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1941-Le monde prend feu

1941-Le monde prend feu

Titel: 1941-Le monde prend feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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et
à son Empire, et cela signifie qu’ils lorgnent sur les possessions françaises
et qu’ils mènent leur politique au gré de leurs intérêts.
    Au mois de janvier, ils ont, à Londres, emprisonné l’amiral
Muselier, le chef des Forces navales de la France Libre, accusé d’avoir
communiqué des documents secrets à Vichy.
    Il suffit de quelques jours pour qu’on découvre que les
documents ont été fabriqués par des agents anglais.
    Dans quel but ?
    Les Anglais prétendent qu’il s’agit d’une vengeance
personnelle. De Gaulle est sceptique. Londres veut peut-être affaiblir la
France Libre, se ménager la possibilité de traiter avec Pétain.
    Le Canada n’a-t-il pas un représentant diplomatique à Vichy
et les États-Unis, un ambassadeur ? Cet amiral Leahy, qui entretient les
meilleures relations avec le Maréchal, lequel dit attacher le plus grand prix à
l’amitié américaine.
    Leahy a rencontré plusieurs fois le nouveau vice-président
du Conseil, l’amiral Darlan.
    De Gaulle se défie de la succession de Laval et de Flandin.
    « Je ne serais pas surpris que les Allemands voient
dans cet homme la meilleure solution pour leurs propres intérêts car Darlan, qui
porte l’uniforme, paraît le plus propre à camoufler sous l’équivoque, l’infamie
et la collaboration. »
     
    Les Anglais pourtant continuent de ménager les troupes de
Vichy en Syrie et au Liban.
    Ils se refusent à faire le blocus de ces pays du Levant, où
pourtant le général Dentz, un fidèle de Pétain, accueille une mission militaire
allemande.
    Ils ne font rien non plus pour étouffer la base de Djibouti,
aux mains des vichystes.
    Que veulent-ils ? Sans doute, à l’occasion de la guerre,
remplacer les Français au Levant et sur la mer Rouge !
     
    Il faut faire face, combattre aux côtés des Anglais, être
présent sur tous les champs de bataille, mais veiller à les empêcher de s’approprier
ce qui appartient à la France.
    La tâche est lourde.
    « Il faut toujours porter sur son dos la montagne. »
     
    Et croire à la victoire. Et serrer les poings et les dents
quand on apprend que d’Estienne d’Orves, Français libre, débarqué depuis
seulement un mois, a été arrêté par les Allemands, trahi par son radio.
    Se souvenir que d’Estienne d’Orves avait déjà transmis une
multitude de renseignements sur les positions des batteries côtières, sur les
sous-marins allemands se trouvant à l’arsenal de Lorient, sur les chalutiers
armés de Saint-Nazaire, et la base sous-marine en construction dans ce port.
    D’Estienne d’Orves, un héros, avec lequel les Allemands se
montreront impitoyables.
    Un officier, un chrétien fervent qui avait voulu servir sur
le sol national en dépit des réticences de De Gaulle, qui craignait qu’il ne
fût rapidement identifié, arrêté, exécuté.
    On assure qu’il a été transféré à Berlin, puis incarcéré
dans la prison du Cherche-Midi à Paris dans l’attente de son jugement.
     
    En ce même début d’année 1941, le plus ancien des réseaux de
résistance, celui du musée de l’Homme, est démantelé par la Gestapo.
    Que de sacrifices ! Que de patriotes acceptant de
mettre leur vie en péril pour le service de la France !
    Comment ne pas condamner ces hommes de Vichy ? Ils ont « saisi
le pouvoir par un pronunciamiento de panique, ils ont détruit du jour au
lendemain les institutions du pays, supprimé toute représentation du peuple, interdit
à l’opinion de s’exprimer, ces hommes qui ont accepté non seulement la
servitude mais la collaboration avec l’ennemi.
    « Ils pactisent avec cette régression barbare qu’est le
nazisme, alors qu’il y a un pacte vingt fois séculaire entre la grandeur de la
France et la liberté du monde ! ».
     
    La situation en ce début d’année 1941, en dépit des
victoires remportées contre les troupes italiennes, en Afrique, est périlleuse.
    Les troupes allemandes se concentrent à la frontière de la
Roumanie, de la Hongrie, de la Yougoslavie, de la Grèce. Et surtout les
premières unités allemandes commandées par le général Erwin Rommel ont débarqué
à Tripoli, et ont lancé déjà des pointes offensives contre les Anglais de
Wavell qui reculent.
    Churchill a préféré envoyer des divisions anglaises en Grèce,
dépouillant Wavell, l’empêchant d’exploiter et de consolider ses victoires en
Cyrénaïque.
    Rommel, à la tête de l’ Afrikakorps, est bien capable
de renverser la

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