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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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présenter à l’armée. Télèphe, qui se croyait destiné à l’empire, avait projeté d’attaquer Auguste et le sénat. (4) Il n’y eut pas jusqu’à un valet de l’armée d’Illyrie, qui, trompant la vigilance des gardiens, fut trouvé la nuit près de son lit, armé d’un couteau de chasse. Soit qu’il fût aliéné, soit qu’il feignît de l’être, la question ne put lui arracher aucun aveu.
     
XX. Guerres qu’il fit en personne
    (1) Quant aux guerres étrangères, il n’en fit que deux par lui-même ; celle de Dalmatie, dans sa première jeunesse, et celle des Cantabres, après la défaite d’Antoine. (2) Il fut blessé deux fois pendant la guerre de Dalmatie. Dans un combat il reçut au genou droit un coup de pierre ; dans un autre, il fut atteint aux deux bras et à la cuisse par la chute d’un pont. (3) Il laissa le soin des autres guerres à ses lieutenants. Cependant il prit part à quelques campagnes en Pannonie et en Germanie, ou du moins il s’en tint peu éloigné, allant de Rome à Ravenne, à Milan ou à Aquilée.
     
XXI. Ses conquêtes. Son autorité sur les peuples étrangers
    (1) Il soumit, ou par lui-même, ou par ses généraux, les Cantabres, l’Aquitaine, la Pannonie, la Dalmatie, avec toute l’Illyrie ; de plus la Rhétie, la Vindélicie et les Salasses, peuples des Alpes. (2) Il arrêta les incursions des Daces, et tailla en pièces trois de leurs chefs et une foule innombrable de leurs soldats. Il rejeta les Germains au-delà de l’Elbe. il reçut à composition les Suèbes et les Sigambres, et les transporta dans la Gaule sur les bords du Rhin. (3) Il assujettit encore d’autres peuples indociles. (4) Il ne fit jamais la guerre à aucun sans raison ou sans nécessité. Il avait tellement peu l’ambition d’augmenter à tout prix son empire ou sa gloire militaire, qu’il obligea plusieurs rois barbares de lui jurer, dans le temple de Mars Vengeur, qu’ils seraient fidèles à la paix et à l’alliance qu’ils lui demandaient. Dans ce dessein il essaya d’engager quelques-uns d’entre eux à lui donner des femmes, comme nouveau genre d’otages, parce qu’il avait remarqué qu’ils ne tenaient pas compte des hommes. Cependant il les laissa toujours les maîtres de retirer leurs otages, quand ils le voulaient, et ne punit jamais leurs fréquentes révoltes et leurs perfidies qu’en vendant les prisonniers qu’il faisait sur eux, sous la condition qu’ils ne serviraient point dans un pays voisin, et qu’ils ne seraient pas libres avant trente ans. (6) Tant de sagesse et de modération détermina les Indiens et les Scythes, peuples que l’on ne connaissait que de nom, à solliciter par des ambassadeurs son amitié et celle du peuple romain. (7) Les Parthes lui cédèrent sans contestation l’Arménie qu’il revendiquait, lui rendirent, sur sa demande, les aigles prises à M. Crassus et à M. Antoine, en lui offrant même des otages, et enfin s’en rapportèrent à son choix pour élire un souverain entre plusieurs prétendants qui se disputaient la couronne.
     
XXII. Ses triomphes
    (1) Le temple de Janus Quirinus, qui n’avait été fermé que deux fois avant lui, depuis la fondation de Rome, le fut trois fois sous son règne, dans un bien moindre espace de temps. La paix était établie sur terre et sur mer. (2) Il entra deux fois à Rome avec les honneurs de l’ovation, d’abord après la bataille de Philippes, et ensuite après la guerre de Sicile. Il célébra trois triomphes curules durant trois jours de suite : ce furent ceux de Dalmatie, d’Actium et d’Alexandrie.
     
XXIII. Ses revers. Son désespoir à la nouvelle de la défaite de Varus
    (1) Il n’essuya de défaites ignominieuses que celles de Lollius et de Varus, toutes deux en Germanie. La première fut plutôt un affront qu’une perte. La seconde faillit être funeste à l’État : trois légions furent taillées en pièces avec leur chef, ses lieutenants et ses troupes auxiliaires. (2) À cette nouvelle, il disposa des sentinelles dans Rome pour prévenir tout désordre, et confina dans leur place les commandants des provinces, afin que leurs lumières et leur expérience retinssent les alliés dans le devoir. (3) Il consacra de grands jeux à Jupiter pour le rétablissement des affaires de la République, ainsi qu’on l’avait fait dans la guerre des Cimbres et des Marses. (4) Enfin on dit qu’Auguste fut tellement consterné de ce désastre, qu’il laissa croître sa

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