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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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près du Champ de Mars, un amphithéâtre en bois, dans lequel il donna un spectacle de gladiateurs, où il ne laissa périr personne, pas même les coupables, (3) mais il y mit aux prises quarante sénateurs et soixante chevaliers, dont quelques-uns jouissaient d’une fortune et d’une réputation à l’abri de tout reproche. Il choisit, dans les mêmes ordres, des combattants contre les bêtes, et pourvut à divers emplois de l’arène. (4) Il donna aussi une naumachie où des monstres marins nageaient dans de l’eau de mer. Il fit danser la pyrrhique à des jeunes gens auxquels il délivra ensuite des diplômes de citoyens romains. (5) Parmi les sujets de ces pyrrhiques, un taureau saillit Pasiphaé, qui était, ainsi que le crurent beaucoup de spectateurs, renfermée dans une vache de bois. Dès son premier effort, Icare tomba à côté de la loge de Néron et le couvrit de sang. (6) En effet, Néron présidait rarement alors, et regardait le spectacle par de petites ouvertures ; mais, dans la suite, il s’établit en plein podium. (7) Il fut le premier qui institua à Rome des jeux quinquennaux qu’il appela « Néroniens ». Ces jeux étaient de trois genres, à la manière des Grecs, c’est-à-dire qu’il y avait de la musique, des exercices gymniques et des courses à cheval. Après avoir consacré des bains et un gymnase, il offrit de l’huile aux sénateurs et aux chevaliers. (8) Le sort désigna parmi les consulaires les intendants des jeux, et on leur donna la place des préteurs. Néron descendit ensuite dans l’orchestre, au milieu du sénat, et reçut la couronne d’éloquence et de poésie latine que les plus illustres citoyens s’étaient disputée, et qu’ils lui accordèrent d’un consentement unanime. Il baisa celle que lui décernèrent les juges, comme joueur de luth, et la fit mettre au pied de la statue d’Auguste. (9) Dans les jeux gymniques qu’il donna au Champ de Mars, il déposa les prémices de sa barbe au milieu d’un sacrifice solennel, les renferma dans une botte d’or garnie des perles les plus précieuses, et les consacra à Jupiter Capitolin. (10) Il invita même les Vestales au spectacle des athlètes, parce qu’à Olympie on permettait aux prêtresses de Cérès d’y assister.
     
XIII. Tiridate vient à Rome lui rendre hommage
    (1) On peut compter avec raison parmi les spectacles qu’il donna l’entrée de Tiridate à Rome. (2) Ce roi d’Arménie, attiré par ses grandes promesses, devait paraître devant le peuple au jour marqué par un édit ; mais le mauvais temps y mit obstacle. Néron le montra de la manière la plus avantageuse pour lui. Il rangea autour du Forum des cohortes sous les armes, et s’assit dans la tribune aux harangues, sur une chaise curule, en costume de triomphateur, environné des enseignes militaires et des aigles romaines. (3) Tiridate monta les degrés, et se mit à ses genoux. Néron le releva et l’embrassa. À sa prière, il lui ôta ensuite sa tiare, et lui mit le diadème sur la tête, tandis qu’un ancien préteur traduisait à la multitude les paroles du suppliant. De là il le conduisit au théâtre, et, après en avoir reçu de nouveaux hommages, il le plaça à sa droite. (4) Salué imperator, à la suite de cette cérémonie, Néron porta sa couronne de laurier au Capitole, et ferma le temple de Janus, comme s’il ne restait plus aucune guerre à terminer.
     
XIV. Ses consulats
    Il fut quatre fois consul : la première pendant deux mois, la seconde et la dernière pendant six, et la troisième pendant quatre. Son deuxième et son troisième consulats furent consécutifs ; un an d’intervalle sépara les deux autres.
     
XV. Sa manière de rendre la justice. Ses réformes et ses innovations
    (1) Dans ses fonctions judiciaires, il ne répondait guère aux demandeurs que le lendemain et par écrit. (2) À ses audiences, il supprimait les discours suivis, et il écoutait alternativement les parties sur les principaux points du débat. (3) Toutes les fois qu’il se retirait pour délibérer, il n’opinait ni en commun ni en public ; mais, seul et en silence, il lisait les opinions écrites par chacun, et prononçait ce qui lui plaisait, comme si c’eût été l’avis de la majorité. (4) Pendant longtemps il n’admit point dans le sénat les fils d’affranchis, et n’accorda aucun honneur à ceux que ses prédécesseurs y avaient introduits. (5) Pour consoler des délais et des retards les candidats qui

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