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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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malignité, j’ai passé une bonne partie de la matinée, alors que d’autres tâches m’appelaient, à voir un parfait, un chef du renouveau cathare, déjeuner de pain et de fromage avant de se régaler d’une soupe au mouton ! La prochaine fois que vous chercherez à nuire à quelqu’un, trouvez de meilleurs prétextes. Votre mesquinerie m’a fait perdre mon temps. Adieu. Nous reparlerons plus longuement de tout ça, mais je dois entreprendre un voyage et il me faut partir sur-le-champ.
    — Où allez-vous ?
    — Je veux vous revoir dans une semaine très précisément. Et ne me faites pas attendre, messire, car j’irai vous chercher.
    Au coin de la maison des dominicains, tout près de la fontaine, Isaac et Yusuf avaient prêté grande attention à cette conversation.
    — Reconnais-tu celui à qui parle le prêtre ? demanda Isaac.
    — Je ne puis le voir, seigneur, mais sa voix a quelque chose de familier.
    — C’est l’accent de sa ville d’origine qui t’est familier, rien de plus, dit le médecin.
    Il avait cependant l’air troublé.
     
    Son Excellence l’évêque de Perpignan était à son bureau quand Isaac et Yusuf furent introduits dans son cabinet. Il les accueillit rudement, les pria de s’asseoir et en vint directement au sujet.
    — J’ai reçu la lettre de l’évêque Berenguer, et je vous remercie de l’avoir confiée à mon secrétaire. Vendredi dernier, je crois.
    — Oui, Votre Excellence, nous l’avons reçue vendredi, murmura le secrétaire.
    — En connaissez-vous le contenu ? demanda l’évêque.
    — Je sais seulement qu’elle a un rapport avec l’inquiétude de l’abbé de Sant Feliu au sujet de certaines difficultés survenues en ville, déclara Isaac avec tact.
    — Des difficultés ! s’écria l’évêque. Êtes-vous ici depuis assez longtemps pour en connaître la nature ?
    — Je sais seulement que l’on parle beaucoup en ce moment de l’appareillage de la Santa Maria Nunciada.
    — Oui. L’entreprise lancée par Don Arnau Marça. Un incident des plus regrettables. Je ne puis décider si c’était une entreprise marchande honnête qui s’est trouvée corrompue ou si elle fut dès le début entachée par le vice, la débauche et l’illégalité.
    — Ne peut-il s’agir que d’une paisible expédition commerciale ?
    L’évêque examina longuement le visage impassible de l’aveugle.
    — Si c’est le cas, maître Isaac, alors un homme est mort pour rien, à cause de rumeurs et de bavardages. Et les mots me manquent pour répondre à cela.
    — Votre Excellence semble prendre cette affaire à cœur.
    — Oui. Don Arnau était un ami, et j’ai du mal à accepter sa mort et son apparente trahison – je dis bien apparente, car il m’est difficile d’y croire.
    L’évêque se leva pour arpenter son cabinet.
    — Il aurait pu s’engager dans pareille voie auparavant, mais pas aujourd’hui.
    — J’avoue que je ne vous suis pas, Votre Excellence.
    — Bien sûr. Vous ne connaissez pas Don Arnau. Généreux, brave, audacieux – un peu trop, souvent – et fréquemment imprudent. Mais sa dame, qu’il a épousée il y a quelques années… Combien ? lança-t-il à son secrétaire.
    — Quatre, Votre Excellence.
    — Bien sûr. Il y a quatre ans. Je les ai mariés moi-même. Sa dame est la vertu et la prudence mêmes. Pour ne pas dire la sagesse. Elle le guidait en tout et, grâce à elle, il ne jouait plus sa vie et sa fortune dans des entreprises périlleuses.
    — Il a fait un choix excellent.
    — Oui, et elle souffre beaucoup à présent. Elle porte un enfant et approche du terme. Heureusement, la princesse l’abrite en son palais. Mais, si malheureuse cette affaire soit-elle, il est un autre personnage qui me cause encore plus de souci. Je le soupçonne de bien des maux, sans en avoir la moindre preuve. Le rapport que je dois envoyer à Don Vidal de Blanes ne lui sera pas très utile, je le reconnais. C’est pour cette raison que je n’ai pas répondu à ses missives. Mais, quand vous êtes arrivés, mon secrétaire et moi-même tentions d’échafauder une réponse. Si vous pouvez attendre, nous la parerons du langage diplomatique.
     
    Près du bosquet, hors des murailles de la ville, les trois hommes se rencontrèrent une fois encore.
    Le chef du groupe avait à nouveau baissé sa capuche et il demeurait sur son cheval, les yeux fixés sur ses subordonnés.
    — Explique-moi pourquoi nous nous voyons cette

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