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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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À ceux
qui me le demandent, je réponds que le feu qu’il fournit est la flamme de la
foi, qui illumine les nuits les plus sombres de l’année en se nourrissant du
rondin. Elle représente la sainte parole de Dieu, toujours nouvelle et toujours
renouvelée, jour après jour, année après année. Les cendres, en conséquence,
sont la poussière de la mort, le résidu de nos péchés quand tout a été nettoyé
dans le feu du Raffineur.
    — Bien dit, mon frère.
    — Vous me semblez un homme réfléchi, Will, a remarqué
le jovial ecclésiastique.
    — Je l’espère.
    — Et sur lequel on peut compter ?
    — Il me plairait que les gens me considèrent ainsi.
    — Et êtes-vous un homme loyal, Will ? »
    Je me suis arrêté et l’ai regardé. « Sur ma vie, je le
suis.
    — Bien. Bran a besoin d’hommes à qui il peut se fier.
    — Comme nous tous, mon frère. Comme nous tous. »
    Il a hoché la tête et nous avons repris notre marche. La
lumière diminuait à mesure que cette courte journée d’hiver allait vers sa fin.
    « Vous avez dit qu’on vous avait soustrait votre vie,
a-t-il repris au bout d’un moment. J’aimerais bien entendre cette histoire, si
rien ne vous en empêche.
    — Rien que vous n’ayez déjà entendu mille fois, je vous
le garantis. » Et je lui ai parlé de l’époque où j’étais au service du thane Aelred, de quelle manière il s’était attiré les foudres de William le Rouge
durant le conflit de succession. « Comme punition, le roi a brûlé le
village et revendiqué ses terres, conformément à la Loi Forestière. » Puis
j’ai poursuivi en lui parlant de mes errances, des travaux que j’avais faits
pour gagner le pain et le gîte. Qu’enfin j’avais entendu parler du Roi Corbeau,
et que je m’étais décidé à partir à sa recherche. « J’ai commencé par
trouver Iwan et Siarles, et ils m’ont emmené à Cél Craidd, où Bran a pris pitié
de moi. Et vous, Tuck ? Comment un prêtre aussi probe que vous a-t-il fait
pour se retrouver parmi cette volée improbable ?
    — Ils sont venus à moi. Ils étaient sur le chemin de
Lundein, et ils se sont arrêtés sous le toit de mon oratoire pour passer la
nuit. » Il a levé une paume vers le ciel. « Dieu a fait le
reste. »
    Le temps que nous revenions au campement, les premières
étoiles se montraient à travers les nuages à l’est. Un grand feu brûlait à
l’extérieur de la hutte de Bran, et un bon gros cochon grésillait sur sa
broche. Une énorme bouilloire d’ale épicée fumait dans les charbons ; le
chaudron était entouré de poulets entrelardés piqués sur des tiges de saule,
dont l’odeur savoureuse me mettait l’eau à la bouche.
    Avec l’aide de quelques enfants, Tuck et moi avons disposé
des branches de pin sur les portes des huttes et autour du feu. Aux demeures de
Bran, d’Angharad, de Mérian, d’Iwan et de Siarles, nous avons également fixé un
ou deux brins du houx que nous avions coupé. Quelques gamines nous en ont
demandé pour les mettre dans leurs cheveux.
    Une fois l’ale prête, tout le monde s’est précipité autour
du feu, coupes et bols levés pour porter la première des nombreuses brindes de
la soirée. Tandis que maris et femmes buvaient à leur santé respective, j’ai
levé ma coupe en direction de frère Tuck. « Santé ! » lui ai-je
crié.
    Son visage vermeil rayonnant, il a poussé un chaleureux
« Santé à vous ! », et nous avons bu l’un à l’autre.
    Bran et Mérian, ai-je remarqué, ont échangé les vœux les
plus cordiaux. La façon dont ces deux-là se regardaient par-dessus leur coupe
m’a déchiré le cœur d’envie, aussi sûrement qu’une flèche. Je crois que je
n’étais pas le seul à ressentir ce manque singulier, car en me retournant, j’ai
entrevu Nóin debout un peu à l’écart, qui regardait les couples avec une expression
mélancolique.
    « Santé à vous, gente dame », lui ai-je crié en
levant ma coupe à travers le feu.
    Tout sourire, elle a contourné le foyer pour toucher le bord
de ma tasse avec la sienne. « Santé et force à toi, Will Écarlate »,
m’a-t-elle dit d’une voix sombre.
    Nous avons bu ensemble, elle s’est rapprochée et, enroulant
un bras autour de ma taille, a passé un doigt dans ma ceinture. « Que la
bénédiction de Dieu soit sur toi en ce jour et toute l’année à venir.
    — Et sur toi et les tiens. » Regardant autour de
moi, je lui ai demandé : « Où est

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