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11 Septembre... 1973

11 Septembre... 1973

Titel: 11 Septembre... 1973 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Héctor Pavón
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coïncide
avec la visite officielle au Chili d'un autre dictateur, le général Alfredo
Stroessner, au pouvoir au Paraguay. Pinochet le reçoit en ces termes :
"Votre visite revêt pour les Chiliens une signification profonde, car vous
êtes le premier dirigeant d'une nation amie à venir sur notre terre depuis que
le Chili a recouvré la liberté". Au moment de partir, Stroessner déclare :
"Ici, au Chili, nous nous sommes vus comme dans un miroir".
    La DINA a son utilité pour la Junte. Cette
dernière soutient qu'il s'agit d'un moyen efficace pour faire taire les
"dissidents dangereux", dont on pense que beaucoup oeuvrent depuis
l'étranger au renversement du gouvernement militaire. De toute évidence, la
politique de terreur conduite par la DINA emportait l'adhésion de son homologue
américaine, la CIA. Le 25 octobre 1974, William Colby, le directeur de
"l'Agence", déclare publiquement que : "Les États-Unis ont le
droit d'agir illégalement dans n'importe quelle région du monde, d'effectuer
des recherches dans les autres pays et même de mener à bien des opérations
comme l'ingérence dans les affaires intérieures chiliennes [49] ".
    Avec
l'aval de la CIA, le régime traque ses opposants où qu'ils soient et, au
besoin, à l'étranger. Carlos Prats, l'ancien commandant en chef de l'Armée de
terre qui avait reçu le jour de son départ une incroyable lettre d'adieu de
Pinochet, s'est réfugié en Argentine où il a été accueilli par le gouvernement
de Juan Peron. Le 29 septembre 1974, il passe une grande partie de la journée
avec son épouse Sofía Cuthbert et un couple d'amis : l'ancien ambassadeur Ramon
Huidobro et sa femme, qui tentent de le convaincre de quitter Buenos Aires.
Après le dîner, Prats et son épouse regagnent leur domicile en voiture. Au
moment où ils vont rentrer chez eux, à 0 heure 40 le 30 septembre, leur voiture
explose sous l'effet d'une bombe à retardement. Comme l'écrit la journaliste
Monica Gonzalez : "La main qui activa la bombe laissa des empreintes qui
menèrent, plus tard, à Michael Townley et Enrique Arancibia Clavel, mais aussi
à Raul Eduardo Iturriaga Neumann, à José Zara, à Armando Fernandez Larios et à
Manuel Contreras. Tous des officiers de l'armée du Chili [50] "
    L'assassinat de l'ancien ministre Orlando Letelier
à Washington, le 21 septembre 1976, met au jour un secret macabre que tentent
de dissimuler les dictatures latino-américaines et dont Prats a également été
la victime : le plan Condor. Il s'agit d'une action commune des gouvernements
militaires de la région pour faciliter l'échange d'informations sur les
opposants et permettre la tenue d'opérations de répression hors du pays d'origine.
Dans un message envoyé par câble à ses supérieurs le 28 septembre 1976, le
correspondant du FBI à Buenos Aires, Robert Scherrer, décrit le plan Condor :
"C'est le nom de code utilisé pour désigner le système de collecte,
d'échange et de stockage d'informations sur les "gauchistes", les
communistes et les marxistes qui a été établi depuis peu entre les services de
renseignement d'Amérique du sud coopérant entre eux pour éradiquer le
terrorisme marxiste de cette zone. Ce dispositif permet également de conduire
des opérations contre des objectifs terroristes dans les pays membres [51] ".
Plus loin, l'agent du FBI écrit : "Il n'est pas impossible que le récent
assassinat d'Orlando Letelier à Washington ait été exécuté dans le cadre du
plan Condor".
    Le 2 août 1979, le quotidien Washington Post
confirme ces informations dans un article signé par le journaliste Jack
Anderson et intitulé : "Condor, les criminels de l'Amérique du Sud".
"Les polices secrètes d'au moins six régimes militaires sud-américains
mènent ensemble une action secrète dont l'objectif est l'assassinat de leurs
ennemis communs dans les pays étrangers", explique le rédacteur. Il
précise que le quartier général de cette organisation clandestine est situé au
Chili.
    Letelier est tué dans des conditions similaires à
celles qui ont coûté la vie à Prats deux ans auparavant. Une bombe est placée
sous sa voiture par un commando formé d'un ancien agent de la CIA, Michael
Townley, d'agents chiliens et de terroristes cubains anticastristes. L'attentat
n'a pas pu avoir lieu sur le sol américain sans l'aval de la CIA, dont
l'implication directe est démontrée dès février 1980 par l'hebdomadaire
américain Sunday News Journal. L'"Agence" aide notamment

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