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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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demanda qu’il lui fût permis de venir renouer les liaisons qu’il regrettait. Mais ce fut en vain. On lui fit même entendre qu’il ne devait plus songer en aucune façon aux siens qu’il avait quittés avec tant d’empressement.
     
XII. Son séjour forcé dans cette île. Ses terreurs et sa lâcheté
    (1) Il demeura donc à Rhodes malgré lui, et obtint à peine, par le crédit de sa mère, qu’Auguste, pour couvrir cet affront, lui donnât à Rhodes la qualité de son lieutenant. (2) Depuis ce moment, il vécut non seulement en homme privé, mais en homme suspect et craintif, se cachant dans l’intérieur de l’île, se dérobant aux hommages de ceux que leur direction y faisait aborder, et dont il recevait jusqu’alors de fréquentes visites ; car tous ceux qui étaient investis d’un commandement ou d’une magistrature, ne manquaient pas de s’arrêter à Rhodes. (3) Il lui survint encore de plus grands sujets d’inquiétude. Il s’était transporté à Samos pour y voir Gaius, son beau-fils, qui commandait en Orient. Il s’aperçut que les insinuations de M. Lollius, compagnon et gouverneur du jeune prince, l’avaient tourné contre lui. (4) On le soupçonna aussi d’avoir donné des instructions équivoques à des centurions de sa création qui revenaient de congé pour gagner leur camp, et d’avoir tenté de sonder leurs dispositions sur un changement prochain. (5) Informé de ces reproches par Auguste, il ne cessa de demander qu’on lui donnât un surveillant, de quelque ordre qu’il fût, qui épierait ses actions et ses paroles.
     
XIII. Mépris qu’il inspire. Fin de son exil
    (1) Il renonça même à ses exercices ordinaires des armes et du cheval, quitta l’habit romain, et se réduisit au manteau et aux sandales. Il resta près de deux ans dans cet état, de jour en jour plus odieux et plus méprisé, au point que les habitants de Nîmes détruisirent ses portraits et ses statues, et que, dans un repas intime où il était question de lui, quelqu’un proposa à Caius de partir sur-le-champ pour Rhodes et de lui rapporter la tête de l’exilé (car c’est ainsi qu’on l’appelait). (2) Ce ne fut donc plus la crainte, mais le danger qui le força de joindre ses vives supplications à celles de sa mère pour solliciter son retour. Il l’obtint, et le hasard ne fut pas étranger à cette faveur. (3) Auguste avait résolu de ne rien décider dans cette affaire que d’après la volonté de son fils aîné. Comme celui-ci se trouvait alors indisposé contre M. Lollius, il se montra d’autant plus indulgent et facile envers son beau-père. L’exilé fut donc rappelé du consentement de Gaius, mais sous la condition qu’il ne se mêlerait en rien du gouvernement.
     
XIV. Ses espérances. Prodiges qui avaient annoncé sa grandeur future
    (1) Il revint à Rome, après huit ans de retraite, avec un grand et ferme espoir dans l’avenir, que des prodiges et des présages lui avaient fait concevoir dès l’âge le plus tendre. (2) Dans sa grossesse, Livie voulant savoir par divers présages si elle accoucherait d’un garçon, réchauffa tour à tour de ses mains et de celles de ses femmes, un œuf dérobé à la couvée d’une poule, et il en sortit un poulet avec une superbe crête. (3) Le devin Scribouiller avait promis de grandes destinées à cet enfant, et, assuré même qu’il régnerait un jour, mais sans les insignes de la royauté ; car la puissance des Césars était encore inconnue. (4) Au commencement de sa première expédition, il conduisait son armée par la Macédoine pour aller en Syrie. À Philippes, les autels consacrés par les légions victorieuses parurent tout à coup s’enflammer. Bientôt après, en allant en Illyrie, il consulta près de Padoue l’oracle de Géryon, qui lui dit de jeter des dés d’or dans la fontaine d’Aponus pour obtenir une réponse à ses consultations. Or il amena tout d’abord le nombre le plus élevé. On voit encore aujourd’hui ces dés au fond de l’eau. (5) Peu de jours avant son rappel, un aigle (on n’en avait point encore vu à Rhodes) se percha sur le faîte de sa maison. La veille du jour où il en reçut la nouvelle, comme il changeait d’habit, sa tunique lui parut tout en feu. (6) Ce fut aussi alors qu’il connut tout le savoir du devin Thrasylle qu’il avait pris dans sa maison en qualité de maître de philosophie. Thrasylle lui avait certifié que le vaisseau qu’il avait aperçu lui apportait des

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