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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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dites-moi pour quelle raison elle m’est
apparue sous cette forme ?
    — Pour piller les possessions de ce royaume, répondit
l’évêque, car je ne suis nul autre que Llwyd Cil Coed, et j’avoue que c’est moi
qui ai ensorcelé les sept cantrefs du Dyfed. J’ai fait cela pour venger mon
frère Gwawl, que vous et Pryderi avez tué lors de la bataille du Chaudron.
Après avoir entendu dire que vous étiez revenu vous installer sur ces terres,
poursuivit le faux évêque, j’ai transformé la garde de mon seigneur en souris
pour qu’elles détruisent votre orge. La première nuit de dévastation, la garde
est venue seule et a emporté le grain. La deuxième nuit, elle a fait de même et
a détruit le deuxième champ. La troisième nuit, mon épouse et les femmes de la
cour sont venues me voir et m’ont demandé de les transformer elles aussi. Je me
suis exécuté, bien que ma chère femme fût enceinte. Ne l’aurait-elle pas été,
je doute que vous l’auriez attrapée.
    — C’est la seule que j’ai attrapée, pour sûr, répondit
pensivement Manawyddan.
    — Hélas, puisqu’elle est votre captive, je vous rendrai
Pryderi et Rhiannon et dissiperai la magie qui ensorcelle le Dyfed. »
Llwyd le Hud croisa les bras sur sa poitrine et, regardant Manawyddan en haut
du monticule, ajouta : « Voilà ! Je vous ai tout dit, libérez-la
à présent.
    — Je ne la laisserai pas filer si facilement.
    — Que voulez-vous encore ? demanda l’enchanteur.
    — Eh bien, répondit le puissant champion, j’exige
encore une chose : que plus jamais la magie ou l’ensorcellement n’agissent
sur les sept cantrefs du Dyfed, ni sur mes parents ou les gens de ma garde.
    — Sur mon honneur, je vous le promets. À présent, pour
l’amour de Dieu, laissez-la partir.
    — Pas si vite, enchanteur. » Manawyddan serrait
toujours fermement la souris dans son poing.
    « Quoi encore ? gémit Llwyd.
    — Voilà ce que je veux : qu’aucune vengeance ne
soit exercée à l’encontre de Pryderi, de Rhiannon, de Cigfa ou de moi-même,
jamais à partir de ce jour et pour toujours.
    — Tout ce que je vous ai promis, vous l’aurez. Et, Dieu
m’en soit témoin, vous avez fait preuve de sagesse, car si vous n’aviez pas
parlé ainsi, tout le chagrin que vous avez connu jusqu’à présent serait bien
faible en comparaison de ce qui se serait abattu sur votre tête irréfléchie. Si
nous sommes d’accord, je vous en prie, sage seigneur, libérez ma femme et
rendez-la-moi.
    — Je le ferai, promit Manawyddan, à l’instant même où
je verrai Pryderi et Rhiannon sains et saufs devant moi.
    — Regardez, alors, et voyez-les venir ! » dit
Llwyd le Hud.
    Sur ce, Pryderi et Rhiannon, accompagnés des chiens de
meute, apparurent au pied du monticule. Manawyddan, rayonnant de joie, les
salua et leur souhaita la bienvenue.
    « Seigneur et roi, à présent libérez ma femme, car vous
avez assurément obtenu tout ce que vous avez demandé.
    — Volontiers. » Manawyddan abaissa sa main et
ouvrit le gant pour libérer la souris. Llwyd l’enchanteur se débarrassa de son
bâton et toucha la souris, qui se métamorphosa aussitôt en une femme
charmante – bien que lourde d’un enfant.
    « Regardez la terre autour de vous, cria Llwyd le Hud
au seigneur du Dyfed, et vous verrez toutes les fermes et les habitations comme
vous ne les avez jamais vues. »
    Aussitôt, l’intégralité du pays retrouva ses habitants, plus
prospères que jamais. Manawyddan, Rhiannon, Pryderi et Cigfa étaient enfin
réunis et, pour célébrer la fin du sinistre ensorcellement, ils parcoururent le
territoire pour distribuer toutes les richesses que Rhi Manawyddan avait
obtenues de son marché avec l’enchanteur. Partout où ils allèrent ils
mangèrent, burent, régalèrent le peuple, et personne ne fut plus aimé que le
seigneur du Dyfed et sa ravissante reine. Pryderi et Cigfa connurent le bonheur
d’avoir un fils l’année suivante, qui fut adoré comme personne.
     
    Angharad s’arrêta là. Elle laissa les dernières notes de la
harpe se perdre dans la nuit, puis ajouta : « Mais c’est une autre
histoire. » Après avoir posé l’instrument, elle se leva et écarta ses
mains au-dessus des têtes de ses auditeurs. « Allez à présent », leur
dit-elle doucement, comme une mère parlant à un enfant lourd de fatigue.
« Ne dites rien, allez à votre sommeil et à vos rêves. Laissez la chanson
accomplir son pouvoir en vous,

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