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Vidocq - le Napoléon de la Police

Vidocq - le Napoléon de la Police

Titel: Vidocq - le Napoléon de la Police Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie-Hélène Parinaud
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vouloir tant de mal ? Vous m’avez condamné parce que je me suis
évadé mais ai-je abusé de ma liberté retrouvée ? Ma condamnation aurait
sans doute été cassée en appel car je n’aurais pas dû être en prison. Regardez
mon dossier et redites-moi si je mérite les chaînes. »
    Le procureur, impressionné par cette
calme véhémence, retourne dans son bureau pour consulter les rapports sur son
célèbre « client ». Plus tard, il discute avec lui, notant la façon
dont Vidocq avait vécu après son évasion de Toulon. Les résultats obtenus à Lyon
lui font reconsidérer son jugement. Non seulement, il ne le fait pas mettre au
cachot mais l’invite à prendre un avocat et à demander une supplique qu’il
appuiera ; le temps de l’appel étant prescrit.
    Chaque jour, Vidocq espère la
réponse du ministère de la Justice. Une fois, il est appelé au greffe et s’y
précipite le cœur battant. Faux espoir, c’est sa femme, Anne-Marie Chevalier
qui en profite pour demander le divorce. Des années plus tard, il dira encore
qu’à part les lettres de rémission l’innocentant, rien ne lui a fait plus
plaisir que cette nouvelle.
    Le temps passe et cinq longs mois
plus tard, toujours aucune réponse. Le procureur Ranson l’encourage à prendre
patience : « La justice est toujours lente.
    — Pas pour condamner »,
pense Vidocq qui commence à craindre que si aimable qu’il soit avec lui, le
procureur lui mente. Et si toute la sympathie et les regrets qu’il affiche,
n’étaient qu’une ruse. Il endort sa méfiance pour mieux être certain qu’il ne
s’évade pas de nouveau et un beau matin, ce sera le retour au bagne !
    Chaque semaine qui passe renforce
Vidocq dans ses convictions. À la prison chacun connaît sa situation. Du moment
que le procureur est pour lui, on le considère comme amnistié d’avance. Le
concierge Wettu, l’invite même à dîner dans sa loge.
    Un dimanche soir, à la fin du repas,
Vidocq plonge par la fenêtre sous laquelle passe une rivière. Tout le monde se
précipite et trouve le chapeau qu’il a pris soin de jeter sur la rive pour
faire croire qu’il est sorti à cet endroit.
    Alors qu’on le cherche en ville dans
les ruelles avoisinantes, lui continue à nager jusqu’à la grille de la porte
d’eau, sous laquelle il passe. Le voilà dehors. Ses habits mouillés lui pèsent
autant qu’ils le glacent mais il lui faut marcher et vite. Il arrive à Blangy à
quatre heures du matin, où réside un boulanger qui fait partie de son réseau de
contrebandiers. Une fois ses vêtements séchés à la chaleur de son four, Vidocq
fait prévenir un cousin qui lui apporte un uniforme de capitaine. Sitôt revêtu
en militaire, il se paie de culot et retourne à Arras car il faut traverser
cette ville pour aller à Paris où il a décidé de s’installer, persuadé qu’il ne
serait jamais plus en sécurité qu’au cœur d’une ville où il est si aisé de se
perdre dans la foule :
    « Une trop grande ville pour
risquer d’être reconnu à chaque coin de rue. »
    Des gendarmes les croisent qui
connaissent bien son cousin et l’apostrophent :
    « Et bien, n’est-ce pas ton
parent Vidocq que tu conduis si vite ?
    — P’t’être ben. Si vous
l’croyez, allez-y voir ! », répond-il en leur clignant de l’œil.
Poussé par jeu plutôt que par des soupçons, l’un d’eux s’approche. À la vue de
Vidocq, il sursaute et porte sa main à la visière :
    « Excusez-moi. Salut mon
capitaine. »
    L’officier, imperturbable, lui rend
son salut sans mot dire.
    « Bon voyage et si vous
attrapez Vidocq, vous m’écrirez ! », leur crie le cousin en agitant
son fouet.
    Pour être plus tranquille le long du
chemin jusqu’à Paris et ne pas risquer d’être interrogé par une patrouille
militaire, Vidocq se met le bras en écharpe et avertit son cousin :
« J’ai été blessé à Iéna. »
    Bien lui en prend. Comme ils
s’étaient arrêtés à une auberge pour laisser souffler le cheval, un maréchal
des logis va droit à un officier et exige de voir ses papiers. Vidocq, pour écarter
les soupçons, s’approche alors et lui demande la raison de cette inspection
inusitée.
    « Quand tous les hommes sont
aux armées, ce n’est pas la place d’un officier valide de rester en
France. »
    Vidocq approuve et pour éviter qu’il
ne lui prenne la fantaisie de vérifier son identité, il l’invite à partager son
repas. Le lendemain, il prend la

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