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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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la petite ?
    — Elle joue avec les autres enfants. Pourquoi ?
    — Il n’y aura personne pour les mettre au lit ce soir,
ai-je remarqué en observant tous ces jeunes gens excités s’amuser dans la
neige.
    — Ni leurs aînés peut-être. » Nóin m’a gratifié
d’un sourire à la fois timide et expérimenté. Oh, elle connaissait la route et
savait où elle menait ; elle l’avait déjà arpentée, mais cette fois elle
la foulait d’un pas plutôt incertain. Et c’est mon cœur qu’elle a trouvé.
    Nous avons parlé un peu, et je me rappellerai toujours à
quel point c’était agréable de l’avoir près de moi, et de quelle manière la
lumière du feu mouchetait ses longs cheveux sombres de rouge, comme de très
petites étincelles. C’était le genre de femme qu’un homme pourrait facilement
avoir à ses côtés jour après jour, pour peu qu’il mérite pareille chance.
    J’étais sur le point de lui demander de me rejoindre à table
pour le festin quand frère Tuck a déclaré de sa voix forte : « Mes
amis ! Rassemblez-vous tous ! Venez, petits et grands ! Venez
remplir vos coupes. Il est temps de les lever en l’honneur du fondateur de la
fête, notre Béni Sauveur – qui en cette nuit est né parmi nous comme un
enfant impuissant pour traverser ce monde avant de regagner le suivant ;
par ses efforts, Il a ouvert les portes du ciel à tous ceux qui
L’aiment. » Sa coupe levée, Tuck s’est écrié : « À Notre
Seigneur et Éternel Maître de la fête, Jésus !
    — À Jésus ! »
    C’est ainsi que la fête du Christ a commencé.
    Le diable, cependant, n’est jamais bien loin. Ne célébrant
nulle fête, nul festival, notre infernal tourmenteur mène ses serviteurs
dociles à la baguette. Au moment même où nous nous permettions un peu de
relâchement, les disciples du démon ont frappé.
    Et ils ont frappé fort.

CHAPITRE 16
    Le premier signe que quelque chose clochait s’est manifesté
alors que notre tribu se rassemblait pour le repas de fête. Nous avons bu le
vin de l’abbé, savouré la viande rôtie et le pain frais, puis frère Tuck a
récité la messe du Christ pour offrir réconfort et consolation à nos âmes en
exil. Nous sentions le plaisir qu’éprouvait Dieu à écouter nos prières.
    Alors que nous chantions un dernier hymne, le vent a tourné
à l’ouest, apportant avec lui une odeur de fumée.
     
    « Oui, Odo. » Son interruption me fait soupirer.
« Il n’est pas du tout étrange de sentir de la fumée dans un bois. Dans la
plupart des forêts, il y a toujours des gens qui brûlent des choses : des
branches et des brindilles pour faire du charbon de bois, du saindoux à faire
fondre, un terrain à dégager… et bien d’autres choses encore. Mais la forêt des
Marches est différente de toutes celles que j’ai vues ailleurs, c’est
certain. »
    Mon ami moine ne peut pas comprendre de quoi je parle. À ses
yeux, une forêt est une forêt. Un bouquet d’arbres n’est guère différent d’un
autre. « Tu vois, lui dis-je, Coed Cadw est ancienne et sauvage –
aussi sombre et dangereuse qu’une grotte remplie de vipères. La forêt des
Marches n’a jamais été conquise, encore moins apprivoisée.
    — Vous qualifieriez une forêt
d’“apprivoisée” ? » D’étonnement, il se gratte le bout du nez avec sa
plume.
    « Oh, oui ! La plupart des forêts ont été soumises
d’une façon ou d’une autre par les hommes. Ça fait longtemps qu’ils les ont
domptées, défrichées pour construire des fermes, exploitées pour le bois ou la
chasse. Mais Coed Cadw est restée intacte, tu comprends. Certains de ses arbres
étaient déjà vieux quand le roi Arthur a rallié les clans autour du drapeau du
dragon, et certains de ses étangs n’ont pas vu la lumière du soleil depuis que
Joseph d’Arimathie a implanté son Église sur cette île. Je te
jure ! »
    À l’évidence, il ne me croit pas.
    « Odo, mon ami, lui dis-je de ma voix la plus
solennelle, il y a des endroits dans cette forêt si sombres et si sinistres que
même les loups craignent de les fouler – crois-le ou pas, à ta guise.
    — Je ne vous crois pas, mais je commence à comprendre
ce que vous voulez dire », me répond-il, et nous reprenons…
     
    Bon, comme je le disais, nous étions tous d’humeur festive,
sur le point de nous asseoir devant le festin que nous offrait l’abbé Hugo,
quand une femme nous a fait remarquer que quelque chose avait pris

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