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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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d’applaudisseurs
    (1) La musique était un des enseignements dont on avait imbu son enfance. Dès qu’il fut monté sur le trône, il fit venir Terpnus, le premier joueur de luth de son temps. Durant plusieurs jours, après son repas, il se tint à côté de lui pour l’entendre chanter jusque bien avant dans la nuit. Peu à peu il se mit à cultiver cet art et à s’y exercer, sans omettre aucune des précautions que prennent les artistes de ce genre pour conserver ou développer leur voix. Il se couchait sur le dos en portant sur sa poitrine une feuille de plomb ; il prenait des lavements et des vomitifs ; il s’abstenait de fruits et d’aliments nuisibles à son talent. (2) Enfin, content de ses progrès, quoiqu’il eût la voix faible et voilée, il voulut monter sur le théâtre. Il répétait de temps en temps à ses amis ce proverbe grec : « De musique ignorée on n’a jamais dit mot ». (3) Ce fut à Naples qu’il débuta. En vain un tremblement de terre ébranla le théâtre ; il ne cessa de chanter que lorsqu’il eut fini son air. (4) Il y chanta souvent, et plusieurs jours de suite. Après avoir pris un peu de loisir pour reposer sa voix, impatient de l’obscurité, au sortir du bain, il revint au théâtre, mangea dans l’orchestre en présence d’un peuple nombreux, et promit en grec qu’aussitôt qu’il aurait un peu bu, il ferait retentir quelque chose de plein et de sonore. (5) Flatté des louanges que lui donnèrent en musique des habitants d’Alexandrie, qu’un nouveau commerce de grains avait attirés à Naples, il en fit venir plusieurs de cette ville. (6) Il choisit également partout de jeunes chevaliers et plus de cinq mille jeunes plébéiens des plus robustes, partagés en différents corps, et leur fit apprendre les diverses manières d’applaudir, telles que les bourdonnements, les claquements à main concave et les castagnettes, afin qu’ils l’appuyassent toutes les fois qu’il chanterait. Ces jeunes gens étaient remarquables par leur épaisse chevelure et leur excellente tenue. Ils portaient un anneau à la main gauche, et leurs chefs gagnaient quarante mille sesterces.
     
XXI. Il concourt pour le prix du chant à Rome. Il y joue sur tous les théâtres. Ses principaux rôles
    (1) Comme il tenait surtout à chanter à Rome, il y fit célébrer les jeux néroniens avant le temps prescrit. Tout le monde ayant demandé instamment à entendre sa voix céleste, il répondit qu’il céderait à ce vœu dans ses jardins. Mais, ses gardes joignant leurs prières à celles du peuple, il promit volontiers de paraître sur la scène, et fit aussitôt inscrire son nom sur la liste des musiciens qui devaient concourir. Il tira au sort comme les autres, et entra à son tour suivi des tribuns militaires et accompagné de ses amis intimes. Les préfets du prétoire portaient son luth. (2) Lorsqu’il eut pris position et achevé son prélude, il annonça par le consulaire Cluvius Rufus, qu’il chanterait Niobé, et il chanta en effet jusqu’à la dixième heure. Néanmoins il remit à l’année suivante la couronne et les autres parties du concours pour avoir plus souvent occasion de chanter. Ce délai lui paraissant trop long, il ne cessa pas de se montrer en public. (3) Il ne craignit point de se mêler aux comédiens sur des théâtres particuliers, et un préteur lui offrit en paiement un million de sesterces. (4) Il figura aussi dans des rôles tragiques. Il représenta les héros et les dieux sous un masque fait à sa ressemblance, tandis que celui des héroïnes et des déesses reproduisait les traits de la femme qu’il aimait le plus. Il joua particulièrement « les Couches de Canacé », « Oreste meurtrier de sa mère », « Oedipe aveugle » et « Hercule furieux ». (6) On raconte que, dans cette dernière pièce, un jeune soldat qui était de garde à l’entrée du théâtre, voyant enchaîner son maître, comme le demandait le sujet, s’élança pour lui porter secours.
     
XXII. Sa passion pour les courses du cirque. Il conduit lui-même des chars
    (1) Dès sa plus tendre jeunesse, il aima passionnément les chevaux, et sa conversation favorite, quoiqu’on le lui défendît, roulait sur les courses du cirque. Un jour qu’il plaignait devant ses condisciples le sort d’un conducteur de la faction verte qui avait été traîné par son attelage, pour tromper son maître qui l’en réprimandait, il dit qu’il parlait d’Hector. (2) Dans

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