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Voyage en Germanie

Voyage en Germanie

Titel: Voyage en Germanie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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nous abandonnerions, mais cela ne fit qu’accroître mon obstination. Je comptais sur le fait que sa prudence allait tomber. Sur le fait qu’il nous croirait sans doute trop obsédés par notre mission pour seulement le prendre en chasse.
    J’avais le plus lent des deux groupes de battue. Nous nous efforcions de distinguer une seule série de traces de chevaux dans l’humus qui tapissait la forêt, pendant qu’Helvetius, lui, suivait dans nos pas. Il ne tarda pas à nous rattraper, et nous poursuivîmes tous ensemble, nous orientant d’abord vers l’est, puis à nouveau vers le sud.
    — Qu’est-ce qu’il fabrique ?
    — Par Mithras, je me le demande.
    — Je ne suis pas sûr d’aimer ça.
    Dubnus devait nous avoir faussé compagnie de bonne heure pour voyager de nuit. Il avait trop d’avance. Je décidai que nous le suivrions jusqu’au soir, après quoi nous laisserions tomber. Dans l’après-midi, nous perdîmes sa trace.
    Nous étions environnés d’arbres plus hauts et plus serrés que jamais, plongés dans le silence épais de bois vraiment séculaires. Un énorme insecte cornu nous toisait d’un œil furibond du creux d’une feuille morte, outré de cette intrusion. Aucun autre signe de vie n’était décelable.
    En contemplant les environs, nous constatâmes d’un commun accord qu’une seule chose était sûre en ce qui concernait notre situation du moment : jamais nous n’avions pensé nous retrouver dans ces parages. Avec un peu de chance, personne d’hostile ne penserait nous y trouver non plus. Une absence totale de chance signifierait qu’aucun de nos amis ne saurait où amener des renforts… mais nous avions écarté cette possibilité, de toute façon. Justinus et moi avions laissé des instructions stipulant que si quoi que ce soit tournait mal, toute tentative de secours serait inutile. Personne ne se lancerait donc là-dedans.
    Notre trajet depuis l’Île nous avait fait traverser la majeure partie de la Frise du sud, mais nous devions désormais être en territoire bructère. L’itinéraire n’avait rien de conventionnel, mais il était moins exposé aux périls de toutes natures. Nous étions loin des itinéraires commerçants habituels. Et loin aussi des chantiers de fouilles romains qui subsistaient dans la région du delta, autant que des anciens forts implantés, je le savais, le long de la rivière Lupia. Nous approchions les Bructères, connus pour leur hostilité, non par le côté où ceux-ci guettaient toujours l’arrivée des étrangers – le long de leur rivière familière – mais par le nord, à l’improviste.
    La majeure partie de notre trajet s’était effectuée à quelque chose comme cent cinquante kilomètres – à cinquante ou soixante près, dans cet interminable désert boisé – au-dessus du cours de la Lupia. Cela garantissait une certaine sécurité, mais en fin de compte, nous devions bifurquer vers le sud. L’endroit à partir duquel il faudrait modifier notre actuelle direction vers l’est devait se situer du côté des hauteurs des monts de la forêt de Teutobourg. Nous savions que le célèbre massif déclinait en pente douce jusqu’aux sources de la Lupia. La seule chose qu’il nous restait à faire, c’était d’en trouver l’extrémité nord, puis de suivre les crêtes. Helvetius avait parlé d’une ancienne piste que l’on pourrait emprunter, mais aucun de nous n’était trop emballé par cette idée. Une fois sur place, il nous resterait à couvrir encore soixante kilomètres jusqu’à l’endroit où les sommets s’évanouissaient aux abords de la rivière. Pour l’heure, nous étions engagés assez avant pour commencer à chercher des yeux les hauteurs dès que la forêt nous permettait de scruter les environs.
    Nous commençâmes à piquer au sud.
    Notre détour à la poursuite du colporteur nous avait légèrement déroutés. Il était facile de se perdre dans un environnement pareil : il n’y avait certes pas de routes, et les chemins forestiers, c’est bien connu, ne mènent nulle part. Celui que nous suivions s’évanouissait parfois complètement, et nous en étions réduits à nous frayer un passage à travers les fourrés, pendant des heures au besoin, jusqu’au moment où nous en rejoignions un autre. Les arbres étaient tellement serrés que même s’il existait une bien meilleure piste à quelques pas de là, nous n’avions aucune chance de la trouver. Helvetius, qui était déjà venu dans le coin

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