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4 000 ans de mystifications historiques

4 000 ans de mystifications historiques

Titel: 4 000 ans de mystifications historiques Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gérald Messadié
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Louis Delescluze, ancien député du gouvernement provisoire, qui avait condamné l’armistice, s’y laissa prendre. Succédant à Rossel, il tenta de reprendre les négociations avec les Allemands ouvertes par Cluseret. C’était trop tard : le 10 mai, le traité de Francfort avait été signé. Delescluze mourut sur la barricade du Château-d’Eau en combattant les Versaillais.
    L’effroyable gaspillage d’illusions et de vies s’acheva dans un bain de sang. Ne surnagèrent que des figures telles que celles de Louise Michel ou de Rossel. Le reste fut « oublié ».
    Cela n’est pas qu’une erreur : c’est une tromperie. Le devoir de l’historien est de dénoncer les erreurs du passé pour éviter leur répétition.

1877
    Billy the Kid était-il une « balance » ?
    Au soir du 14 juillet 1881, le shérif Patrick Floyd Garrett abattit un parfait petit voyou évadé de prison et auteur de vingt-sept meurtres. Une légende venait de naître, celle de Billy the Kid, que des guitaristes énamourés d’anarchie allaient célébrer pendant des décennies, avant que le cinéma hollywoodien s’empare de son histoire et en fasse un cœur tendre et une gâchette trop rapide. Mais il est vrai que, de la Russie au Far West, les héros de ballades sont généralement des assassins ennemis de l’Église, des banques et de la police.
    Il s’agissait là d’une des mythifications les plus exemplaires, mais aussi des plus abusives. Une péripétie judiciaire révéla en 2010 qu’en plus d’être un assassin récidiviste, Billy the Kid était une balance, pour user d’un terme de l’argot criminel. L’honneur des voyous en fut rudement mis à mal.
    L’identité de Billy the Kid, « Billy le Gamin », n’a pas été établie ; on ignore s’il se nommait William H. Bonney Jr ou bien Henry McCarty, et s’il naquit en 1859 ou en 1860. Le diminutif laisse supposer que le premier nom serait le vrai. Mais, selon certains chercheurs, le vrai Billy the Kid serait Ollie I. « Brushy Bill » Roberts, autre énergumène qui échappa à la justice, lui aussi, participa à des foires et des rodéos du Far West et mourut en 1950 à Hico, Texas. Dans ce cas, ce serait Ollie qui aurait mystifié tout le monde, y compris la justice du Nouveau-Mexique.
    Toujours est-il que, natif de New York, le candidat au titre émigra avec ses parents au Kansas ; le père mourut dans cet État et la mère emmena ses deux garçons d’abord dans le Colorado, où elle se remaria, puis au Nouveau-Mexique. Là, l’adolescent vécut de rapines et se joignit à des gangs de hors-la-loi, voleurs de bétail et autres. En 1877, à Mesilla, Nouveau-Mexique, un homme lui cracha au visage ; Billy the Kid avait alors dix-sept ans et un revolver ; il tua son insulteur. Le shérif Garrett l’arrêta en 1881 et le fit jeter en prison. Quelques jours plus tard, le 30 avril, le voyou s’évada et tua deux adjoints du shérif. La seconde arrestation de Billy the Kid lui fut fatale. Il avait vingt et un ou vingt-deux ans.
    Entre-temps, il avait beaucoup tué, jusqu’à vingt-sept personnes selon l ’Encyclopaedia Britannica , dont un autre shérif, Willam Brady. Mais il avait aussi assisté à pas mal de meurtres, dont celui de Huston Chapman, un avocat auquel deux bandits ivres avaient, un soir dans un saloon, donné l’ordre de danser. Chapman ayant refusé, il fut abattu sur-le-champ. Le meurtre révulsa l’opinion. Le gouverneur du Nouveau-Mexique, Lew Wallace, apprit que le Kid avait été présent : il lui offrit une amnistie totale contre son témoignage. Le Kid témoigna donc, et les bandits furent arrêtés. Ce fut alors, en avril 1881, que Garrett arrêta Billy lui-même.
    Transformé en balance et de surcroît dupé, Billy the Kid écrivit trois lettres furieuses au gouverneur, puis s’évada. Son histoire semblait achevée.
    *
    Quelque cent trente ans plus tard, la famille d’Henry McCarty fit rouvrir l’affaire, arguant que la justice de l’État n’avait pas tenu ses engagements envers l’un de ses informateurs. Il ne semble pas que celle de William H. Bonney Jr se soit manifestée.
    Comme tant d’autres, le mythe de Billy the Kid était donc bâti sur un mensonge : la moralité de l’assassin était celle d’une frappe ordinaire. C’était une mystification.

1889
    Les mensonges de Mayerling
    Un séisme de force maximale frappa l’empire d’Autriche-Hongrie le 30 janvier 1889. Loschek, valet personnel de

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