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Victoria

Victoria

Titel: Victoria Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Joanny Moulin
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terrain politique.
    « Le Parlement sait-il que vous agissez contre les conseils avisés les autorités civiles aussi bien que militaires, et de ceux qui seuls sont à même de bien juger des affaires d’État ? Pouvez-vous persévérer aveuglément dans vos propres opinions en cachant la vérité au Parlement ? »
    Il faut prendre Whitehall sous les feux croisés de Westminster et de Buckingham. Elle ébauche ce qui pourrait être l’argument d’une attaque, sabre au clair, de l’opposition aux Communes ou dans la presse.
    « Voir nos braves soldats, comme la Reine les a vus hier, sabrés et mutilés pour rien est abominable ! Voir pour la seconde fois nos troupes retirées, battant en retraite devant des sauvages, probablement, très probablement, pour devoir les envoyer de nouveau à brève échéance, c’est nous ridiculiser aux yeux du monde ! Pour des raisons militaires, l’opinion fortement affirmée des généraux doit être écoutée ! »
    Faire planer à mots couverts la menace d’une dissolution…
    « La Reine écrit avec force, car elle ne peut pas démissionner quand les choses vont mal, et son cœur saigne de voir poursuivre une politique si humiliante et aux idées si courtes, qui rabaisse son pays aux yeux du monde entier. »
    Vient le moment où Hugh Childers, chancelier de l’Échiquier sous Gladstone, doit présenter son budget. Les dépenses s’élèvent à cent millions de livres, presque vingt de plus que sous Disraeli. Les comptes de l’année montrent un déficit d’un million. Les libéraux, qui veulent répartir l’effort fiscal non seulement sur les possédants mais aussi sur les salariés, chancellent sous les coups des radicaux. La coalition gouvernementale se déchire. De leur côté, les chefs tories adoptent l’arrangement de Randolph Churchill, qui a secrètement acheté les voix des parnellites contre une promesse de ne pas renouveler les lois de coercition en Irlande. Le 9 juin 1885, la messe est subtilement dite. Le vote du budget offre à l’opposition conservatrice l’occasion de faire tomber le cabinet libéral sans même dévoiler ses batteries irlandaises. Trois jours plus tard, Gladstone se lève et prend la parole devant les Communes pour informer les députés que la reine vient d’accepter la démission de son gouvernement.
    « La gracieuse réponse de Sa Majesté, dit-il, a été donnée le 11 de ce mois, acceptant la démission de Lord Salisbury. »
    « Ha ! Ha ! Ha ! » font en chœur les députés hilares, tant ce lapsus final du G. O. M. résume bien les bévues de son pénible mandat.
     
    Lord Salisbury, donc, forme en juin 1885 un gouvernement conservateur. Son programme électoral se propose d’améliorer les conditions de vie des classes laborieuses. Parce qu’il se montre très critique à l’égard du laisser-faire économique, certains journaux comme le Times , la Pall-Mall Gazette ou la Manchester Review taxent ses idées politiques de « socialisme d’État ». Parmi les ministres de son cabinet se retrouvent, entre autres, Randolph Churchill au secrétariat d’État à l’Inde, William Henry Smith au ministère de la Guerre, et Carnavon comme lord-lieutenant d’Irlande.
    Gladstone, lorsqu’il est venu remettre les sceaux à Sa Majesté, lui a présenté comme d’habitude une longue liste de ses collaborateurs, pour lesquels il demandait des distinctions honorifiques. Au nombre de ces personnalités, Nathan Mayer Rothschild est élevé à la pairie héréditaire par Victoria, qui crée pour lui le titre de baron de Rothschild. Il est le fils aîné de Lionel de Rothschild, à qui la reine avait barré l’accès à la Chambre des lords en 1869, disant qu’elle ne pouvait « pas consentir à ce qu’un Juif soit fait pair du royaume ». Les services rendus à la nation par Lionel de Rothschild, pour l’acquisition des parts du canal de Suez par le truchement de Benjamin Disraeli en 1875, ont peut-être contribué à faire monter le peuple d’Israël dans l’estime de Sa Majesté.
    Benjamin Disraeli fut le seul Premier ministre britannique né juif, mais il s’était converti à l’anglicanisme à l’âge de 13 ans. En 1858, Lionel de Rothschild a été le premier membre des Communes de confession juive. Il est mort en 1879 sans être anobli en Angleterre. En 1885, son fils Nathan Mayer est le premier à entrer à la Chambre des lords, où il prête serment sur une bible hébraïque et le chapeau sur

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