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1941-Le monde prend feu

1941-Le monde prend feu

Titel: 1941-Le monde prend feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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hostile, inhumain.
    « La confiance dans nos chefs, dans notre armement, n’est
nullement ébranlée, mais nous savons qu’il nous faut désormais beaucoup de
chance pour vaincre. »
     
    La neige s’est mise à tomber. Il fait une température de
moins 20, moins 25, moins 38 degrés.
    Cholodno, cholodno.
    Froid, froid, psalmodient les paysannes quand les Allemands
les chassent de leurs villages, de leurs isbas, pour s’y réfugier, tenter de se
réchauffer. Et les soldats jettent dans les brasiers tout ce qui peut brûler.
    Cholodno , cholodno.
    Froid, froid !
     
    Les partisans surgissent de la forêt voisine, mettent eux
aussi le feu pour détruire les écuries, les abris où les Allemands se sont
réfugiés. Les soldats rendus ivres de haine s’emparent d’une jeune combattante,
Zoia, la torturent et la pendent.
    Elle devient l’héroïne que d’autres jeunes femmes prennent
pour modèle et dont les journaux russes vantent les exploits.
     
    C’est une guerre impitoyable, sans autre règle que la survie,
et pour cela il faut chasser « l’autre » du village où il s’abrite du
froid.
    « Il est impossible de rester debout dans la tourelle d’un
char, dit August von Kageneck. Nous n’avons rien pour lutter contre un froid
pareil.
    « Ni gants, ni bottes fourrées, ni fourrures, pas de
couvre-chef autre qu’un Kopfschutzerun  – passe-montagne – que
nous mettons sous le casque et le calot. Et un tricot à col roulé, refuge
préféré des poux !
    « Nous en sommes réduits à l’improvisation totale.
    « C’est ainsi que Willy, “mon conducteur”, raconte
Kageneck, inverse la courroie de transmission du ventilateur du moteur de l’automitrailleuse.
La chaleur dégagée par le moteur pénètre alors à l’intérieur de la tourelle.
     
    Mais bientôt les moteurs, que l’on ranime en allumant des
feux de pétrole sous les carters, ne partent plus.
    « Nous sommes devenus des fantassins, vêtus comme des
bandits avec des vêtements de fortune », dit Kageneck.
    On dépouille les cadavres russes de leurs bottes de feutre
et de leurs capes de fourrure.
    Le froid tue autant que les Russes et souvent davantage !
    « Nous apprenons à distinguer une gelure du deuxième
degré d’une gelure du premier degré. Il faut immédiatement se frotter les mains
et la figure avec de la neige, elles commencent à geler.
    « Une marche prolongée dans la neige et les pieds sont
fichus. On ne peut plus retirer les bottes. Il faut les découper. Nos morts se
transforment en statues de bois.
    « Si nous reprenons aux Russes un village que nous
avons perdu quelques jours auparavant, nous trouvons toujours l’un ou l’autre
de nos camarades mort, les jambes sciées à la hauteur du genou.
    « Les Russes, eux, ont besoin de bottes en cuir.
    « On ne peut plus enterrer les tués. Nous nous
contentons de les recouvrir de neige. »
     
    Sur tout le front, de Leningrad à Toula, et devant Moscou, c’est
la même situation.
    Guderian qui tente, à partir du sud, d’atteindre la capitale
russe note :
    « Avec ce froid de glace, c’est pas à pas que nous
avançons vers l’objectif final et toutes les troupes souffrent terriblement du
manque de ravitaillement… Sans essence, nos camions sont immobilisés !
    « Mais nos troupes combattent avec une merveilleuse
endurance en dépit des handicaps… Je rends grâce au ciel de ce que nos hommes
se montrent de tels soldats. »
     
    Le 2 décembre 1941, un bataillon de reconnaissance
allemand pénètre dans la banlieue de Moscou. À l’horizon, les soldats
aperçoivent les coupoles du Kremlin.
    Mais dès le lendemain matin, les Allemands sont chassés de
cette banlieue de Khimki par des « bataillons communistes » appuyant
des troupes fraîches, bien équipées, arrivant d’Extrême-Orient.
    Staline ne craint plus une attaque japonaise.
    Les services de renseignements assurent que les Japonais
sont décidés à ouvrir les hostilités contre les États-Unis.
    Une flotte japonaise comportant plusieurs porte-avions
serait en route vers les îles américaines du Pacifique.
    Pearl Harbor, dans les îles Hawaii, serait menacé.
     
    Le 3 décembre, le Feldmarschall von Bock, commandant la
IV e  armée, téléphone au général Halder :
     « Les avant-gardes de la IV e  armée ont
dû se replier car les unités de flanc ne peuvent plus progresser, dit-il.
    Le moment approche où mes soldats succomberont… »
     
    Le
4 décembre 1941,

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