Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
Vom Netzwerk:
gémissements. (2) Toutes les fois qu’il baisait le cou de sa femme ou de sa maîtresse, il ajoutait : « Cette belle tête tombera quand je voudrai. » Souvent même, il disait qu’il ferait donner la question à sa chère Césonia pour savoir d’elle pourquoi il l’aimait tant.
     
XXXIV. Ses cruautés
    (1) Sa méchanceté envieuse et son orgueil cruel s’attaquaient, pour ainsi dire, aux hommes de tous les siècles. (2) Il abattit et dispersa les statues des personnages illustres que, du Capitole où elles étaient à l’étroit, Auguste avait transportées au Champ de Mars ; et, dans la suite, lorsqu’on voulut les rétablir, on ne put en retrouver les inscriptions. Il défendit qu’à l’avenir on érigeât, en quelque lieu que ce fût, de statue à personne ou qu’on exposât son image, sans avoir demandé et obtenu son consentement. (3) Il conçut aussi la pensée d’anéantir les poèmes d’Homère. « Pourquoi, disait-il, n’userais-je point du même droit que Platon qui le bannit de sa république ?» (4) Peu s’en fallut qu’il n’enlevât de toutes les bibliothèques les écrits et les portraits de Virgile et de Tite-Live. Il trouvait l’un sans génie et sans science, et l’autre un historien verbeux et inexact. (5) Il disait souvent qu’il abolirait l’usage de recourir à la science des jurisconsultes, et jurait qu’il ferait en sorte qu’il n’y eut plus d’autre arbitre que lui.
     
XXXV. Ses cruautés
    (1) Il ôta aux familles les plus illustres les décorations de leurs ancêtres, à Torquatus le collier, à Cincinnatus la chevelure, à Cneius Pompée, qui était de cette race antique, le surnom de grand. (2) Ptolémée, dont j’ai parlé, ce prince qu’il avait fait venir de ses États, et qu’il avait honorablement reçu, tomba sous ses coups, uniquement parce qu’en entrant dans l’amphithéâtre où Caius donnait des jeux, il avait attiré les regards de l’assemblée par l’éclat de son manteau de pourpre. (3) Rencontrait-il des gens dont une longue chevelure relevait la beauté, il leur faisait raser le derrière de la tête. (4) Aesius Proculus, fils d’un primipilaire, était, pour sa figure et sa taille remarquable, surnommé « l’Amour colosse ». Sur l’ordre de l’empereur, il fut tout à coup enlevé des jeux publics, et entraîné dans l’arène où il eut à combattre d’abord un gladiateur thrace, puis un adversaire armé de toutes pièces. Proculus fut deux fois vainqueur. Mais Caius le fit aussitôt garrotter et promener de quartier en quartier, tout couvert de haillons, pour le montrer aux femmes et le livrer ensuite au bourreau. (5) Enfin, il n’y eut personne, quelque infime et misérable qu’il fût, à qui il ne cherchât à nuire. (6) Il suscita un concurrent plus robuste au grand prêtre de Diane, qui était en possession du sacerdoce depuis plusieurs années. (7) Un jour de spectacle, Porius, gladiateur de chars, ayant affranchi publiquement un de ses esclaves pour avoir vaillamment combattu, reçut du peuple de grands applaudissements. Caius sortit alors si brusquement de l’assemblée, qu’en marchant sur un pan de sa toge, il tomba du haut des degrés. Dans son indignation il s’écria que le peuple souverain accordait à un gladiateur, qui n’avait rien fait que de très commun, plus d’honneur qu’aux Césars déifiés et à l’empereur en personne.
     
XXXVI. Ses débauches
    (1) Il n’épargna ni sa pudeur ni celle d’autrui. (2) On dit que, passionné pour M. Lepidus, pour Mnester le pantomime, et quelques otages, il entretint avec, eux un commerce infâme. (3) Valerius Catulus, jeune homme d’une famille consulaire, lui reprocha hautement d’avoir abusé de son âge jusqu’à lui briser les reins. (4) Sans parler de ses incestes avec ses sœurs et de son amour connu pour la courtisane Pyrallis, il ne respecta aucune des femmes les plus illustres. (5) Souvent il les invitait à souper avec leurs maris, les faisait passer devant lui, et les soumettait à un examen attentif et lent, comme s’il eut voulu les acheter ; il allait même jusqu’à leur relever le menton avec la main, si la pudeur leur faisait baisser la tête. Puis, prenant à part celle de son choix, il sortait de la salle à manger autant de fois qu’il lui plaisait, et, rentrant quelque temps après avec les marques toutes récentes de la débauche, il louait ou critiquait ouvertement ce que sa personne et ses rapports avec elle

Weitere Kostenlose Bücher