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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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mesure, ce criminel est aussi un voleur.
Il a volé de l’argent et d’autres objets précieux à des voyageurs qui
traversaient la forêt.
    — Un vil coquin, admit l’émissaire.
    — Cela et plus encore, dit le comte Falkes. Nous avons
de bonnes raisons de croire qu’il faisait partie d’une bande de hors-la-loi qui
harcèlent ce commot depuis que nous gouvernons cette région sans foi ni loi. En
outre, il a lui-même avoué avoir violé la Loi Forestière en tuant des cerfs
royaux – un autre crime capital. »
    Tandis que ses paroles étaient transmises à l’émissaire, le
shérif ajouta : « Ces meurtriers sont responsables de la mort de
beaucoup de gens de valeur. Ils répondent à un certain Roi Corbeau, qui se fait
passer pour un fantôme de la forêt. »
    À ces mots, l’ambassadeur du pape Clément se retourna
subitement, battit des mains et s’exclama : «  Rhi Bran y
Hud !  »
    Décontenancés par cet éclat inattendu, le comte comme le
shérif considérèrent le prêtre avec inquiétude. Après un rapide échange avec
l’ambassadeur, Alfonso, l’interprète, leur confia : « Son Éminence
dit qu’elle a entendu parler de ce fantôme.
    — Vraiment ? s’étonna le comte Falkes, pour le
moins stupéfait.
    — Cela doit être le même, dit le père Dominique à son
interprète. Il ne peut sûrement pas y en avoir plus d’un.
    — Sûrement pas, confirma le shérif. Mais ne vous
inquiétez pas, Votre Éminence, ces hors-la-loi ne pourront pas nous échapper
bien longtemps. Nous allons les traduire en justice. Ils seront tous pendus
avant la fin de l’année. »
    Conduit dans le pavillon, le condamné fixa les nobles et les
dignitaires de son regard morne. Il avait une apparence déplorable, ses cheveux
et sa barbe emmêlés et crasseux. Le shérif splendide dans sa cape de velours
vert et sa ceinture de disques dorés, se leva et tendit une main gantée pour
faire taire la foule qui se rassemblait en hâte. « Qu’il soit connu,
cria-t-il d’une voix tranchante, qu’en ce jour, conformément à la loi, le
criminel William Scatlocke, aussi connu sous le surnom d’“Écarlate”, sera
exécuté pour crimes contre la couronne – traîtrise, rébellion, vol et
insultes à l’encontre du shérif royal, Richard de Glanville. » Les yeux du
shérif s’étrécirent. « Nul autre que moi. »
    Il marqua une pause pour laisser le temps au traducteur de
relayer ses paroles aux étrangers, puis poursuivit : « L’heure de
votre mort est arrivée, voleur et meurtrier. Avez-vous quelque chose à dire
avant que la justice soit rendue ? »
    Le hors-la-loi connu sous le nom de Will Écarlate foudroya
le shérif du regard et cracha. « Faites ce que vous voulez, de Glanville,
gronda-t-il. Nous connaissons tous l’identité des vrais coquins. »
    Avec une chiquenaude indifférente de la main, le shérif se
contenta de dire : « Emmenez-le.
    — On prétend que les Gallois sont des archers habiles,
fit observer le père Dominique pendant que le prisonnier était conduit de force
au gibet.
    — C’est ce qu’ils veulent faire croire à leurs
compatriotes ignorants, ricana le shérif. Croyez-moi, ce n’est qu’une bande de
bons à rien indisciplinés et mal dressés.
    — Quand bien même, j’ai entendu dire qu’un archer
gallois pouvait mettre une flèche dans l’œil d’un merle en plein vol.
    — Des histoires pour les enfants, dit Falkes avec un
petit rire caverneux. Même si, je dois l’avouer, les Gallois semblent eux-mêmes
y croire.
    — Je comprends, répondit l’émissaire par
l’intermédiaire de son interprète. Or il s’avère que je tire moi-même à l’arc.
    — Vraiment, mon seigneur ? dit Falkes en feignant
l’intérêt.
    — Oh, oui ! s’exclama l’émissaire plein
d’enthousiasme, que même le filtre de la traduction ne tempérait pas. Je compte
les jours passés sans un arc dans ma main bénie. Ça m’aide à supporter le
fardeau de mon office, vous comprenez.
    — Eh bien, je suppose que oui, concéda le comte, ça
doit vous faire du bien.
    — C’est la seule activité séculaire que je m’autorise,
poursuivit l’émissaire, qui confiait ses remarques à Alfonso, qui lui-même les
transmettait consciencieusement. Dans ma jeunesse, j’allais souvent chasser
avec un arc sur le domaine de mon père en Espagne. Je ne sais que trop ce
qu’une telle arme peut faire dans les mains d’un homme rompu à son usage. Vous
avez

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