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Will

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Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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des propriétés.
    — Ils n’en possèdent déjà pas beaucoup, avait avancé
Falkes. La plupart d’entre eux exploitent la terre en commun, et seuls
quelques-uns reconnaissent ne serait-ce que l’existence de droits de propriété.
L’argent leur est de peu d’utilité ; ils font du troc pour subvenir à
leurs besoins. Chaque fois que je taxe un homme, j’ai plus de chances d’être
payé avec des œufs qu’avec de l’argent.
    — Des œufs ! avait ricané son oncle. Je parle
d’impôts et tu me parles d’œufs.
    — Cela arrive plus souvent que vous le croyez. »
Falkes commençait à épuiser sa propre petite provision de patience.
    « Et ta créature, là, ce… ce fantôme de la forêt ?
Comment l’appellent-ils déjà ?
    —  Rhi Bran y Hud, avait répondu Falkes. Cela
signifie “Roi Corbeau l’Enchanteur”.
    — Tu m’en diras tant ! As-tu enfin attrapé ce
coquin ?
    — Pas encore, avait avoué Falkes. Le shérif de
Glanville a bon espoir. C’est juste une question de temps.
    — De temps ! avait braillé le baron. Cela fait
deux ans, gamin ! D’encore combien de temps as-tu besoin ?
    — Père, était intervenu le comte Philip, puis-je
suggérer une visite au commot ? En voyant par vous-même, vous prendrez
vite la mesure de l’Elfael. Et vous verrez ce que Falkes a fait de l’endroit.
    — Voilà une suggestion intéressante, Philip, avait
répondu le baron en enroulant les rênes de cuir autour de son poing ganté comme
s’il s’était agi du cou d’un ennemi, mais vous savez que c’est impossible. Je
serai à Rouen dans moins d’un mois. Si tout va bien, je devrais revenir avant
Noël.
    — Je parlerai à l’abbé Hugo, avait dit Falkes, et nous
organiserons la consécration à Noël.
    — Rouen, c’est là où le duc Robert a établi son camp,
avait fait observer Philip d’un air songeur, son front lisse ridé par l’inquiétude.
Qu’est-ce qui vous conduit là-bas, père ? »
    Alors, pendant que les chiens de meute et leurs dresseurs se
dispersaient dans le champ devant eux, le baron de Braose leur avait confié son
intention de rencontrer en secret quelques nobles qui partageaient ses vues et
s’impatientaient de faire quelque chose pour mettre fin à la lutte incessante
entre le roi et ses frères. « Leur stupide dispute nous coûte un argent
qui serait mieux dépensé à l'extension de nos domaines et à la conquête du pays
de Galles, avait fulminé le baron en essuyant la sueur de son visage
grassouillet. Chaque fois que l’un fait un pied de nez à l'autre, je dois lever
une armée et naviguer jusqu’en Normandie ou en Angevin pour aider le roi à
rembarrer ce fripon. J'en ai soupé de leurs querelles. Il faut faire quelque
chose.
    — Des mots dangereux, père, l’avait mis en garde
Philip. À votre place, je ferais attention à ne pas les répéter n’importe où.
On ne sait jamais qui écoute.
    — Bah ! avait raillé le baron. Je les dirais à
Rufus droit dans les yeux s'il était ici. Le roi doit savoir comment se sentent
ses nobles. Non, la situation est intolérable et quelque chose doit être fait.
Quelque chose sera fait par le ciel »
    Philip et Falkes avaient échangé un regard inquiet. Un tel
discours se rapprochait dangereusement de la trahison. Le roi William, qui
savait mieux que quiconque en quelle piètre estime ses nobles et sujets le
tenaient, voyait la moindre hésitation à le soutenir comme une preuve de
déloyauté ; un désaccord public était considéré comme de la pure et simple
trahison.
    « Le roi ne va pas sauter de joie s’il découvre
l’existence de cette société* secrète, avait fait remarquer Philip. Vous
serez tous condamnés pour traîtrise n'en saura rien. » Le baron avait
enlevé un gant et écrasé une mouche qui bourdonnait devant son visage, avant de
passer sa manche en lin bleu sur son front « Nous avons pris des mesures
spéciales. Nous avons fait appel à l’archevêque de Rouen, qui a accepté de convoquer
un conseil de nobles à propos de la succession papale.
    — L’archevêque a reconnu Urbain comme pape, avait
déclaré Philip, guère impressionné par cette révélation. Tout le monde le sait.
    — Oui, avait admis son père, mais la position d’Urbain
vacille en ce moment. Il est de moins en moins en faveur et Clément occupe Rome.
Il ne faudra pas grand-chose pour que la balance penche de son côté.
    — Est-ce ce que vous vous proposez de faire ?
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