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Voyage en Germanie

Voyage en Germanie

Titel: Voyage en Germanie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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dés, mais pour tuer le voisin, réduire la famille de ce dernier en esclavage et piller ses possessions. La présence des Romains de l’autre côté du grand fleuve ne fit guère qu’aggraver les choses. À présent, les tribus disposaient du prétexte commode du commerce pour se livrer des expéditions guerrières les unes aux autres, et prendre des prisonniers pour satisfaire à la demande éternellement croissante d’esclaves.
    — Alors, y vont essayer de nous capturer, hein ? lança l’un des gars.
    — Ils savent qu’ils ne peuvent pas revendre de citoyens romains à Rome en guise d’esclaves.
    — Ben alors ?
    — Ils nous tueront sans doute.
    — C’est vrai que les barbares sont tous des chasseurs de têtes ? plaisanta Ascanius.
    — Si c’est vrai, ils n’auront aucun mal à repérer ton gros ciboulot, en tout cas.
    Je commençais à me faire du souci à propos du colporteur. Dubnus semblait inexplicablement agité. Je lui avais dit qu’il pourrait faire du commerce avec les indigènes, mais il n’essayait même pas. Lorsque quelqu’un en vient à laisser passer une occasion de gagner sa vie, j’en déduis systématiquement qu’il espère toucher un magot – or les magots ont généralement une origine suspecte.
    Une fois où je tâchais de lui témoigner quelque amabilité, je le questionnai à propos du commerce. Je savais que les grandes voies menant à l’intérieur de l’Europe du nord longent le fleuve Moenus à partir de Moguntiacum, remontent la Lupia et contournent la côte d’Ambre de la Baltique. Les commerçants du Moenus et de la Lupia, ainsi que d’autres venant par le Danube, convergeaient vers un marché qui se tenait chez les Bructères, direction dans laquelle nous-mêmes étions en train d’avancer.
    — Tout ça, je l’ai fait, expliqua le colporteur. Tout, sauf la mer. Je ne veux pas naviguer. Je suis quelqu’un de solitaire. Par moments, je préfère me balader tout seul.
    Était-ce la raison pour laquelle il avait tant de mal à supporter notre groupe ?
    — Le commerce avec les tribus marche-t-il bien, Dubnus ? Est-ce que les peuplades achètent ou vendent plutôt ?
    — Elles vendent surtout. Elles écoulent le butin de leurs pillages.
    — Qui consiste en quoi ?
    Dubnus n’était pas d’humeur à coopérer.
    — Tout ce que ces gens arrivent à piquer à quelqu’un d’autre.
    — D’accord. Et que piquent-ils ?
    — Des cuirs, des fourrures. Des cornes à boire. De l’ambre. Du fer travaillé.
    Dubnus devait encore nous en vouloir de l’avoir pris sous notre garde et traîné avec nous. Il esquissa un mauvais sourire : — Dans la région, il y a encore une bonne réserve de cuirasses et d’or romains !
    Il s’efforçait de me provoquer. Je compris à quoi il faisait allusion. Vingt mille hommes avaient péri avec Varus… pourvus de panoplies militaires de campagne au grand complet, de la cassette personnelle du commandant, et des coffres contenant leurs soldes. Les foyers implantés entre l’Ems et la Weser devaient tous vivre dans l’aisance depuis des décennies grâce au butin du massacre. Chaque fois qu’un de leurs veaux se perdait, il leur suffisait de braver les piles d’ossements blanchis pour aller ramasser une plaque pectorale qui servirait d’entrave à un nouvel animal.
    Je demandai, d’un ton égal :
    — Qu’est-ce qu’ils aiment acheter ? J’ai entendu dire qu’il y avait un marché quasi permanent pour le bronze et le verre romains de bonne qualité ?
    — Aucun chef tribal soucieux de sa réputation ne sera enterré sans un plateau d’argent sous la tête et un service intégral de verres de réception romains.
    — Je suppose qu’on trouve toujours des acheteurs pour les broches ou les épingles ?
    — Pacotille ! Ce qu’ils aiment, c’est l’argent. Ils adorent les pièces, mais seulement les anciennes avec les bords guillochés.
    Néron avait dévalué la monnaie l’année qui avait précédé le grand incendie de Rome. Moi aussi, je préférais les pièces anciennes… elles paraissaient plus consistantes. À Rome, la garantie d’État valait tout autant pour les sesterces rognées, mais ici, le poids du métal devait avoir son importance.
    — Les tribus germaines utilisent-elles une monnaie ?
    — Seulement quand elles troquent avec des commerçants.
    — Les pièces ont plutôt une fonction de prestige et d’ornement ? C’est vrai que les Germains refusent les vins d’importation ?
    Dubnus inclina la

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