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Voyage en Germanie

Voyage en Germanie

Titel: Voyage en Germanie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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– une chèvre affectée de calculs rénaux –, mais le temps passe plus vite un verre à la main.
    — Eh bien ! Marcus Didius, comment se fait-il que tu sois passé par mon ancien poste ?
    Il devait savoir que je recherchais Helena.
    — Je te cherchais.
    — Ah ! c’est aimable à toi !
    À l’entendre, il semblait sincère.
    — Je me suis dit que tu aimerais peut-être avoir des nouvelles de ta famille. Ils vont tous bien, semble-t-il. Ton père a envie d’acheter un yacht mais ta mère ne veut pas en entendre parler… As-tu reçu des nouvelles de ta sœur, récemment ?
    La question franchit mes lèvres avant que j’aie le temps de la réprimer : trop tard pour afficher une simple et banale curiosité. Justinus rétorqua aussitôt :
    — Non, elle observe un silence inhabituel, ces temps-ci ! Quelque chose dont je devrais être au courant ?
    Il devait avoir eu vent du fait que sa sœur avait choisi de manger du pain dur à ma table. Expliquer au jeune homme la teneur de cette liaison était au-dessus de mes forces. Je lançai d’un ton bref :
    — Elle a quitté Rome.
    — Quand ça ?
    — Juste avant que je prenne le départ.
    Justinus, allongé sur une méridienne de l’armée, changea légèrement de position pour soulager le coude sur lequel il s’appuyait.
    — Ça paraît plutôt soudain ! (Il riait, mais je voyais poindre le sérieux.) Quelqu’un l’a contrariée ?
    — Moi, sans doute : Helena a de nobles exigences, et moi des mœurs viles… J’espérais qu’elle se serait invitée à séjourner chez toi.
    — Non.
    La raison de mon vif intérêt continua de planer insidieusement, mais ne fut pas formulée. L’un comme l’autre, nous craignions de lever ce lièvre-là.
    — Y a-t-il lieu de s’inquiéter ? s’enquit Justinus.
    — Helena ne manque pas de bon sens.
    Justinus, qui tenait sa sœur en bonne estime, était prêt à se satisfaire de cette remarque. Moi qui aimais aussi Helena, non.
    — À ma connaissance, tribun, ta sœur n’a pris aucune disposition auprès de son banquier, ni le moindre garde du corps. Elle a complètement omis de dire au revoir à ton père, plongé ta mère dans la plus totale confusion, stupéfait la mienne qui l’aime beaucoup, et n’a laissé aucune adresse où faire suivre son courrier. Et ça, ajoutai-je, c’est bien ce qui me tracasse.
    Nous nous tûmes l’un et l’autre.
    — Qu’est-ce que tu proposes, Falco ?
    — Rien. Nous ne pouvons rien faire.
    Et ça aussi, ça me tracassait.
    Nous changeâmes de sujet.
    — Je ne comprends toujours pas, lança Justinus, comment tu te retrouves ici à rechercher un légat disparu à la minute même où Gracilis nous pose un problème ?
    — Coïncidence. Celui que je recherche, moi, c’est Munius Lupercus.
    — Par Olympe ! Autant retrouver une aiguille dans une botte de foin !
    J’étirai les lèvres en un large sourire désabusé.
    Plusieurs des membres de la famille de Justinus étaient proches de l’empereur, et je me réjouis que le jeune homme ait hérité leur discrétion. J’évoquai librement ma mission, en évitant toutefois de faire allusion à la XIV Gemina. Cette courtoisie à leur égard était probablement superflue, mais j’ai quelques principes.
    — Une ou deux gageures de taille ! commenta-t-il.
    — En effet. J’ai déjà découvert que la prophétesse Veleda vit au sommet d’une tour et ne peut être abordée que par l’entremise de ses amis hommes. Ce qui lui confère assurément un sinistre prestige. Sans me jouer la comédie, je redoute un peu de traverser le Rhenus !
    Justinus se mit à rire. Il pouvait : ce n’était pas lui qui s’y collerait.
    — Tu m’as l’air du type qui se tient au courant, Justinus. Y a-t-il des choses que tu puisses me dire à propos du chef rebelle ?
    — Civilis a disparu… bien qu’il coure quantité d’histoires à propos de ses mœurs abominables !
    — Vas-y, fais-moi peur ! grommelai-je.
    — Oh ! l’anecdote la plus répugnante rapporte qu’il faisait cadeau des prisonniers romains à son jeune fils pour que le gamin s’en serve de cible pendant ses séances de tir à l’arc.
    — Et c’est vrai ?
    — Ça pourrait l’être.
    Splendide. Exactement le genre de gars que j’adore inviter à la taverne, histoire de boire un pichet de vin en lui racontant deux trois trucs dans le creux de l’oreille.
    — Y a-t-il autre chose de moins folklorique que je doive savoir avant d’inviter ce gentilhomme à boire un coup ?
    Je

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