Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Vidocq - le Napoléon de la Police

Vidocq - le Napoléon de la Police

Titel: Vidocq - le Napoléon de la Police Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie-Hélène Parinaud
Vom Netzwerk:
la Provence
et détroussent les passants. Quelle déveine d’être tombé sur eux. Comment les
quitter sans qu’ils s’en inquiètent et le prennent pour un mouchard. Vidocq en
est là de ses réflexions lorsqu’au matin, des cris de rage se font entendre. Un
des membres de la bande n’a plus son argent. On l’a volé. Les soupçons se
portent sur le dernier arrivé. Il proteste mais personne ne l’écoute. Il demande
alors à parler secrètement au chef. On croit qu’il va faire des aveux. En fait,
il lui indique le moyen de confondre le coupable.
    Roman rassemble la bande et leur
présente sa main qui tient bien serrés des brins de paille.
    « Il y en a un pour chacun. Le plus
long désignera le voleur. »
    Certains protestent mais tous
prennent leur brin de paille.
    « Maintenant
comparons ! », ordonne Roman.
    Une seule est plus courte que les
autres. Celle d’un nommé Joseph.
    « Tu t’es trahi toi-même. Elles
avaient toutes la même taille ! », gronde Roman.
    Aussitôt, le nommé Joseph est
fouillé puis battu lorsque les pièces sont retrouvées, cachées dans sa
ceinture.
    Vidocq profite de ce prétexte pour
demander à partir.
    « Puisqu’on ne m’a pas fait
confiance. Je ne peux plus rester avec vous. »
    Afin de ne plus risquer de mauvaises
rencontres et d’éviter les gendarmes, Vidocq se lie avec les bergers. Il suit
leur troupeau, s’habille comme eux. Personne ne demande jamais leurs papiers à
ces fermiers conduisant la transhumance. Le but du fuyard est d’atteindre Lyon.
En raison de sa proximité de la Suisse, c’est un grand centre de contrebande.
Peut-être sera-t-il possible d’y trouver une filière et de refaire du commerce.
Si Vidocq refuse de commettre le moindre vol, le commerce « souterrain »,
pratiqué par la meilleure bourgeoisie, n’est qu’une activité plus lucrative
qu’une autre.
    Dans la région, toutes les villes et
de nombreux villages servent de lieux de passage ou d’entrepôts. Le transport
des marchandises frauduleuses est assuré par un personnel nombreux, que le
préfet évalue à plus de 2 000 individus : aubergistes et voituriers
tenant une place essentielle du trafic. Les habitants trafiquent dans la mesure
de leurs possibilités, les plus favorisés étant les douaniers eux-mêmes. Les préposés,
peu payés, ferment les yeux ou donnent d’utiles indications aux fraudeurs.
D’anciens douaniers révoqués commandent des bandes armées de contrebandiers. Le
haut personnel est encore plus gourmand. On cite, à mi-voix, l’exemple tout
proche du directeur des douanes de Strasbourg ou celui du receveur principal
qui tous deux fraudent sans se gêner. Devenus aussi riches que puissants,
lorsqu’un de leurs employés se montre trop honnête, ils le mutent. La
corruption sévit, l’avènement du Consulat puis de l’Empire encourage
l’enrichissement par tous les moyens. Partout, la noblesse impériale, maréchaux
en tête, use de son influence pour obtenir la part du lion dans les territoires
dont elle a la surveillance.
     
    Au bout d’un assez long voyage,
Vidocq arrive à Lyon. Pour se donner le temps de trouver une filière valable,
il commence par se loger dans un petit bouge pas cher. Tandis qu’il cherche à
se renseigner dans les bouchons installés dans les traboules, il est reconnu.
Des bagnards, évadés eux aussi, décident de l’enrôler dans leurs prochains
coups. Pour mieux lui donner confiance en leur capacité, ils ne se cachent pas
devant lui et se vantent de leurs vols, de leurs assassinats. À leur surprise,
Vidocq se dérobe. Ils insistent. En vain. Aussi sont-ils scandalisés de son
refus. Ils ont besoin de sa force et de sa ruse. Comme il ne veut pas se
laisser enrôler, ils vont l’y obliger. Il sait trop de choses sur eux.
Puisqu’il ne veut pas se laisser convaincre, ils le dénoncent. Vidocq
s’échappera comme toujours mais il sera forcé de marcher avec eux. Un matin, il
a la désagréable surprise d’être jeté à bas du lit par des policiers qui le
conduisent à la prison de Roanne. Il comprend qu’il a été vendu et devine
pourquoi. Pas question d’accepter cette machination. Sitôt en cellule, il écrit
alors au commissaire Dubois et lui demande une rencontre.
    On l’emmène au bureau du policier.
Se voyant coincé entre les bandits et la loi, il choisit son camp, celui d’un
homme libre. Il plaide habilement son dossier. Il a été condamné au bagne pour
une faute qu’il n’a pas

Weitere Kostenlose Bücher