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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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me disputerai pas avec toi, ma fille, répondit
Manawyddan. Mais j’ai fait un serment, et puisque je n’ai attrapé que celle-ci,
je la pendrai ainsi que je me le suis promis.
    — C’est votre droit, mon seigneur. Vous savez, je
l’espère, que je n’ai aucune raison sur cette terre de défendre cette créature,
et ne daignerais pas le faire sinon pour vous éviter une humiliation. Voilà, je
l’ai dit. Vous êtes le seigneur de ce royaume ; vous faites ce que bon
vous semble.
    — Voilà qui est bien dit, admit Manawyddan. Je suis
content de ma décision. »
    Le lendemain matin, le seigneur du Dyfed partit pour Gorsedd
Arberth avec le gant qui contenait la souris. Il creusa rapidement deux trous
dans le grand monticule de terre, dans lesquels il planta deux branches
fourchues provenant d’un bois tout proche. Pendant qu’il travaillait, il vit un
barde vêtu d’un vêtement usé jusqu’à la corde s’approcher de lui. Surpris par
ce spectacle, il stoppa son labeur et se mit à le toiser.
    « La paix de Dieu, dit le barde. Je vous souhaite une
belle journée.
    — Que Dieu vous bénisse généreusement ! lui cria
Manawyddan depuis le monticule. Pardonnez-moi de vous le demander, mais d’où
venez-vous, barde ?
    — Grand seigneur et roi, j’ai chanté en Angleterre et
en d’autres endroits. Pourquoi cette question ?
    — C’est juste qu’à l’exception de ma chère belle-fille
Cigfa, je n’ai vu personne ici depuis plusieurs années, expliqua le roi.
    — Quel prodige, dit le barde. Pour ma part, je traverse
ce royaume pour me rendre dans le nord du pays. Vous voyant besogner, je me
suis demandé quelle sorte de travail vous pouviez accomplir.
    — Puisque vous le demandez, répondit Manawyddan, je
m’apprêtais à pendre un voleur que j’ai attrapé en train de m’ôter la
nourriture de la bouche.
    — Quel genre de voleur, seigneur, si vous me permettez
cette question ? s’enquit le barde. La créature que je vois se tortiller
dans votre main ressemble beaucoup à une souris.
    — C’est bien ce qu’elle est.
    — Permettez-moi de vous dire qu’il ne sied guère à un
homme d’une condition aussi élevée de manipuler une créature aussi modeste.
Voleuse ou pas, laissez-la partir.
    — Je ne la laisserai pas partir, déclara Manawyddan,
qui se hérissa à cette suggestion. J’ai attrapé cette petite voleuse, et je
vais lui infliger la punition prévue pour un voleur – la pendaison, comme
nous le savons tous.
    — Faites comme bon vous semble, mon seigneur. Mais
plutôt que de regarder un homme de votre rang s’abaisser à un travail aussi
sordide, je vous donnerai les trois pennies d’argent que j’ai gagnés en
chantant pour peu que vous pardonniez à cette souris et la libériez.
    — Je ne la laisserai pas partir, pas plus que je ne la
vendrai pour trois pennies.
    — À votre guise, puissant seigneur », dit le barde
avant de prendre congé.
    Manawyddan se remit à l’ouvrage. Alors qu’il était occupé à
poser la traverse entre les deux potences, il entendit un hennissement et
regarda au bas du monticule. Un prêtre tout de marron vêtu se dirigeait vers
lui sur un beau cheval gris.
    «  Pax vobiscum ! lui cria le prêtre. Puisse
notre Grand Rédempteur vous bénir généreusement.
    — Paix à vous, répondit Manawyddan, qui s’étonnait
qu’un nouvel être humain apparaisse aussi vite. Puisse le Tout-Puissant exaucer
vos plus chers désirs.
    — Pardonnez ma question, mais le temps passe et je ne
peux m’attarder. Dites-moi, quelle sorte de travail vous occupe en ce
jour ?
    — Puisque vous le demandez, je pends un voleur que j’ai
attrapé en train de me voler.
    — De quelle sorte de voleur s’agit-il, mon
seigneur ?
    — Un odieux voleur ayant pris la forme d’une souris,
expliqua le seigneur du Dyfed. Celui-là même qui, avec l’aide de ses
innombrables comparses, a commis un grand crime à mon encontre – si grand
que je n’ai à présent plus le moindre espoir de survivre. Ce sera peut-être mon
dernier acte sur cette terre, mais j’entends infliger à ce criminel l’exacte
punition qu’il mérite.
    — Mon seigneur, plutôt que de vous regarder vous
abaisser pour cette vile créature, je préfère encore vous la racheter.
Donnez-moi votre prix et je paierai.
    — Par ma confession à Dieu, je ne la vendrai pas, ni
même ne la laisserai s’en aller.
    — Il se peut, seigneur, que la vie d’un voleur ne vale
rien.

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