Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
Vom Netzwerk:
magistrats et des sénateurs. Personne n’en voulant, il partit comme pour aller la déposer dans le temple de la Concorde. (8) Mais quelques-uns s’étant écrié qu’il était lui-même la Concorde, il revint sur ses pas, et protesta que non seulement il gardait son épée, mais encore qu’il acceptait le surnom de Concorde.
     
XVI. Il fait des propositions de paix qui sont rejetées. Il cherche alors à fuir, et, revenant ensuite au palais, il se barricade dans la loge du portier
    (1) Il engagea les sénateurs à envoyer des députés accompagnés des Vestales pour demander la paix, ou du moins un peu de temps pour délibérer. (2) Le lendemain, tandis qu’il attendait la réponse, un de ses éclaireurs lui annonça que l’ennemi approchait. (3) Aussitôt il se cacha dans une chaise à porteurs, et, suivi seulement de son boulanger et de son cuisinier, il se dirigea secrètement vers le mont Aventin et la maison de son père, pour s’enfuir de là en Campanie. Le bruit s’étant répandu confusément que l’ennemi avait accordé la paix, il se laissa reporter dans son palais. (4) Mais, l’ayant trouvé désert, et se voyant lui-même abandonné par les gens de sa suite, il s’entoura d’une ceinture remplie de pièces d’or, se réfugia dans la loge du portier, attacha le chien devant la porte, et la barricada de son lit et de son matelas.
     
XVII. Il est découvert, traîné dans les rues, chargé d’outrages et mis à mort
    (1) Les coureurs de l’armée ennemie avaient déjà fait irruption dans la ville. Ne rencontrant personne, ils cherchèrent partout, comme d’ordinaire. (2) Ils retirèrent Vitellius de sa cachette, et, ne le connaissant pas, lui demandèrent qui il était et s’il savait où était l’empereur. D’abord il s’en tira par un mensonge ; mais, se voyant reconnu, il ne cessa de supplier, comme s’il avait à révéler des secrets qui intéressaient la vie de Vespasien, qu’on voulût bien le garder en prison. On lui lia les mains derrière le dos, on lui jeta une corde au cou, on déchira ses vêtements, et on le traîna demi-nu sur le Forum, en lui prodiguant, le long de la voie sacrée, toutes sortes d’outrages. On lui ramena la tête en arrière par les cheveux, comme cela se pratique pour les criminels ; on lui mit aussi la pointe d’une épée sous le menton pour le forcer à montrer son visage, et l’empêcher de baisser le front. Quelques-uns lui jetaient des ordures et de la boue, d’autres l’appelaient goinfre et incendiaire. Des gens du peuple lui reprochaient jusqu’aux défauts de son corps ; (3) car il avait une taille gigantesque, la face empourprée par l’ivrognerie, le ventre gros et une jambe éclopée par le choc d’un quadrige lorsqu’il servait Caligula dans ses courses de char. (4) Enfin, parvenu aux Gémonies, il fut déchiré et achevé à petits coups, puis de là traîné avec un croc dans le Tibre.
     
XVIII. Sa mort justifie une prédiction qui lui avait été faite
    Il périt avec son frère et son fils dans la cinquante-septième année de son âge, justifiant la prédiction qu’on lui avait faite à Vienne à propos du prodige que nous avons rapporté, qu’il tomberait entre les mains d’un Gaulois. En effet, il fut vaincu par Antonius Primus, chef du parti adverse, qui était né à Toulouse, et qui, dans son enfance, était surnommé Beccus, ce qui signifie « bec de coq ».

 
     
X.
Vie de Vespasien

    ________________________________________
     
    Traduction française de M. Cabaret-Dupaty, Paris, 1893, avec quelques adaptations de J. Poucet, Louvain, 2001
     
    Retour au sommaire

 
     
I. Les ancêtres de Vespasien
    (1) L’empire qui, par la révolte et la mort de trois princes, avait longtemps flotté incertain, s’affermit enfin en se fixant dans la maison Flavia. Sans doute elle était obscure et ne pouvait produire aucun portrait de ses aïeux, mais elle doit toujours être chère aux Romains, quoiqu’il soit notoire que Domitien porta la peine de son avarice et de sa cruauté. (2) Titus Flavius Petro, citoyen du municipe de Réate, avait été centurion ou soldat d’élite du parti de Pompée, pendant la guerre civile. Il prit la fuite à la journée de Pharsale, et se retira chez lui. Là, ayant obtenu son pardon et son congé, il se fit receveur des enchères. (3) Son fils, surnommé Sabinus, demeura étranger au service militaire. Quelques auteurs prétendent néanmoins qu’il fut centurion

Weitere Kostenlose Bücher