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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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mon nid, j’ai passé trois
flèches dans ma ceinture, encoché une quatrième et suis descendu sur la route
aussi furtivement que mes muscles raides me le permettaient.
    Aussi discret qu’une ombre, je me suis glissé derrière le
cheval du shérif et, une flèche déjà encochée, je l’ai mis en joue. « Laissez-le
partir, lui ai-je dit dans mon meilleur anglais. Ou vous porterez cette flèche
à votre enterrement. »
    Le shérif a tourné la tête si vite que j’ai cru que son cou
allait se rompre. Bouche bée, il a regardé l’arc dans ma main, s’est apprêté à
dire quelque chose, puis s’est ravisé.
    « Vous pensez peut-être que votre petit couteau vous
sauvera, ai-je dit, mais j’en doute. Si vous voulez le découvrir, restez donc
agrippé à ce Gallois. »
    De Glanville s’est alors repris. « Je suis le shérif
des Marches. Ce voleur a été surpris en train de braconner dans la forêt du
roi, et à moins que vous ne vouliez partager son sort, je vous conseille de
passer votre chemin.
    — Voilà des paroles courageuses, shérif. Mais c’est moi
qui tiens l’arc et mes doigts commencent à fatiguer. »
    J’ai donné une légère secousse à mon bras pour bien me faire
comprendre, après quoi le shérif a laissé retomber notre homme. « Ramassez
ce lièvre, ai-je dit au fermier, et filez. » Il s’est relevé tant bien que
mal, a ramassé sa prise et s’est précipité dans les fourrés.
    « N’espérez rien obtenir de moi ainsi, m’a informé le
shérif. Je me souviendrai de vous. Vous n’échapperez pas à la justice royale.
    — La justice royale ! me suis-je esclaffé.
Monsieur, la justice royale est sévère, assurément, mais elle est aussi volage
et capricieuse qu’une laitière en chaleur. C’est avec grand plaisir que je vais
prendre le risque.
    — Imbécile ! » Sans même se soucier de ma
flèche, le shérif a lancé son cheval sur moi pour m’écraser. J’ai fait un petit
pas de côté et il a effectué une sauvage embardée, m’entaillant au passage avec
sa petite lame.
    Il a aussitôt fait pivoter son cheval. Rompue au combat, la
bête s’est retournée si vite que la longue cape du shérif s’est mise à voleter
derrière lui. Je l’ai vue un instant flotter tel un morne drapeau contre le
tronc d’un chêne tandis que son propriétaire s’apprêtait à charger. J’ai tiré.
    La flèche a vrombi dans les airs, attrapant la lourde cape
et l’épinglant au chêne. Le vêtement s’est tendu net, le cheval a bondi et de
Glanville s’est retrouvé éjecté de sa selle.
    Un bruit de tissu qui se déchire a résonné dans la petite
clairière, mais la cape comme la flèche ont tenu bon. Le shérif de Glanville
était suspendu comme un jambon dans une cheminée, ses pieds se balançant à
quelques pouces de la terre enneigée. Oh, il se tortillait et gigotait avec
force jurons pour qu’on le fasse redescendre. Mais je n’étais pas disposé à le
laisser s’en aller si facilement ; j’ai envoyé deux nouvelles flèches dans
le tronc pour mieux clouer mon captif à l’arbre.
    De Glanville avait le visage écarlate de rage. Si ce gars
avait pu cracher du poison, il l’aurait fait. Aucun doute. Au lieu de quoi il
se balançait là, écumant de rage. Avec le plus grand calme, j’ai braqué une
flèche vers le centre de sa poitrine.
    J’étais à ça de tirer quand j’ai senti une main sur mon
épaule. « Viens, a dit une voix familière à mon oreille. Les hommes du
shérif reviennent. Il est temps de s’enfuir.
    — Je le tiens, ai-je insisté. Je peux le tuer et
délivrer le monde de ce fardeau.
    — Ça pourrait poser plus de problèmes que ça n’en
réglerait. Un autre jour. Nous avons ce pour quoi nous sommes venus –
maintenant nous devons partir. »
    Sur ce, Bran m’a tiré dans les broussailles bordant la
route, et nous avons pris la fuite.
    À peine avions-nous pénétré sur le sentier forestier que
nous avons entendu le shérif hurler derrière nous :
« Poursuivez-les ! Par là ! Dix marks à l’homme qui me les
ramène ! »
    Immédiatement, nous avons entendu des craquements de
branches, signe que les soldats étaient sur notre piste. En moins de temps
qu’il n’en faut pour le dire, ils l’ont trouvée et nous ont pris en chasse.
    La barbe ! Si nous filions dans les bois sur les
sentiers couverts de neige sans rien pour recouvrir nos traces, ces gars
n’auraient aucun mal à nous attraper. À la première

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