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Will

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Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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des tonneaux d’huile dont ils aspergeaient le
sous-bois humide. Cinq autres montaient la garde, leurs armes tirées.
    Iwan a désigné celui qui semblait être le chef de la
compagnie, puis nous nous sommes repliés en hâte jusqu’au lieu de rencontre.
Bran et le colosse ont brièvement parlé ensemble. « Nous nous occupons du
premier groupe ici et maintenant », nous a dit Bran en libérant son arc.
« Ensuite, nous nous occuperons des autres. »
    Iwan a tiré trois flèches de son sac. « Déployez-vous
en éventail, nous a-t-il dit en nous désignant nos emplacements respectifs de
trois gestes nerveux de la main, et tirez à mon signal. »
    Chacun de nous a sorti trois projectiles, puis nous avons
rampé jusqu’à nos positions, nous arrêtant juste devant le mur de flammes.
Visages brillants, les Ffreincs regardaient toujours le feu. Voyant Iwan
encocher, j’ai fait de même. Quand il s’est levé, je me suis levé. Il a bandé
son arc, je l’ai imité…
    « Maintenant ! » Sa voix était basse, mais
nette.
    Six projectiles ont jailli du bois, traversant la clairière
incendiée en un clin d’œil. Quatre soldats se sont écroulés.
    Les deux hommes d’armes restants n’ont pas eu le temps de se
demander ce qui était arrivé à leurs camarades. Avant qu’ils ne puissent lever
leur bouclier ou même se retourner, la mort empennée les a cueillis, décollés
du sol et renversés sur le dos – chacun transpercé par deux flèches.
    Puis tout s’est résumé à une course à pied effrénée vers
l’autre extrémité du mur igné. Plus le bois prenait feu, plus la température
augmentait ; les flammes attiraient le vent et le recrachaient en rafales
virevoltantes. La fumée était dense. Nos capes appliquées contre nos visages,
nous avancions du mieux que nous le pouvions, trébuchant dans l’obscurité, à
moitié aveugles, jusqu’à nos nouvelles positions.
    Les flammes nous séparaient à présent des Ffreincs. Nous
voyions les soldats se mouvoir comme à travers un rideau scintillant. Imaginez
leur surprise quand de ce même rideau se sont envolées non pas des perdrix
effrayées destinées à orner la table de Noël, mais six flèches grésillantes
ferrées d’un aiguillon mortel.
    Quatre des flèches ont trouvé leur cible et trois Marchogi
se sont effondrés dans la neige. Un cinquième projectile a traversé le bras
d’un soldat pour s’enfoncer dans le tonneau que tenait un type juste derrière
lui. Le soldat stupéfait a laissé tomber sa charge, ce qui a eu pour effet
d’attirer au sol son compagnon à présent solidement cloué au tonneau.
    « Prêt…», a dit Iwan en encochant une nouvelle flèche.
Il a bandé son arc et visé sa cible. « Maintenant ! »
    Six flèches supplémentaires ont filé à travers les hautes
flammes, et quatre nouveaux Ffreincs ont rejoint leurs camarades à terre. Les
deux survivants, cependant, ont réagi assez vite pour s’accroupir, leur
bouclier dressé devant eux pour se protéger. Mais Iwan et Siarles, se ruant en
avant aussi loin que les flammes le leur permettaient, ont chacun tiré un
projectile en plein dans les boucliers. L’un a ricoché dessus, en emportant le
bord avec lui, le second s’est fiché juste au-dessus de l’ombon et l’a
transpercé entièrement, pour finir dans le cou du soldat recroquevillé dessous.
    Accroupi derrière son bouclier, le second type a tenté de
reculer. Bran s’est aussitôt agenouillé et, tenant son arc de côté, a tiré une
flèche qui a surgi des flammes à toute allure en rasant le sol. Elle a cueilli
le soldat en retraite sous le rebord inférieur de son bouclier, épinglant ses
chevilles ensemble. L’homme est tombé dans la neige en criant, et s’est mis à
gémir.
    Nous avons retenu notre respiration.
    Comme aucun autre soldat n’apparaissait, nous avons envisagé
de repartir.
    « Qu’allons-nous faire avec le feu ? ai-je
demandé.
    — Nous ne pouvons pas le combattre, a répondu Siarles.
Il faut espérer que tout se passera au mieux.
    — Nous allons le surveiller, a dit Iwan. S’il s’étend
ou change de direction, nous le saurons. »
    Bran s’est retourné vers les soldats à terre, de l’autre
côté du rideau de flammes. « Je n’ai pas vu le shérif. » Se tournant
vers nous, il a demandé : « Quelqu’un l’a-t-il vu ? »
    Personne ne l’avait vu, évidemment, car au moment même où la
question était posée, un cri a retenti et, du bois sombre

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