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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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opposé à celui d’Auguste. (5) À neuf ans, il prononça devant la tribune aux harangues l’éloge funèbre de son père. Il était encore adolescent quand il accompagna le char d’Auguste à son triomphe d’Actium, porté sur le cheval de trait de gauche, et Marcellus, fils d’Octavie, sur celui de droite. (6) Il présida aussi aux jeux actiaques ; et, dans les jeux troyens, donnés dans le cirque, il était à la tête de l’escadron des enfants les plus grands.
     
VII. Commencements de sa vie publique. Ses mariages. Ses enfants
    (1) Lorsqu’il eut pris la robe virile, voici à peu près comment il passa son adolescence et tout le temps qui s’écoula jusqu’au début de son principat. (2) Il donna deux fois des combats de gladiateurs, l’un en mémoire de son père, l’autre en l’honneur de son aïeul Drusus. Ces combats furent célébrés en divers temps et en divers lieux : le premier dans le forum, le second dans l’amphithéâtre. Il y fit paraître des gladiateurs émérites, moyennant un engagement de cent mille sesterces. Il donna aussi des jeux, mais en son absence, et déploya la plus grande pompe, aux frais de sa mère et de son beau-père. (3) Il épousa Agrippine, fille de Marcus Agrippa, et petite-fille de Caecilius Atticus, chevalier romain, à qui Cicéron a adressé des lettres. Il en avait eu déjà son fils Drusus, lorsqu’il se vit obligé, quoiqu’elle fût irréprochable et enceinte pour la seconde fois, de la répudier, et d’épouser sur-le-champ Julie, fille d’Auguste. Il en ressentit d’autant plus de chagrin, qu’il aimait Agrippine et n’estimait point Julie. Il s’était aperçu, du vivant de son premier époux, qu’elle avait du goût pour lui, et même ce penchant avait été le sujet d’un bruit public. (4) Il regretta vivement Agrippine ; et, l’ayant rencontrée une fois par hasard, il la regarda avec des yeux si ardents et si passionnés, qu’on prit garde dans la suite qu’elle ne parût plus devant lui. (5) Il vécut d’abord en assez bonne intelligence avec Julie ; mais bientôt il s’en éloigna d’une manière si sensible, qu’après avoir perdu au berceau le gage de leur amour, leur fils né à Aquilée, il coucha toujours à part. (6) Son frère Drusus mourut en Germanie. Il ramena son corps à Rome, en marchant à pied pendant toute la route à la tête du convoi.
     
VIII. Ses premiers plaidoyers
    (1) Il défendit devant Auguste le roi Archelaüs, les habitants de Tralles et les Thessaliens, tous dans des causes diverses : ce fut son apprentissage des devoirs civils. Il intercéda dans le sénat en faveur des habitants de Laodicée, de Thyatirène et de Chio, qui avaient essuyé un tremblement de terre, et qui demandaient du secours. Il accusa de lèse-majesté et fit condamner devant les tribunaux Fannius Cépion, qui avait conspiré contre Auguste avec Varron Murena. (2) Dans le même temps, il était chargé des provisions de grains qui commençaient à manquer, et de la revue de tous les ateliers d’esclaves dont les maîtres avaient encouru la haine publique, parce qu’on les soupçonnait de s’emparer non seulement des voyageurs, mais encore de ceux que la crainte du serment militaire forçait à se cacher dans ces espèces de retraites.
     
IX. Ses services militaires. Ses dignités
    (1) Il fit ses premières armes dans l’expédition contre les Cantabres, en qualité de tribun militaire. Il conduisit ensuite une armée en Orient, rendit à Tigrane le royaume d’Arménie, et lui mit le diadème sur la tête devant son tribunal. il reçut aussi les enseignes que les Parthes avaient enlevées à M. Crassus. (2) Il gouverna environ un an la Gaule chevelue, alors agitée par les incursions des Barbares et par les querelles des chefs. (3) Il fit les guerres de Rhétie, de Vindélicie, de Pannonie et de Germanie. Dans celle de Rhétie et de Vindélicie, il soumit les peuples des Alpes ; dans celle de Pannonie, les Breuces et les Dalmates ; dans celle de Germanie, il transplanta dans les Gaules quarante mille hommes qui s’étaient rendus à discrétion, et leur assigna des demeures sur les bords du Rhin. (4) Ces exploits lui valurent les honneurs de l’ovation, et, suivant quelques historiens, il fut le premier qui entra dans Rome porté sur un char avec les ornements du triomphe, honneur nouveau qui n’avait encore été accordé à personne. (5) Non seulement il obtint les magistratures avant l’âge, mais il exerça

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