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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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ils le déposèrent dans le vestibule de sa maison. (4) Le sénat se montra jaloux de célébrer ses funérailles avec splendeur et d’honorer sa mémoire. Au milieu de plusieurs propositions émises à ce sujet, les uns désiraient que le convoi passât par la porte triomphale, précédé de la statue de la Victoire qui orne la salle du sénat, en faisant exécuter les chants funèbres par les fils et les filles des principaux citoyens. D’autres étaient d’avis que, le jour de ses obsèques, on substituât des anneaux de fer aux anneaux d’or. Quelques-uns demandaient que ses cendres fussent recueillies par les prêtres des collèges supérieurs. (5) Un sénateur proposa de transférer au mois de septembre le nom d’Auguste, parce qu’il était né dans ce mois et mort dans l’autre. Un autre voulait qu’on appelât « siècle d’Auguste » tout l’espace de temps qui s’était écoulé depuis sa naissance jusqu’à sa mort, et de l’inscrire sous ce titre dans les fastes. (6) On mit des bornes à tous ces honneurs. Tibère fit l’oraison funèbre devant le temple de Jules César ; et Drusus, fils de Tibère, en prononça une autre devant l’ancienne tribune aux harangues. Les sénateurs le portèrent sur leurs épaules jusqu’au champ de Mars où il fut mis sur le bûcher. (7) Un homme qui avait été préteur, ne manqua pas de jurer qu’il avait vu l’image d’Auguste s’élever du bûcher vers le ciel. (8) Les premiers de l’ordre équestre vinrent en tunique, sans ceinture et pieds nus, recueillir ses restes, et les déposèrent dans un mausolée (9) qu’il avait fait élever pendant son sixième consulat, entre les bords du Tibre et la voie Flaminienne, et dont il avait dès lors ouvert au public les bosquets et les promenades.
     
CI. Son testament
    (1) Il avait fait son testament sous le consulat de L. Plancus et de C. Silius, le trois avril, un an et quatre mois avant sa mort. Cette pièce était divisée en deux parties, dont l’une était écrite par lui-même, l’autre de la main de ses affranchis Polybe et Hilarion. Elle fut apportée par les Vestales chez lesquelles elle avait été déposée, ainsi que trois autres paquets également cachetés. Le tout fut ouvert et lu dans le sénat. (2) Il instituait en première ligne Tibère pour la moitié plus un sixième, et Livie pour un tiers, en leur ordonnant de porter son nom. Il appelait à leur défaut, Drusus, fils de Tibère, pour un tiers, et pour le reste Germanicus et ses trois enfants du sexe masculin. Il nommait en troisième ordre un grand nombre de ses proches et de ses amis. (3) Il léguait au peuple romain quarante millions de sesterces, et aux tribus trois millions cinq cent mille ; à chaque soldat de la garde prétorienne mille sesterces ; à chacun de ceux des cohortes urbaines cinq cents, et à ceux des légions, trois cents. Cette somme devait être payée sur-le-champ, car il l’avait toujours conservée dans le fisc. (4) Il y avait encore divers legs, dont quelques-uns s’élevaient jusqu’à deux millions de sesterces. Il donnait un an pour les payer, en s’excusant sur l’exiguïté de son patrimoine, et affirmant que ses héritiers jouiraient à peine de cent cinquante millions de sesterces, quoique dans l’espace des vingt dernières années, il en eût reçu quatre milliards par les testaments de ses amis. Il ajoutait que toute cette somme, jointe à deux héritages paternels et à d’autres successions, avait été employée pour la république. (5) Il défendit qu’à la mort des deux Julies, sa fille et sa petite-fille, elles fussent portées dans son tombeau. (6) Des trois paquets cachetés, l’un contenait des ordres relatifs à ses funérailles ; l’autre un sommaire de ses actions, fait pour être gravé sur des tables d’airain devant son mausolée ; le troisième était un exposé de la situation de l’empire. On y voyait combien de soldats étaient partout sous les armes. combien d’argent se trouvait au trésor, ainsi que dans les diverses caisses, et quels étaient les arrérages des revenus publics. (7) Auguste y avait aussi marqué les noms des esclaves et des affranchis auxquels on pouvait en demander compte.

 
     
III.
Vie de Tibère

     
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    Traduction française de M.Cabaret-Dupaty, Paris, 1893, avec quelques adaptations de J. Poucet, Louvain, 2001
     
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I. Branche patricienne des Claudii
    (1) La

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