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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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quelque peu dégagé, un
bleu radieux perçait à travers les nuages, et nous sommes tous les deux partis dans
les bois proches couper quelques branches présentables. Ce faisant, nous avons
appris à mieux nous connaître.
    « Ce dont nous avons besoin maintenant, a déclaré Tuck
quand nous avons eu assez de verdure pour satisfaire à la tradition, c’est un
peu de houx.
    — C’est comme si c’était fait, ai-je dit avant de lui
demander pourquoi il trouvait ça nécessaire.
    — Pourquoi ? C’est un symbole des plus puissants
et ça me suffit comme raison, m’a répondu le prêtre. Vous voyez, leurs feuilles
épineuses nous rappellent les épines que notre cher Agneau de Dieu a supportées
sans jamais se plaindre, les baies rouges les gouttes de sang qu’il a répandues
pour nous sauver. L’arbre reste vert toute l’année, et ses feuilles ne meurent
jamais – quel meilleur symbole du chemin vers la vie éternelle pour ceux
qui aiment le Sauveur ?
    — Alors pas d’hésitation, rapportons également du
houx. »
    Nos branches d’épicéa et de pin sur l’épaule, nous sommes
repartis vers le village, en nous arrêtant pour recueillir quelques rameaux
d’épineux sur la voie. « Et aurons-nous une bûche de Noël ? ai-je
demandé comme nous reprenions notre marche.
    — Je n’y vois pas d’inconvénient. » Une repartie
assez innocente, tout à fait plaisante à sa façon. « Oui, pourquoi
pas ? »
    Pourquoi pas, en effet ! De tous les trucs bizarres qui
définissent cette antique fête, je tiens la bûche de Noël comme la principale,
et je me réjouissais que notre frère « n’y voie pas d’inconvénient ».
Du point de vue de certains ecclésiastiques, c’était Lucifer lui-même qu’on traînait
ainsi dans la grande salle en ce jour de Noël. Pour la plupart des gens, c’est
juste un rondin – un bon gros rondin, c’est vrai, mais un rondin quand
même.
    En tant que forestier du thane Aelred, il m’incombait
toujours de trouver la bûche. Nous sortions ensemble, seigneur et vassal, le
matin de Noël – avec un des enfants du thane à califourchon sur un
grand bœuf –, et traînions le rondin devant la grande salle, qu’on passait
ensuite par la porte avant de mettre son extrémité rognée dans un foyer déjà
allumé. Alors, à mesure que le bois se consumait, nous enfoncions cette grande
carcasse de bois pouce par pouce dans les flammes. Vert comme une pomme, le
rondin se mettait à crépiter et à grésiller dès que la sève entrait en contact
avec les flammes, emplissant la salle de sa forte odeur. Nous choisissions
toujours un bois qu’on aurait jugé trop vert en temps normal, pour la simple et
bonne raison que, aussi longtemps que le rondin brûlait, aucun des domestiques
n’avait à lever le petit doigt au-delà des simples obligations censées
permettre à la célébration de continuer.
    Une bonne bûche de Noël pouvait durer deux semaines. Je
soupçonne que c’était l’oisiveté des vassaux qui faisait froncer le nez des
prêtres. Ils détestent tellement voir quelqu’un prendre ses aises. Ensuite, il
y avait les cendres. Voyez-vous, quand le festin était fini et le rondin réduit
en cendres froides, ces dernières étaient ramassées pour mille usages
ultérieurs : on en saupoudrait le bétail pour lui assurer santé et
progéniture féconde ; on en dispersait dans les champs pour favoriser des
récoltes abondantes ; et, évidemment, on en éparpillait sur la toison des
moutons pour améliorer la qualité de leur laine. On en mélangeait un peu avec
le premier brassage d’ale de l’année pour chasser la maladie et les mauvaises
humeurs, et cetera. À tout propos, les cendres d’une bûche de Noël
fournissaient une matière première utile et nécessaire.
    Au fil des années, bon nombre de Bretons ont repris à leur
compte la tradition de la bûche de Noël, comme beaucoup de Saxons ont succombé
à l’antique et honorable rite celtique de manger du jambon fumé le jour du
Christ. De fait, un Saxon n’a pas besoin de beaucoup d’encouragements quand il
s’agit de manger du cochon, encore moins s’il faut l’accompagner d’ale.
Résultat logique : un grand nombre de prêtres essaient de supprimer la pratique
des arbres de Noël.
    « Eh bien, a dit Tuck quand je lui eus fait la remarque
qu’il se montrait bien charitable envers une coutume que la plupart de ses
semblables trouvaient offensante, ils ont leurs raisons, pas vrai ?

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