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Voyage en Germanie

Voyage en Germanie

Titel: Voyage en Germanie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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poids morts.
    — Comment se présente ta nouvelle unité ? Je ne connais pas la Première.
    — C’est une légion fondée par Néron… dont les hommes ont été recrutés au sein de la flotte de Misenum, en fait. La Première Adiutrix est constituée de marins, de même que la Deuxième. Ce qui explique en partie la tension qui règne ici. (Justinus sourit.) J’ai bien peur que l’illustre Quatorzième Gemina Martia Victrix considère notre formation comme un ramassis de débardeurs et de matelots.
    Les soldats de l’armée régulière ont toujours considéré ceux de la marine comme des cossards à pieds palmés – opinion que, dans une certaine mesure, je partage. Expédier une unité de fraîche date sur cette frontière versatile semblait en outre une dangereuse folie.
    — Tu es donc ici pour galvaniser ces hommes grâce à ton expérience ?
    Il haussa les épaules comme pour minimiser son mérite.
    — Ne sois pas si timide, repris-je. Ça fera très bon effet sur ta profession de foi quand tu te présenteras comme édile.
    Dix ou douze ans auparavant, Titus César était à la tête de la relève qui combla les vides laissés au sein des légions de Bretagne par l’insurrection menée par Boudicca. Si bien qu’à cette heure, la moindre ville de ces brumeux bourbiers lui érigeait une statue en rappelant la popularité dont il jouissait en son temps de jeune tribun. Du coup, je me demandai non sans un brin d’inconfort si, à l’instar de Titus, Justinus lui-même se retrouverait un jour parent d’un empereur régnant : par alliance, supposons…
    Il fallait que je lui demande s’il avait des nouvelles de sa sœur. Par bonheur, nous arrivâmes chez lui : je pus donc m’épargner cette gêne.

20
    La maison du tribun laticlave ne disposait pas de bains privés, mais pour un jeune homme tout juste entré dans sa vingtième année et n’ayant besoin de place que pour sa cuirasse de défilé et les têtes empaillées de tous les animaux sauvages qu’il chassait pendant ses loisirs, c’était une piaule époustouflante. Les tribuns n’ont pas la réputation de rapporter du secrétariat des dossiers volumineux à revoir chez eux, et leur programme de réjouissances domestiques tend à rester maigre. Ils sont invariablement célibataires, et bien peu invitent leurs parents aimants à séjourner chez eux. Cela dit, fournir aux officiers vivant seuls des résidences capables d’abriter trois générations est le genre de prodigalité dont l’armée raffole.
    Justinus avait mis un peu d’animation chez lui en prenant un chien. C’était un bâtard, guère plus qu’un chiot, qu’il avait tiré des pattes d’une bande de soldats qui s’amusaient à le torturer. À présent, le chien régnait en maître dans la maison, dévalant ventre à terre dans les longs couloirs et dormant sur le plus grand nombre de lits possibles. Justinus ne maîtrisait absolument pas sa bestiole, mais au moindre jappement, c’est lui qui faisait le beau et quémandait.
    — Ton chiot s’est trouvé une niche du tonnerre ! Je comprends pourquoi la plupart des tribuns se dépêchent de prendre femme à la minute même où leur service s’achève. Après une telle indépendance, qui souhaite retourner se cloîtrer au foyer paternel ?
    Le mariage aussi était un sujet qui mettait Justinus mal à l’aise. Ce que je comprenais. Le frère d’Helena avait décidément besoin d’un compagnon qui égaie son existence. Pour le moment, ma foi, j’étais là – Helena n’aurait sans doute pas approuvé de me voir jouer ce rôle, à vrai dire.
     
    Justinus décida finalement qu’il devait informer son légat de la persistance inentamable du mur de silence qu’offrait la Quatorzième. Pendant qu’il s’éloignait au trot vers son compte rendu, quelqu’un fut dépêché à la porte de la forteresse pour y récupérer nos bagages. L’un des esclaves personnels du tribun casa le barbier en un lieu approprié, tandis que je retrouvais enfin le luxe d’une chambre à mon seul usage. J’en ressortis presque aussitôt pour une promenade, histoire de jeter un coup d’œil dans la maison en toute tranquillité. Je remarquai qu’on m’avait attribué une belle chambre, mais pas la meilleure. Ce qui me permit de déduire le statut qui m’était décerné : ami proche, mais pas intime de la famille.
    Ma mère aurait été choquée à la vue de la couche de poussière qui couvrait les consoles. Mes critères personnels

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