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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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réservoirs. (3) Il entreprit les travaux du lac Fucin, autant pour son profit que pour sa gloire, quelques particuliers ayant promis de se charger des frais, si on leur concédait les terres desséchées. (4) Il acheva enfin ce canal à force de peine, après avoir pendant onze ans employé sans relâche trente mille hommes à percer et à tailler la montagne sur un espace de trois mille pas. (5) En construisant le port d’Ostie, il l’entoura de deux môles à droite et à gauche, et éleva à l’entrée une digue sur un sol profond. Afin de la mieux asseoir, il commença par submerger le navire sur lequel le grand obélisque était venu d’Égypte ; puis il y établit des piliers, et la surmonta d’une très haute tour, semblable au phare d’Alexandrie, pour éclairer les vaisseaux pendant la nuit.
     
XXI. Ses spectacles
    (1) Il distribua souvent des gratifications au peuple, (2) et donna un grand nombre de magnifiques représentations ; car il ne se contentait pas de spectacles ordinaires célébrés dans des lieux consacrés à cet usage, il en imaginait ou plutôt il en empruntait à l’antiquité, et les faisait jouer sur des emplacements tout à fait nouveaux. (3) Lors des jeux qu’il célébra pour la dédicace du théâtre de Pompée, qu’il avait restauré après son incendie, il se fit élever un tribunal dans l’orchestre pour donner de là le signal des jeux. Il avait auparavant offert un sacrifice dans la partie supérieure du bâtiment, et en était descendu pour venir prendre sa place en traversant toute l’assemblée assise en silence. (4) Il solennisa aussi les jeux séculaires dont il prétendit qu’Auguste avait devancé le retour, au lieu de les réserver pour le temps prescrit, quoiqu’il dise lui-même dans son histoire qu’Auguste, après avoir supputé soigneusement les années où ils avaient été interrompus, avait ramené ces jeux à leur véritable époque. (5) Aussi se moqua-t-on du crieur public, lorsque, selon la formule usitée, il invita les citoyens à des jeux qu’aucun d’eux n’avait vus et ne reverrait. Car il se trouvait beaucoup de spectateurs qui y avaient assisté, et même encore quelques acteurs qui y avaient figuré autrefois. (6) Claude donna souvent des jeux du cirque sur la colline du Vatican, et de temps en temps, après cinq courses de chars, il ajoutait un combat de bêtes. (7) Il orna le grand cirque de barrières en marbre et de bornes dorées, tandis que les premières étaient jadis de tuf et les autres de bois. Il assigna des places aux sénateurs qui, auparavant, étaient confondus dans la foule. Aux courses des quadriges, il joignit les jeux troyens et les chasses d’Afrique où figurait un escadron de cavaliers prétoriens, commandé par ses tribuns et par le préfet lui-même. On vit aussi des cavaliers thessaliens poursuivre dans le cirque des taureaux sauvages, leur sauter sur le dos après les avoir fatigués et les terrasser en les saisissant par les cornes. (8) Il multiplia les spectacles de gladiateurs. Il en fonda un annuel dans le camp des prétoriens, mais sans combat de bêtes et sans appareil. Il établit un autre combat régulier dans l’enceinte des élections, et dans le même lieu, il en donna un extraordinaire qui ne dura que peu de jours, et qu’il appelait « Sportule », parce qu’en l’annonçant il avait dit qu’il invitait le peuple à un petit repas improvisé et sans façon. (9) Il n’y avait point de genre de spectacle où il se montrât plus accessible et plus joyeux. Il avançait la main gauche, comme faisait le peuple, et comptait tout haut sur ses doigts les pièces d’or offertes aux vainqueurs. Ses exhortations et ses questions excitaient à la gaieté les spectateurs qu’il appelait sans cesse « messieurs », en mêlant quelquefois à ses propos des plaisanteries froides et recherchées. Par exemple, en jouant sur le nom du gladiateur Palumbus que demandaient les assistants, il dit « qu’il le ferait venir dès qu’il serait pris. » (10) Le trait suivant eut du moins le mérite de l’à-propos. Il avait accordé à un gladiateur de chars le congé que ses quatre fils demandaient pour lui avec instance. Voyant que tout le monde s’intéressait à cette grâce, il fit aussitôt courir une tablette dans laquelle il représentait au peuple combien il lui importait d’avoir des enfants, puisqu’un gladiateur même en retirait tant de profit et de faveur. (11) Il fit représenter

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