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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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résiste au feu.
     
II. Il périt victime de la haine de Tibère et de Pison
    On attribua sa mort à la perfidie de Tibère et aux manœuvres de Cn. Pison. Il venait de prendre le gouvernement de la Syrie, et ne se dissimulait point qu’il était dans la nécessité absolue de déplaire ou au père ou au fils. Il ne garda aucune mesure envers Germanicus, et, sans égard pour sa maladie, il l’accabla des plus cruels outrages par ses paroles et par ses actions. Aussi, de retour à Rome, il fut sur le point d’être mis en pièces par le peuple, et fut condamné à la mort par le sénat.
     
III. Son portrait. Ses vertus, ses talents. Sa modération
    (1) On sait que Germanicus réunissait, à un degré que n’atteignit jamais personne, tous les avantages du corps et les qualités de l’esprit, une beauté et une valeur singulières, une profonde érudition et une haute éloquence dans les lettres grecques et les lettres latines, une bonté d’âme admirable, le plus grand désir de se concilier et de mériter l’affection de ses semblables, et le plus merveilleux talent pour y réussir. (2) La maigreur de ses jambes n’était pas en harmonie avec sa beauté ; mais il y remédia peu à peu par l’habitude de monter à cheval après ses repas. (3) Il tua plusieurs ennemis de sa main. (4) Il plaida des causes, même après son triomphe. Entre autres monuments de ses études, il nous reste de lui des comédies grecques. (5) Il était également affable dans sa vie privée et dans sa vie publique. Il entrait sans licteurs dans les villes libres et alliées. Il honorait de sacrifices funéraires tous les tombeaux des hommes illustres. (6) Ce fut lui qui recueillit le premier de ses mains et renferma dans un même sépulcre les ossements blanchis et dispersés des guerriers morts dans la défaite de Varus. (7) Il n’opposait indistinctement que la douceur et la modération à tous ses détracteurs, quelle que fût la cause de leur inimitié. Il ne témoigna de ressentiment à Pison, qui avait révoqué ses décrets et maltraité ses clients, que lorsqu’il s’aperçut qu’il l’accusait de maléfices et de sortilèges. Alors même il se contenta, selon la coutume de nos aïeux, de renoncer publiquement à son amitié, et de confier aux siens le soin de sa vengeance, s’il lui arrivait quelque malheur.
     
IV. Sa popularité
    Ces vertus furent amplement récompensées. Il était tellement estimé et chéri de ses parents, qu’Auguste (sans parler des autres) balança longtemps s’il ne le choisirait pas pour son successeur, et le fit adopter par Tibère. Il jouissait à un si haut point de la faveur populaire, que, suivant plusieurs historiens, toutes les fois qu’il arrivait ou qu’il partait, il risquait d’être étouffé par la foule de ceux qui accouraient à sa rencontre ou qui suivaient ses pas. Quand il revint de Germanie, après avoir apaisé la sédition de l’armée, toutes les cohortes prétoriennes allèrent au-devant de lui, quoiqu’il n’y en eût que deux qui en eussent reçu l’ordre ; et le peuple romain, de tout sexe, de tout âge et de toute condition, se répandit sur sa route jusqu’au vingtième milliaire.
     
V. Douleur universelle causée par sa mort
    (1) De plus grands et de plus énergiques témoignages d’affection éclatèrent à sa mort et après sa mort. (2) Le jour où il cessa de vivre, on lança des pierres contre les temples, on renversa les autels des dieux ; quelques particuliers jetèrent dans les rues leurs dieux pénates ; d’autres exposèrent leurs enfants nouvellement nés. (3) On dit même que les Barbares, alors en guerre avec nous ou entre eux, consentirent à une trêve, comme dans un malheur à la fois domestique et universel. On ajoute qu’en signe de grand deuil, quelques princes se coupèrent la barbe, et firent raser la tête de leurs épouses ; et que même le roi des rois s’abstint de la chasse et n’admit point les grands à sa table, ce qui, chez les Parthes, équivaut à la clôture des tribunaux.
     
VI. Marques de deuil à Rome
     (1) À la première nouvelle de sa maladie, Rome fut consternée, et attendit avec tristesse de nouveaux messages. Tout à coup, vers le soir, le bruit se répandit, on ne sait comment, que Germanicus était rétabli. Aussitôt on courut au Capitole avec des flambeaux et des victimes ; on brisa presque les portes du temple, dans l’impatience d’offrir des actions de grâces. Tibère fut réveillé par

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