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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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était à la tête de la députation, écarta son manteau, et, montrant la poignée de son glaive, osa dire en pleine assemblée : « Si vous refusez de le faire consul, voici qui le fera pour vous ». (3) Neuf ans s’écoulèrent entre son premier consulat et le second. Il n’y eut qu’une année d’intervalle entre le second et le troisième. Il alla ensuite jusqu’au onzième sans interruption. Puis, après avoir souvent refusé ceux qui lui furent offerts, dix-sept ans après, il en demanda de lui-même un douzième ; et, à deux ans de là, un treizième, pour se trouver revêtu de la souveraine magistrature, quand il ferait entrer ses petits-fils Caius et Lucius dans les carrières publiques. (4) Il géra en entier cinq de ses consulats. depuis le sixième jusqu’au onzième. Les autres furent de neuf, de six, de quatre ou de trois mois ; le second même ne fut que de quelques heures. (5) En effet, le jour des calendes de janvier, s’étant assis le matin, sur sa chaise curule, devant le temple de Jupiter Capitolin, il se démit de sa charge, après avoir nommé un autre consul à sa place. (6) Il ne prit point possession de tous ses consulats à Rome. Le quatrième fut commencé en Asie, le cinquième à Samos, le huitième et le neuvième à Tarragone.
     
XXVII. Sa cruauté pendant le triumvirat. Ses terreurs. Son tribunat perpétuel
    (1) Il gouverna pendant dix ans la république en qualité de triumvir. Il s’opposa quelque temps à ses collègues qui voulaient des proscriptions ; mais il y mit ensuite plus de rigueur qu’aucun d’eux. (2) En effet, ils se montrèrent souvent sensibles aux recommandations et aux prières ; lui seul s’obstina à ne faire grâce à personne. Il alla jusqu’à proscrire Toranius son tuteur, qui avait été le collègue de son père dans l’édilité. (3) Julius Saturninus ajoute qu’après les proscriptions, M. Lépide s’excusant sur le passé dans le sénat, et faisant espérer qu’à l’avenir la clémence mettrait des bornes aux châtiments, Auguste fut d’un avis contraire, et déclara qu’en cessant de proscrire, il se réservait toute liberté de punir encore. (4) Cependant il parut se repentir de cette dureté, lorsqu’il mit au rang des chevaliers T. Vinius Philopœmen, qui passait pour avoir caché son maître proscrit. (5) Il fut, comme triumvir, l’objet d’une haine générale. (6) Un jour qu’il haranguait ses soldats, et qu’il avait permis aux habitants des campagnes voisines de s’approcher, il aperçut Pinarius, chevalier romain, qui écrivait sur des tablettes. Il le prit pour un indiscret et un espion, et le fit égorger devant lui. (7) Tédius Afer, consul désigné, avait lancé contre un de ses actes un trait malin. Il lui fit de si effrayantes menaces, que ce malheureux se précipita d’un lieu élevé. (8) Le préteur Quintus Gallius venant lui faire sa cour tenait des tablettes doubles cachées sous sa robe. Auguste soupçonna que c’était un glaive. Il n’osa s’en assurer sur-le-champ, de peur que ce ne fût autre chose. Mais, un moment après, il le fit arracher de son tribunal par des centurions et des soldats, et appliquer à la question, comme un esclave. Ne pouvant obtenir de lui aucun aveu, il le condamna à la mort, après lui avoir crevé les yeux de sa propre main. (9) Cependant Auguste rapporte que ce préteur avait attenté à sa vie dans une entrevue particulière ; qu’il le fit mettre en prison, et qu’ensuite il lui rendit la liberté en lui interdisant le séjour de Rome, qu’enfin Gallius périt dans un naufrage sous le fer des brigands. (10) Auguste fut revêtu à perpétuité de la puissance tribunitienne, et se donna deux fois un collègue, de cinq ans en cinq ans. (11) Il se réserva aussi toujours l’inspection des mœurs, et le soin de faire exécuter les lois. C’est en vertu de ce droit, quoiqu’il ne fût pas revêtu de la censure, qu’il procéda trois fois au dénombrement du peuple, la première et la troisième fois avec un collègue, et la seconde fois lui seul.
     
XXVIII. Il feint deux fois de vouloir rétablir la république. Son projet d’embellir Rome
    (1) Il songea deux fois à rétablir la république, d’abord immédiatement après la défaite d’Antoine, parce qu’il se souvenait qu’il lui avait souvent reproché d’être le seul obstacle au retour de la liberté. La seconde fois, ce projet lui fut inspiré par les dégoûts d’une longue maladie. Il fit

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