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1941-Le monde prend feu

1941-Le monde prend feu

Titel: 1941-Le monde prend feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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savoir cela rend le sol plus ferme sous les pas. Parce
qu’il y a cet homme qui ose s’interroger à haute voix :
    « Comment le gouvernement soviétique a-t-il pu signer
un pacte de non-agression avec des voyous inhumains comme Hitler et Ribbentrop ?
N’avons-nous pas fait une faute sérieuse ? »
    Et il répond :
    « Non, certes.
    « Nous voulions la paix. Pourquoi la refuser ? Mais
maintenant, il faut détruire cet ennemi cruel et sans pitié. »
    Et pour cela, « se battre jusqu’à la dernière goutte de
sang pour nos villes et nos villages ».
    Si l’on est contraint de reculer : « Tous les
biens utilisables doivent être détruits s’ils ne peuvent être évacués. »
    Des unités de partisans doivent être formées.
    « Il faut créer des conditions intolérables pour l’ennemi
et ses complices qui doivent être harcelés et détruits à chacun de leurs pas. »
     
    Il dit : « Les voyous germano-fascistes, ceux qui
veulent rétablir le tsarisme et faire des peuples de l’URSS les esclaves des
princes et des barons allemands seront vaincus. »
    Il ne dit pas : « Ils n’entreront jamais dans
Leningrad et Moscou », mais chacun l’entend.
    On ferme les poings, on serre les dents. Car commence un
temps terrible. On détruira ce qu’on a construit. On sera encore plus
impitoyable qu’on ne l’a été !
    « Il n’y a pas de place dans nos rangs, dit Staline, pour
les pleurnichards, les lâches, pour les déserteurs et les semeurs de panique… Il
faut détruire les espions, les diversionnistes, et les parachutistes allemands. »
    On va créer des milices, un Comité national de défense est mis en place. Et Staline le présidera. Molotov, Beria, Malenkov, Vorochilov
seront auprès de lui.
    « Camarades, nos forces sont immenses. L’insolent
ennemi en fera bientôt l’expérience.
    « Toute la puissance de notre peuple doit être mise en
œuvre pour écraser l’ennemi. En avant pour la victoire ! »
     
    Un journaliste du New York Times , Erskine Caldwell, écoute,
regarde autour de lui, les Moscovites serrés les uns contre les autres, la tête
levée, comme s’ils voulaient que cet homme, ce Staline si cruel, continue de
parler, comme si sa tyrannie, sa brutalité, sa violence impitoyable, son
mystère devenaient des qualités.
    « J’étais au milieu de la foule sur une place toute
proche de la place Rouge, écrit Caldwell dans le New York Times du 4 juillet
1941. J’observais les gens tandis qu’ils écoutaient la voix de Staline
transmise par les haut-parleurs. Il n’y avait ni bruit ni démonstration d’aucune
sorte.
    « Hommes et femmes retenaient leur souffle si bien que
l’on pouvait saisir la moindre inflexion de la voix. Le silence était si
profond qu’à deux reprises durant l’allocution j’entendis le bruit de l’eau
dans un verre auquel but Staline par deux fois en s’arrêtant de parler.
    « Le seul commentaire audible fut émis plusieurs
minutes après la fin du discours de Staline par une mère de famille : “Il
travaille tant qu’il est étonnant qu’il trouve du temps pour dormir. Je suis
inquiète pour sa santé.”
    « Évidemment, elle exprimait les sentiments de ceux qui
l’écoutaient car la plupart hochèrent la tête en guise d’approbation. »
     
    On sait, on murmure qu’il travaille jusqu’à 5 heures du
matin. Que le général Chtémenko l’informe dès 10 heures des opérations
militaires de la nuit. Vers 16 heures, nouveau rapport.
    La réunion de la Stavka , l’état-major général, a lieu
tard dans la soirée. Elle se prolonge par un dîner, la projection d’un film.
    Staline terrorise les participants.
    En ce mois de juillet 1941, il a fait fusiller le général d’armée
Pavlov et tout l’état-major du district militaire spécial de l’Ouest qui
commandaient les troupes en Biélorussie.
    Châtiment exemplaire qui sème l’effroi et galvanise, fait
prendre conscience que cette guerre est sans pitié et qu’il faut vaincre ou
mourir.
     
    Le général Fedyuninsky, qui commande dans le secteur de Kiev,
évoque non pas l’exécution du général Pavlov et ses proches officiers, camarades
qu’il connaissait et côtoyait, mais l’accueil par la troupe du discours de
Staline du 3 juillet 1941.
    « Il n’est pas facile de décrire l’enthousiasme
considérable et l’élan patriotique qui accueillirent cet appel. Il nous sembla
soudain que nous étions plus forts.
    « Quand les circonstances

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