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A l'écoute du temps

A l'écoute du temps

Titel: A l'écoute du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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arrivés.
Quand ces derniers aperçurent Pauline, Bernard lui demanda:
     
    — Où est passé
ton mari? J'ai pas vu son char devant la porte.
     
    — Comme ça, t'as
déjà vu sa Dodge? lui demanda Gérard.
     
    — Oui. Mon frère
est venu nous la montrer avant-hier.
     
    — Il est parti
faire un tour avec les garçons. Il est à la veille de revenir, précisa Gérard
en aidant son beau-frère à retirer son. paletot.
     
    A peine les
nouveaux invités venaient-ils de tendre à Carole son cadeau de Noël que la
porte d'entrée s'ouvrit sur Gilles, Richard et leur oncle Armand.
     
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    — Regarde, m'man,
ce que mon oncle et ma tante m'ont donné, dit Carole à sa mère en lui montrant
une chemisier bleu pâle qu'elle venait de tirer d'une boîte soigneusement
emballée.
     
    — Mais c'est ben
trop beau, protesta Laurette, par politesse.
     
    — Nous autres, on
a juste une filleule, dit Marie-Ange, heureuse de constater la joie de Carole.
     
    Armand pénétra
dans la cuisine à la suite de ses deux neveux après avoir enlevé son manteau
qu'il avait déposé sur le lit de ses hôtes, avec les autres manteaux.
     
    — Toujours aussi
content de ton char? lui demanda son frère Bernard.
     
    — Il est parfait,
déclara Armand en affichant un air satisfait tout en s'allumant une cigarette.
Il serait neuf qu'il irait pas mieux.
     
    — En tout cas, on
peut pas dire qu'il va ben vite, dit Richard en demeurant debout dans l'entrée
de la cuisine.
     
    — Pourquoi tu dis
ça? lui demanda son oncle en fronçant les sourcils.
     
    — Ben, mon oncle,
je pense qu'on aurait été plus vite si on avait marché, dit l'adolescent
impudent.
     
    — Tu sauras, mon
jeune, qu'un char, c'est pas une bébelle! déclara Armand Brûlé sur un ton
doctoral. On chauffe pas ça en fou.
     
    Quelques sourires
s'esquissèrent sur certains visages, mais Laurette ne laissa pas le temps à
son. garçon de profiter de sa plaisanterie.
     
    — Toi, fais de
l'air, lui dit-elle. Tu reviendras quand ce sera l'heure de souper.
     
    L'hôtesse servit
le repas très tôt et elle dut faire deux tablées pour accommoder tout le monde.
     
    — On va faire
manger les jeunes d'abord, décréta Laurette en faisant signe aux enfants de
s'attabler. Carole, 288 LA VOITURE D'ARMAND assis-toi avec tes cousines. Ça
vous dérange pas, Jean- Louis et Denise, de manger avec les jeunes?
     
    — Ben non, m'man,
dit l'aînée.
     
    Son frère, qui
venait de rentrer, ne dit pas un mot, mais à voir son air contrarié, sa mère
devina que ça ne lui plaisait pas d'être assis avec les enfants pour ce souper
de Noël. Jean-Louis avait passé l'après-midi avec un ami et venait tout juste
de rentrer.
     
    — Puis,
Jean-Louis, est-ce que c'est cette année qu'on va aller aux noces? le taquina
son oncle Bernard avec un bon gros rire.
     
    — Ça me
surprendrait pas mal, mon oncle, rétorqua le jeune homme, l'air sérieux. J'ai
même pas encore de blonde.
     
    — Qu'est-ce que
t'attends pour t'en faire une? demanda son oncle Armand. Un beau garçon comme
toi, les filles doivent te courir après.
     
    — Je me sens pas
prêt, se contenta de dire l'étalagiste.
     
    — T'as raison,
mon neveu, fit sa tante Pauline. Il y a rien qui presse. Profite de ta vie de
garçon.
     
    — C'est ce que je
lui dis souvent, ajouta Laurette. Il va seulement avoir dix-neuf ans au
commencement de l'été prochain. Denise, donne donc du pain à tes cousines,
ajouta-t-elle en se tournant vers son aînée. Elles ont l'air d'avoir encore
faim.
     
    L'hôtesse venait
de remarquer que les deux fillettes s'apprêtaient à demander une seconde
assiettée de ragoût et de tourtière après avoir vidé la première en un temps
record. Denise saisit le message et tendit à ses jeunes cousines des tranches
de pain et du beurre.
     
    — Gardez-vous de
la place pour le dessert, les enfants, avertit Laurette en s'adressant
particulièrement à ses deux nièces dont la voracité ne cessait jamais de la
surprendre.
     
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    — Et toi, Denise,
sors-tu sérieusement avec quelqu'un? lui demanda sa tante Marie-Ange.
     
    — Pas encore, ma
tante, répondit la jeune fille en rougissant légèrement.
     
     
     
    — Pas encore de
cavalier! s'exclama Bernard Brûlé. Ma foi du bon Dieu! On n'a plus les gars
qu'on avait. Si ça a de l'allure de laisser une belle fille comme ça toute
seule!
     
    — Tu fais ben
d'attendre, reprit la grande femme maigre d'une voix compréhensive. Quand tu

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