Voyage au Congo
dehors de son village, de son campement, des détails habituels de son existence quotidienne, manque de mesure et de jugement. Habitué à subir depuis toujours le despotisme de ses chefs, il risque d’être désaxé par la latitude qui lui est donnée de traiter d’égal à égal avec le blanc sur le terrain commercial. Peut-être eût-il été avantageux de protéger le producteur indigène en fixant, par des mercuriales révisables, des prix convenables – mais de lui imposer ces prix.
En pays noir, en pays islamisé surtout, l’autorité, même si elle côtoie la justice, est préférable à la meilleure des mesures qui apparaîtrait à nos sujets renfermer une part de faiblesse, un abandon de pouvoir. Et cela est d’autant plus indispensable que le prestige du blanc a singulièrement fléchi depuis quelques années au Tchad, dans le Bas Chari notamment notre domination n’est que nominale et si nous ne rétablissons bientôt une autorité dont le souvenir se perd chez les Chefs et chez leurs administrés, nous allons rapidement vers l’anarchie et des événements désagréables. Il faut certes s’intéresser aux indigènes, les aimer, mais s’ils sentent la faiblesse chez celui qui commande (et la bienveillance trop apparente sera toujours considérée par eux comme un manque d’énergie), le Chef cessera vite d’en être un à leurs yeux.
II
J’allais donner le « bon à tirer » de ce livre, lorsqu’on me communique un numéro de la Revue de Paris (1 er Mai 1927) où M. Souday me fait l’honneur de protester contre les quelques lignes que l’on peut lire à la fin du chapitre V de cette relation de voyage.
Inutile de répondre. Mais comme le lecteur pourrait avoir oublié les phrases auxquelles je faisais allusion, M. Souday me permettra de les reproduire :
« … Raffolez-vous de Britannicus ? Certes, c’est très bien fait, très bien écrit, mais de ce style oratoire et académique que Taine a défini avec force. Et les sentiments sont élémentaires. La fameuse tirade tant vantée de Narcisse, qui retourne Néron, ressemble pour le fond à ce que la première petite-femme venue dirait à son mari pour l’exciter contre sa belle-mère : » “Elle se moque de toi derrière ton dos ! Elle se vante de te mener par le bout du nez !” etc.… Ce n’est pas sorcier… La « tragédie des connaisseurs » me semble bien inférieure aux tragédies historiques de Corneille, à Cinna, même à Nicomède. Racine est avant tout un grand peintre de l’amour : ses chefs-d’œuvre, ce sont Andromaque, Bajazet, Phèdre, et il avait en lui une veine de poésie qui s’est même développée par exception dans Athalie, sous l’action de la ferveur religieuse. Mais il n’y a dans Britannicus ni lyrisme, ni pensée. »
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Novembre 2009
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