses à faire, la vie serait plus facile si la famille et les hôtes passaient leur temps dans la cour. Elle fit le tour des pièces, vérifia que Leah s’occupait bien du bébé, arracha la servante au sommeil pour qu’elle exécute son travail avant le réveil des invités et termina par la cuisine. Là, au moins, tout était en ordre. Le feu brûlait dans l’âtre et Jacinta avait apporté le pain du matin ; la cuisinière et la souillon s’étaient arrêtées un instant pour déjeuner. Ruth s’assit avec elles, se coupa un morceau de fromage, rompit une miche de pain et mangea.
    — Maîtresse, lui dit la cuisinière avec assurance, ça ne sert à rien de courir partout comme ça et de risquer votre santé. Vous devriez vous reposer aujourd’hui. On s’occupera de tout, pas vrai, Jacinta ?
    — Oui, maîtresse, répondit la fillette. Le patient ne nous donne plus autant de travail qu’avant.
    — Il mange bien, précisa la cuisinière. Comme nous autres. Hier, à souper, maîtresse Raquel est venue chercher du poulet braisé aux lentilles et du pain. Il n’a rien laissé.
    — C’est parfait, dit Ruth. Mais avant de parler de repos, qu’y a-t-il encore à faire aujourd’hui ?
    Elles se lancèrent alors dans une intense discussion relative aux courses, aux préparatifs et à la cuisson des divers plats réservés aux invités.
     
    Peu après que les cloches eurent sonné tierce, le soleil apparut et la cour sécha en peu de temps. Isaac et maître Astruch se trouvaient dans la salle à manger et ils traînaient sur leur déjeuner ; Bonafilla venait de finir de se vêtir avec l’aide d’Ester ;

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