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Will

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Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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raison de craindre les rebelles.
    — Nous ne les craignons pas, affirma le shérif. C’est
juste que…» Incapable de conclure son assertion d’une façon convaincante, il
marqua une pause, puis ajouta sans conviction : « Ils ne combattent
pas loyalement. »
    Le prisonnier fut conduit sous le gibet, la corde nouée et
passée par-dessus le gros bras court. Les soldats entreprirent d’attacher les
jambes de la victime avec de courtes bandes de tissu.
    « Je vois », répondit le père Dominique quand les
paroles du shérif lui eurent été rapportées. Il haussa les épaules, sourit,
puis se tourna vers dame Ghisella et échangea quelques mots avec elle, après
quoi l’émissaire annonça sans crier gare : « Mon cousin voudrait voir
le Gallois tirer à l’arc.
    — Quoi ! » s’écria le shérif en se retournant
subitement. La demande l’avait pris au dépourvu.
    « Mais c’est impossible, Votre Éminence, dit le comte
de Braose. En aucun cas on ne peut confier une arme mortelle à un homme tel que
lui. » De la main, il indiqua le groupe devant le gibet.
    « Ah, je comprends, fit dire le père Dominique à son
traducteur. Vous le redoutez à ce point. Je comprends. Peut-être y a-t-il du
vrai dans ces histoires pour enfants, finalement ?
    — Non ! s’écria l’abbé Hugo en réponse à
l’insistance silencieuse du comte, je vous en prie, ne vous méprenez pas. Ce
n’est pas que nous le craignions, mais juste qu’il serait imprudent de le
laisser tenir en main l’arme même qu’il a utilisée pour tuer et estropier nos
soldats. Cet homme a été condamné, et il doit être exécuté selon la loi. »
    À ces mots, les traits d’ordinaire affligés de l’émissaire
papal s’allumèrent d’un large sourire de contentement. Frère Alfonso se tourna
et annonça : « Son Éminence souhaite vous assurer qu’il attend
l’exécution aussi impatiemment que quiconque, mais il propose un petit
divertissement avant qu’elle ait lieu. Ces affaires, après tout, n’ont qu’une
vie très courte, si vous me permettez l’expression. » Le moine au teint
cireux sourit à son jeu de mots. « C’est chose ordinaire, en Italie et
ailleurs, que pareille pratique donne lieu à des paris : combien de coups
de pied le condamné donnera, combien de temps il se balancera avant de
succomber, ou s’il va s’uriner dessus, ce genre de choses. Un bon pari augmente
le plaisir de l’événement, n’est-il pas ?
    — Je vois, répondit froidement le comte. Quelle sorte
de pari votre maître estime-t-il opportun ? »
    Après une rapide consultation, frère Alfonso répondit :
« Son Éminence pense qu’une petite démonstration pourrait s’avérer
amusante.
    — Peut-être, convint le comte. Quelle sorte de
démonstration ?
    — Étant lui-même archer, monseigneur Dominique tient
surtout à observer l’habileté de ce prisonnier.
    — Eh bien, je suppose qu’on peut arranger quelque
chose, finit par concéder le comte Falkes. Si c’est ce que notre hôte désire,
je ne vois aucune bonne raison de le lui refuser.
    — Non. Pari ou pas, c’est impossible, déclara le
shérif. Hors de question. »
    Mais la discussion ne l’avait pas attendu. « Du fait de
son exceptionnelle habileté à l’arc, Son Éminence demande la faveur de
participer à un concours de tir à l’arc avec le condamné. Conformément à la
tradition, le prisonnier serait autorisé à tirer pour sa liberté.
    — Quoi ? » s’étrangla le shérif, bouche bée
devant cette proposition insensée.
    Frère Alfonso poursuivit : « Son Éminence dit que
le concours n’aurait aucun attrait sans enjeu, et qu’évidemment le seul prix à
même d’attiser l’intérêt de ce pauvre malheureux serait de le laisser tirer
pour sa vie.
    — Si Son Éminence devait perdre, un dangereux
criminel – qui m’a attaqué personnellement, notez-le bien ! –
n’aurait pas à répondre des conséquences de ses crimes. La justice deviendrait
un motif de raillerie.
    — Combien de temps cet homme est-il resté dans vos
cachots ?
    — Environ cinq mois, répondit le shérif.
Pourquoi ?
    — Cinq mois, c’est une très grande punition en soi, fit
observer frère Alfonso. De toute façon, monseigneur Dominique prendra bien
évidemment l’avantage sur le prisonnier. Ce pauvre malheureux sera bien pendu
aujourd’hui, il souhaite vous l’assurer. Néanmoins, il doit y avoir un
enjeu – sans quoi toute

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