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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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menaient
infailliblement le long d’une piste à présent invisible. Quant à moi, je
progressais à grand-peine, glissant et trébuchant dans ses pas, essayant
d’éviter les branches qui me revenaient brusquement dessus. Au bout d’un
moment, Bran a ralenti l’allure ; les arbres étaient plus serrés ici, le
bois plus dense et la neige moins profonde que sur le chemin. Nous progressions
beaucoup plus facilement à présent, jusqu’à parvenir à un endroit éloigné de la
route où nous sommes finalement retombés sur les hommes du shérif. Bran s’est
arrêté, hésitant, et m’a fait signe de l’imiter. J’ai alors entendu la voix
d’Iwan murmurer quelque chose, et Bran est sorti du chemin pour pénétrer dans
une jolie petite clairière gagnée sur le dense sous-bois près de la piste. Un
feu brûlait joyeusement au centre de cette tonnelle et, en plus d’Iwan et de
Siarles, il y avait cinq membres du Grellon blottis autour des flammes. Tous se
sont levés pour accueillir Bran lorsqu’il est sorti des broussailles, puis nous
ont fait de la place auprès du feu. Mais avant de s’asseoir, notre seigneur
s’est fendu d’un mot pour chacun, histoire de leur dire à quel point il était
satisfait de ce qu’ils avaient accompli en ce jour.
    À part les hommes, il y avait deux femmes de Cél Craidd, qui
avaient préparé des gâteaux d’orge et un peu d’ale chaude pour nous aider à
réchauffer nos os. Pendant que Bran parlait aux autres, je me suis assis pour
enrouler mes doigt congelés autour d’un pot fumant. « Nous commencions à
nous inquiéter, a dit Siarles en s’installant à côté de moi. J’aurais dû me
douter qu’il y aurait du grabuge.
    — Un peu, ai-je avoué. Le shérif est arrivé et s’est
mis en tête d’envoyer des hommes à notre poursuite à travers les bois.
    — Le shérif ? Tu es sûr ?
    — Oh, oui, en personne. Je l’ai défié et il m’a fait
comprendre qu’il allait me pendre dès que je me rendrais. » J’ai siroté
mon aie chaude. « Tentante comme elle l’était, j’ai décliné son offre et
lui en ai fait une de mon cru. J’ai décoré sa jolie cape avec des pointes de
flèches. »
    Dans la lumière du feu, Siarles m’a jeté un regard presque
appréciateur. « Tu l’as tué, alors ?
    — Je le tenais, mais je n’ai pas tiré.
    — Par les larmes de Judas, pourquoi ?
    — Le Roi Corbeau m’en a empêché. Il est arrivé juste au
moment où j’allais tirer, et nous n’avons pas arrêté de courir depuis. Et
maintenant que j’y pense, pourquoi personne ne m’a parlé des sentiers aériens
et des échelles ? »
    Siarles a souri de toutes ses dents. « Oh ça, eh bien,
c’est un secret que nous aimons garder pour nous autant que possible. La vie
d’un homme pourrait en dépendre.
    — Comme la mienne cette nuit même. Ça ne m’aurait pas
dérangé de savoir que je n’étais pas sur le point de finir mes jours avec une
lance normande dans le dos.
    — Maintenant, tu sais.
    — En effet, ai-je convenu. Un de ces jours, je te serai
reconnaissant de me montrer quelles autres pistes ont été préparées de la
sorte, et quels arbres.
    — Les chênes, a répondu Siarles en me prenant la jarre
des mains.
    — Les chênes, ai-je répété en reprenant la coupe.
    — Ce sont toujours des chênes, a confirmé Iwan. Cherche
toujours une vigne suspendue. Pour ce qui est des pistes, nous te les
montrerons la prochaine fois que nous ferons une sortie. Mais ce ne sera pas
avant un petit bout de temps à présent. Nous allons laisser la piste refroidir.
    — Elle est déjà bien assez froide, ai-je dit tout en
ingurgitant une bonne lampée. S’il continue de neiger, au matin personne ne
sera plus capable de dire si quelqu’un est passé par là. »
    Iwan a hoché la tête et s’est levé brusquement. « Nóinina !
Une cape sèche pour cet homme. »
    Une des femmes s’est détournée du feu et a retiré un paquet
d’un panier en osier. Elle a contourné le feu jusqu’à l’endroit où je m’étais
assis, a défait le paquet et en a extirpé une cape sèche. « Oooh, a-t-elle
roucoulé, laissez-moi vous débarrasser de cette chose froide et mouillée avant
que vous n’attrapiez la mort. »
    Elle s’est penchée sur moi pour défaire les lacets et me
débarrasser du vêtement trempé ; l’air froid m’a saisi et je me suis mis à
frissonner. Après avoir étalé la cape sèche sur mes épaules, elle a entrepris
de

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