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4 000 ans de mystifications historiques

4 000 ans de mystifications historiques

Titel: 4 000 ans de mystifications historiques Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gérald Messadié
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Hitler en 1934, pour obtenir un visa. En vain. Les services secrets allemands se méfient de cet énergumène et estiment que Hitler n’a rien à gagner à son contact : le Führer n’a pas oublié que, quatorze ans plus tôt, au moment du putsch Kapp, son mentor Dietrich Eckart l’a mis en garde contre Trebitsch. Ce dernier, dépité, part pour le Canada avec dix disciples, débarque à Vancouver et annonce son intention de fonder un monastère bouddhiste en Colombie britannique ; il est même reçu par le Premier ministre du Canada.
    Quand le Panchen Lama mourut en 1938, Trebitsch Lincoln fit une fois de plus les manchettes en se présentant comme la métempsycose du Dalai et du Tashi Lama à la fois.
    L’hostilité obstinée – et compréhensible – des Anglais au retour du mystificateur dans les sphères anglo-saxonnes porta des fruits empoisonnés : pendant la guerre, il aurait animé des émissions à partir du Tibet invitant les Indiens à se rebeller contre les Anglais. Le point n’est pas élucidé à l’heure actuelle car, selon certaines informations, la fameuse Radio-Himalaya aurait émis à partir de Rome.
    De toute façon, il était enfin entré dans des services d’espionnage, ceux des Allemands en Chine, évidemment, car la Gestapo avait là-bas des antennes. Il parvint même à y semer la dissension, car certains nazis, dont Heydrich, flairèrent rapidement le semeur de troubles.
    *
    Le dernier rêve de Trebitsch Lincoln, et le plus délirant de tous, avait été d’obtenir un entretien avec Hitler. Il assurait que, dès qu’il se trouverait seul avec le Führer, les Trois Sages du Tibet sortiraient des murs et que cela prouverait la puissance surnaturelle des Initiés Suprêmes. Ce rêve ne se réalisa pas, ce qui démontre incidemment que les Initiés en question ne sont pas tout-puissants, ou bien qu’ils ne se souciaient pas de Trebitsch Lincoln  (64) .
    L’idée qu’un juif ait pu aspirer à un entretien, évidemment admiratif, avec l’homme qui fut responsable de l’Holocauste, ne peut que laisser infiniment rêveur. Leur rencontre eût été l’un des pinacles de l’histoire de la démence et de l’infamie.
    Trebitsch Lincoln mourut enfin à l’hôpital général de Shanghai le 6 octobre 1943. On n’a pu établir s’il s’était suicidé, s’il avait été empoisonné ou s’il était mort de causes naturelles. Les mystificateurs se font nombre d’ennemis. Il y eut cependant foule à son enterrement.

1924
    L’assassin vénéré
    En janvier 1924, la santé de Lénine, défaillante depuis une attaque cérébrale plusieurs mois auparavant, s’améliorait. Le 20, il avait assisté à une partie de chasse près de sa datcha, à Nijni Novgorod (future Gorki). Le 21, son état empira de façon aussi brutale que spectaculaire. Il appela son cuisinier, Gavril Volkov, et griffonna les mots suivants sur un billet : « Gavriloushka, j’ai été empoisonné. Va chercher Nadia [Kroupskaïa] tout de suite. Alerte Trotzky. Alerte tous ceux que tu pourras. »
    À 18 h 50 le même jour, il rendait l’âme.
    Trotsky ne put être alerté, il était depuis le 18 janvier dans le Caucase, en convalescence d’une maladie mystérieuse que les médecins n’avaient pu diagnostiquer, mais qui avait néanmoins fait l’objet d’un communiqué dans la Pravda – cela était inhabituel, l’état de santé des maîtres de l’URSS restant, en effet, confidentiel.
    Il était néanmoins au courant d’un projet de Lénine : celui-ci préparait une « bombe » contre Staline, qu’il lancerait au XX e Congrès du PCUS. Il ferait des révélations sur les agissements de Staline, ses « désordres bureaucratiques et ses agissements », qui contraindraient ce dernier à la démission du Politburo.
    Staline était informé de l’hostilité de Lénine à son égard : dès la mi-décembre, il avait interdit les visites des membres du Politburo au « vieil homme ». Il avait invité certains de ceux-ci – Zinoviev, Kamenev, Dzerjinski – dans sa datcha de Zoubalovo et leur avait déclaré : « Choisir sa victime, décider soigneusement du coup à lui porter, exécuter une vengeance implacable et puis aller se coucher… Qu’y a-t-il de plus doux au monde ? »
    Le 20 décembre 1923, il avait annoncé à Zinoviev, Kamenev et Boukharine qu’il était temps de préparer les funérailles de Lénine ; il en avait même prévu les détails.
    L’entourage de Lénine fut

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