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Will

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Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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droit
dans votre trésor. Une simple lettre et…»
    William considéra la coupe vide dans sa main, puis la jeta à
l’autre bout de la pièce, droit sur la tapisserie. « Par la Sainte Vierge,
Flambard, vous êtes un sacré vaurien ! J’aime ça ! » Puis il
retourna s’asseoir à la table. « Du vin ! cria-t-il à l’adresse d’un
serviteur invisible tapi derrière la porte. Asseyez-vous, dit-il à Ranulf.
Dites-m’en plus à propos de cette lettre. »
    Le cardinal jeta le sac de velours noir sur le banc puis, du
plat de la main, se fit une place à la table parmi les os et les miettes. Il
vida une coupe choisie parmi celles devant lui et attendit que le serviteur
apparaisse avec du vin. Une fois leurs deux verres remplis, le roi et son
premier conseiller discutèrent de la meilleure manière d’utiliser à leur
avantage la fâcheuse situation du pape.

CHAPITRE 4
    Frère Odo est à nouveau en train de dormir sur sa plume.
Même si j’adore le voir sursauter, je ne vais pas le réveiller tout de suite.
Ça me donne un sursis. Plus je tire sur la corde de mon histoire, et moins je pendrai
au bout, pour ainsi dire. Du reste, j’ai besoin d’un peu de temps pour
réfléchir.
    Ce à quoi je pense à l’instant, c’est à la première fois où
j’ai posé les yeux sur le Roi Corbeau. C’était une belle journée, à tous points
de vue. Un automne vif et radieux tombait sur les Marches. Cela faisait des
mois que j’errais sur les routes, m’arrêtant ici et là comme l’idée m’en
prenait, toujours en direction du soleil couchant. Je n’avais pas d’autre plan
que d’en apprendre davantage sur ce Roi Corbeau, et si possible de le
rencontrer. Un homme comme lui pourrait certainement trouver quelque utilité à
un habitué de la forêt tel que moi. Je me faisais fort de le persuader de me
prendre sous son aile si je le dénichais.
    Je gardais l’oreille ouverte à chaque rumeur le concernant,
et demandais de ses nouvelles chaque fois que j’arrivais dans un village ou une
ferme. Lorsque je travaillais pour le gîte et le couvert dans une écurie ou une
étable, je parlais aux gens assez courageux pour m’écouter des abus de la
couronne et de ce qui était arrivé aux terres du thane Aelred. Beaucoup
de ceux avec qui je discutais avaient entendu parler de lui – tout comme
de la belle récompense que le baron de Braose, seigneur de Bramber, avait
promise pour sa capture. Certains avaient même une ou deux histoires à raconter
sur la manière dont ce corbac avait dupé le baron, ou un abbé, ou quelque chose
comme ça ; mais aucun n’en savait plus que moi sur l’endroit où pouvait se
trouver l’insaisissable volatile.
    Plus j’allais à l’ouest, et meilleure devenait ma
récolte – par certains aspects seulement. Davantage de gens avaient
entendu parler du Roi Corbeau, certes, et quelques-uns étaient même assez
heureux d’en parler. Mais beaucoup soutenaient que ce Corbeau n’était pas un
homme véritable, mais bien un fantôme envoyé du plus profond des enfers pour
tourmenter les Normands. Ils disaient que la créature prenait la forme d’un
oiseau géant à la haute crête, avec des ailes dépassant les dix pieds d’envergure
une fois dépliées et un long bec malicieux. Aussi mortelle que la peste pour
les Normands, à les entendre, et noire comme la fosse infernale de laquelle
elle avait bondi, c’était une créature née et nourrie de maléfices. Une
tenancière de taverne m’a quand même raconté que le Corbeau avait donné à des
parents à elle de la nourriture et de l’argent lorsqu’ils en avaient eu le plus
besoin, il ne devait donc pas être si mauvais en fin de compte.
    Alors que le vert du printemps laissait place à l’été, je me
suis fixé un certain temps dans la petite ferme d’un porcher et de sa femme à
moitié édentée, tout près d’Hereford, là où le baron Neufmarché a le grand tas
de pierres qui lui sert de château. Le pays de Galles n’était qu’à quelques
jours de promenade par la route, mais je n’étais pas pressé à ce moment-là. Je
voulais en apprendre davantage, pour peu qu’il y eût quelque chose de plus à
apprendre, aussi me tenais-je à carreau, prenant mon temps et écoutant les gens
du coin quand ils venaient à parler de sujets qui m’intéressaient.
    Quand ma journée de travail était finie, je me hâtais
d’aller en ville passer une belle soirée d’été aux Clés du Paradis, une
auberge de

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