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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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continuer. Le travail doit continuer si jamais nous
voulons en voir la fin.
    — Peut-être bien, convint le comte, mais il n’y aura
pas d’argent pour les payer avant le retour du baron.
    — Vous ne pouvez pas faire un emprunt quelque
part ?
    — Avez-vous vraiment besoin du drap d’or pour habiller
l’autel ? »
    L’abbé se pinça les lèvres.
    « Vous avez dit que vous vouliez me montrer quelque
chose, reprit Falkes.
    — Par ici », dit Hugo. Ils traversèrent la
grand-place vide vers ce qui restait de l’ancien monastère de Llanelli, sur les
ruines duquel la ville avait été érigée. La modeste salle capitulaire avait été
élargie pour fournir l’espace adéquat aux besoins de l’abbé – qui, Falkes
s’en rendait compte, étaient plus grands que les siens, malgré la vingtaine de
chevaliers qu’il lui fallait loger. À l’intérieur, ce qui avait été le
réfectoire était devenu les quartiers privés de l’abbé.
    « J’ai dressé des plans pour le jardin de l’abbaye et
les champs. » L’abbé plaça un parchemin roulé dans les mains du comte.
« Un peu de vin ?
    — Vous êtes trop aimable. » Après avoir déroulé la
peau, Falkes la porta à la seule fenêtre de la pièce et la tint à la lumière.
Les contours de la ville se résumaient à un simple carré, et les champs,
indiqués par de longues lignes parallèles à quelque distance de la ville,
semblaient presque deux fois plus grands que Llanelli proprement dite.
« Que pensez-vous faire pousser ?
    — Du lin, surtout, et de l’orge, évidemment. Nous
consommerons ce dont nous aurons besoin et nous vendrons le surplus.
    — Avec une telle surface cultivable, vous aurez
sûrement du surplus. Mais je me demande qui travaillera ces champs pour vous.
    — Les moines. » L’abbé Hugo lui donna une tasse de
vin.
    « De combien de moines pensez-vous avoir besoin ?
    — Eh bien, répondit l’abbé avec un sourire, j’estime
qu’il m’en faudra au moins soixante-quinze pour me débrouiller, dans un premier
temps.
    — Soixante-quinze ! Par la Sainte Vierge ! Si
vous aviez dit trente, j’aurais pensé que c’était quinze de trop. Pourquoi tant
de monde ?
    — Pour poursuivre l’œuvre de Saint-Martin. »
Falkes jeta un regard incrédule à l’abbé qui, encore tout sourire, but son vin
à petites lampées avant de poursuivre : « C’est ambitieux, je
l’avoue, mais nous devons commencer quelque part.
    — Saint-Martin ?
    — Vous ne vous imaginiez quand même pas que nous
allions appeler notre nouvelle abbaye normande par son vieux nom gallois païen.
En fait, j’ai préparé une lettre à l’attention du pape pour lui demander qu’une
charte soit établie sous le nom d’abbaye de Saint-Martin-des-Champs. »
    À la mention du pape, Falkes enroula le parchemin et le
rendit à l’abbé. « Vous seriez bien avisé de garder cette lettre encore
quelque temps, Monseigneur. »

CHAPITRE 8
    Le refuge boisé du Roi Corbeau servait à bien des égards de
village pour ceux contraints de l’appeler leur « foyer ». Dans les
profondeurs de la forêt, la volée du Roi Corbeau avait dégagé une clairière
au-dessous du bras protecteur d’une arête rocheuse. Au prix de grands efforts,
ils l’avaient agrandie pour y inclure un champ d’orge pitoyablement petit, un
minuscule carré de haricots et un autre pour les navets. Ils avaient assemblé
des morceaux de ceci et de cela pour leurs huttes et leurs abris rudimentaires,
ainsi que pour les enclos destinés à leurs maigres animaux. Un tonneau de bric
et de broc servait de grenier pour conserver de maigres réserves de grain, et
une mare suintant au pied de l’escarpement rocheux faisait office de puits.
    Dans les jours qui ont suivi le duel, je suis retourné voir
sous une meilleure lumière l’endroit où j’étais arrivé la première fois, mais
ça ne m’a pas beaucoup avancé. Un air chargé de solitude semblait flotter sur
les lieux – les émanations de souffrance produites par les gens dont les
vies étaient liées à ce perchoir périlleux. Personne ici n’avait l’espoir d’une
vie meilleure ailleurs – à part, peut-être, moi-même. Mais bon, un
forestier expérimenté comme moi pourrait s’accommoder sans trop de problèmes de
vivre dans un tel endroit pendant quelques semaines, voire quelques mois. Mais
même moi je mourrais d’envie de m’évader bien avant qu’une année ne se soit
écoulée. Et ces

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