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1941-Le monde prend feu

1941-Le monde prend feu

Titel: 1941-Le monde prend feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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Mikhail Koutousov ! Que flottent sur vous
les étendards victorieux du grand Lénine… »
     
    Ceux qui ont battu en 1242 les chevaliers Teutoniques, en
1380 les Tartares, au XVII e  siècle les envahisseurs polonais, en
1812 Napoléon et en 1920 les armées blanches sont des patriotes défendant la « Sainte
Russie », la Russie révolutionnaire.
    Et Staline est ainsi le continuateur d’Alexandre Nevski, d’Ivan
le Terrible, de Pierre le Grand.
    Il est, comme Lénine, le constructeur d’un État millénaire. Et
les Allemands insultent le peuple russe, voulant l’exterminer, effacer cette
histoire.
    Il faut donc les vaincre, les tuer !
    Et les bataillons défilent sur la place Rouge, et partent
directement pour le front.
     
    Des avions parachutèrent derrière les lignes allemandes les
journaux relatant les deux discours de Staline.
    Les nazis avaient annoncé la chute de Moscou, mais Moscou
résistait !
    Et les troupes qui avaient défilé sur la place Rouge
allaient briser l’offensive allemande qui se préparait.
    Staline avait conclu son discours par ces mots :
    « Mort aux envahisseurs allemands ! Longue vie à
notre glorieux pays, à sa liberté, à son indépendance !
    « Sous la bannière de Lénine, en avant pour la victoire ! »

 
32.
    La victoire, pour les Russes, en ce mois de novembre et ces
premiers jours de décembre 1941, c’est de ne pas reculer, de creuser un trou
dans le sol glacé recouvert d’une épaisse couche de neige et de s’accrocher à
ce morceau de terre de la Sainte Russie.
    Et d’empêcher ainsi que se referme sur Moscou la tenaille
que les Allemands dessinent dans leur offensive.
     
    Au nord, il faut bloquer l’avance des Panzers vers Volokolamsk.
    Les soldats de l’unité antichar du major Panfilov subissent
les attaques aériennes de la Luftwaffe puis les assauts des fantassins
allemands, appuyés par une vingtaine de chars.
    Les Russes résistent avec leurs grenades à main, des
bouteilles de pétrole, des fusils antichars.
    La neige devient noire et rouge.
    Des chars brûlent, des hommes hurlent.
    Et c’est déjà une nouvelle attaque avec trente chars. Le
commissaire politique Klochkov se tourne vers les survivants, tous blessés, et
dit :
    « La Russie est grande mais on ne peut battre en
retraite nulle part, puisque Moscou est derrière nous. »
    Cette poignée de soldats russes blessés résiste donc, et le
commissaire politique se lance sous un char avec un sac rempli de grenades qu’il
fait sauter.
    Et les Allemands se replient sans avoir percé.
    Et des épisodes semblables, il s’en produit tout au long du
front.
     
    Au sud, l’autre pince de la tenaille allemande menace Toula,
cette ville qu’après Orel il faut conquérir si l’on veut encercler et prendre
Moscou.
    Et les Allemands avancent, déclenchant la panique, l’exode.
     
    Vassili Grossman se trouve pris dans cette fuite.
    « Je pensais savoir ce qu’est une retraite, mais une
chose pareille non seulement je ne l’avais jamais vue, mais je n’en avais pas
même l’idée. L’Exode ! La Bible !
    « Toula est saisi de cette fièvre de mort, torturante, cette
fièvre terrible que nous avons vue à Gomel, à Orel… Se peut-il que Toula aussi ?
C’est le chaos ! »
     
    Le général Boldine, nommé commandant de la défense de Toula
doit faire face aux Panzers de Guderian. Il est encerclé, apprend que les chars
allemands ont coupé la route Toula-Moscou en plusieurs points.
    Il hurle à ses subordonnés :
    « Enlevez-moi ces Allemands sur la route de Moscou. »
    Il est lui-même harcelé par le grand quartier général.
    C’est le général Joukov qui lui intime une nouvelle fois l’ordre
de rompre l’encerclement.
    « Vous vous êtes arrangé pour vous faire encercler
trois fois, n’est-ce pas un peu trop ? Vous devez évacuer votre poste de
commandement ! Vous êtes une tête de cochon, vous n’avez pas exécuté mes
ordres.
    — Camarade commandant, si nous n’étions partis, moi et
mon état-major, Guderian serait déjà ici, la situation serait pire ! »
    Le général Boldine s’obstine, les Allemands sont repoussés
et le trafic peut reprendre sur la route Toula-Moscou !
     
    Le lieutenant August von Kageneck participe à ces combats
acharnés.
    Il s’interroge, saisi par l’angoisse.
    Que la Russie est grande !
    « Le ciel est gris, le pays blanc, l’horizon a disparu.
Nous avançons dans un univers sans limites, sans bornes, froid,

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