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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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mes enfants. »
    Bran, pas moins que les autres, eut l’impression que son âme
était partie à la dérive – il flottait sur une vaste mer agitée dans un
minuscule bateau sans voiles ni rames. Pour lui, au moins, la sensation était
assez familière. Il se sentait toujours ainsi après avoir entendu une des
histoires d’Angharad. Néanmoins, il obéit à ses consignes et ne parla à
personne. La chanson continuerait à lui parler toute la nuit durant, et tous
les jours à venir. Et bien qu’une partie de lui ne veuille qu’une chose, partir
immédiatement pour Llanelli, prendre la prison d’assaut et libérer le
prisonnier par la force, il comprit la leçon et résista. Il attendrait son
heure, et laisserait l’histoire faire son œuvre.
    Tout au long de l’hiver, jusqu’au printemps, l’histoire sema
et répandit ses graines puissantes ; sa signification mûrit tout au fond
de l’âme de Bran jusqu’à ce que, un matin au début de l’été, il se réveille
pleinement conscient de ce qu’elle voulait dire. Plus encore, il savait quoi
faire pour sauver Will Écarlate.

CHAPITRE 34
    Je me réveille en pleine nuit tout fiévreux, avec la
conviction bizarre que je sais ce que tout cela veut dire. La lettre, l’anneau,
les gants – je connais la signification de cet étrange trésor, je sais
pourquoi il se trouve en Elfael. Et pour la première fois, j’ai peur. Si j’ai
raison, eh bien j’ai découvert un moyen de sauver l’Elfael, et je crains de ne
pouvoir vivre assez longtemps pour transmettre cette information capitale à
ceux qui peuvent l’utiliser. Oh, Vierge Marie, Pierre et Paul, je prie pour
qu’il ne soit pas trop tard.
    Je m’assieds dans l’obscurité froide et humide de ma
cellule, attendant la lumière du jour, espérant par-dessus tout qu’Odo viendra
tôt. Je prie Dieu que le cœur de mon scribe soit véritablement empli de
compassion.
    Je prie, j’attends, je prie encore ; ça rend l’attente
plus supportable.
    Les minutes sont devenues des heures quand je vois enfin la
faible lumière du matin s’étendre le long du couloir étroit qui conduit à ma
cellule. J’entends Gulbert le geôlier s’affairer maladroitement – il doit
être en train d’allumer un petit feu pour réchauffer sa pièce. C’est un bien
pauvre réconfort de savoir que notre geôlier vit à peine mieux que ses
prisonniers. Il est aussi captif de l’abbé que moi, sinon plus. Moi, au moins,
je quitterai un jour ce trou de rat fétide.
    Odo tarde à venir. Je crie après Gulbert, lui demandant s’il
a vu le scribe, mais mon gardien ne me répond pas. Il le fait rarement. Je
reste là, petit ballot compact de soucis, jusqu’à ce que j’entende des
murmures, suivis du raclement d’une porte en fer contre les dalles du couloir.
Puis, quelques instants plus tard, un bruit de pas traînants familier. Mon cœur
fait un bond dans ma poitrine.
    Du calme, Will, mon gars, tu ne veux pas effrayer ce
scribe ; il est suffisamment nerveux comme ça sans que tu lui transmettes
ta propre nervosité . Aussi, histoire d’avoir l’air de faire n’importe quoi
sauf l’attendre, je me rejette en arrière sur mon tapis moisi et ferme les
yeux.
    J’entends le cliquetis d’une clé, puis la porte de ma
cellule s’ouvre en grinçant. « Will ? Vous dormez ? »
    J’ouvre un œil et regarde autour de moi. « Oh, c’est
toi, Odo. J’ai cru que c’était le roi d’Angleterre qui venait m’apporter son
pardon. »
    Odo secoue la tête en souriant. « Pas de chance
aujourd’hui, j’en ai peur.
    — N’en sois pas si sûr, mon ami. » Je me redresse.
« Et si je te disais que je connais un secret susceptible de sauver notre
roi souverain d’une sombre traîtrise, ou pire encore ? »
    Odo secoue la tête. « Je devrais pourtant avoir
l’habitude de vos plaisanteries à présent…» Mon regard l’arrête net. « Je
commence vraiment à croire que vous parlez sérieusement.
    — Oh que oui, mon gars. »
    Je me réjouis de voir qu’il est d’humeur à la plaisanterie
ce matin. Il s’installe lourdement à sa place habituelle. « Comment
allez-vous sauver le roi William ?
    — Je vais te le dire, mon ami, mais tu dois me
promettre solennellement sur tout que tu as de plus sacré au monde – me
promettre que ce que je vais te dire ne sortira pas de tes lèvres. Tu ne
pourras pas le mettre par écrit, ni le répéter d’une façon ou d’une
autre. »
    Il relève les yeux sans

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