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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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déploya la plus grande rigueur pour le recrutement, fit en tout genre des approvisionnements tels qu’on n’en avait jamais vu, et se mit en marche avec une si brusque précipitation, que, pour le suivre, les cohortes prétoriennes furent obligées, contre l’usage, de mettre leurs enseignes sur des bêtes de somme. Quelquefois il s’avançait avec tant de nonchalance et de mollesse, que huit personnes portaient sa litière, et que les habitants des villes voisines avaient ordre de balayer en son honneur les chemins, et de les arroser pour abattre la poussière.
     
XLIV. Ses exploits
    (1) Lorsqu’il fut arrivé au camp, pour se montrer exact et sévère dans le commandement, il renvoya avec ignominie les lieutenants qui étaient arrivés trop tard avec les troupes qu’ils devaient amener ; et, dans la revue qu’il fit de l’armée, il cassa, sous prétexte de caducité et de faiblesse, la plupart des centurions d’un âge mûr, et quelques-uns auxquels il ne manquait que très peu de jours pour accomplir leur temps de service. Il accusa les autres de cupidité, et restreignit à six mille sesterces les avantages de leur retraite. (2) Il se borna, pour tout exploit, à recevoir la soumission d’Adminius, fils de Cynobellinus, roi des Bretons, qui, chassé par son père, s’était réfugié auprès de lui avec une suite peu nombreuse. Alors, comme s’il eût subjugué l’île entière, il écrivit à Rome des lettres fastueuses, et il ordonna aux courriers de ne descendre de leur voiture que sur le Forum et à la porte de la curie, et de ne remettre ses dépêches aux consuls que dans le temple de Mars, et devant le sénat assemblé.
     
XLV. Ses supercheries pour faire croire à sa bravoure et à des victoires
    (1) Ensuite, ne sachant à qui faire la guerre, il fit passer le Rhin à quelques Germains de sa garde, qui devaient se tenir cachés jusqu’au moment où, après son dîner, on viendrait dans le plus grand trouble lui annoncer la présence de l’ennemi. (2) La chose fut faite. Aussitôt il s’élança dans la forêt voisine avec ses amis et une partie des cavaliers prétoriens, coupa des arbres qu’il façonna comme des trophées, et revint, à la lueur des flambeaux, reprochant à ceux qui ne l’avaient pas suivi leur paresse et leur lâcheté. Ceux, au contraire, qui avaient participé à sa victoire reçurent de lui des couronnes d’un nouveau genre qu’il appela « exploratoires », et sur lesquelles étaient représentés le soleil, la lune et les astres. (3) Une autre fois, il fit enlever de l’école et partir secrètement de jeunes otages ; puis, quittant tout à coup son repas pour les poursuivre avec sa cavalerie comme des fugitifs, il les ramena chargés de chaînes, sans garder dans cette comédie plus de mesure que dans tout le reste. Revenu à table, il engagea ceux qui lui annonçaient que sa troupe était réunie à prendre part au festin, revêtus de leurs cuirasses, et il leur cita dans cette occasion ce vers si connu de Virgile : « Tenez ferme, et comptez sur des temps plus heureux. » (5) Cependant il reprocha durement, dans un édit, au sénat et au peuple de se livrer aux plaisirs de la table, du cirque et du théâtre, et de se délasser dans de charmantes retraites, tandis que César s’exposait à de si grands dangers au milieu des combats.
     
XLVI. Ses immenses préparatifs de guerre, pour ramasser des coquillages
    Enfin, comme pour terminer la guerre, il dirigea son front de bataille vers le rivage de l’Océan. Il disposa les machines, et les balistes, sans que personne connût ou pût deviner son dessein. Tout à coup il ordonna qu’on ramassât des coquillages, et qu’on en remplît les casques et les vêtements. « C’étaient, disait-il, les dépouilles de l’Océan dont il fallait orner le Capitole et le palais des Césars. » Il éleva, pour monument de sa victoire, une tour très haute où il fit placer des fanaux, comme sur un phare, pour éclairer les navires pendant la nuit. Il décerna aux soldats une récompense de cent deniers par tête, et, comme s’il eût dépassé toutes les libéralités anciennes : « Allez-vous-en, leur dit-il, allez-vous-en joyeux et riches."
     
XLVII. Son triomphe
    (1) Occupé ensuite du soin de son triomphe, il ne se contenta pas d’emmener les prisonniers et les transfuges barbares, il choisit les Gaulois de la taille la plus haute, et, comme il le disait, la plus triomphale, quelques-uns même

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