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A l'écoute du temps

A l'écoute du temps

Titel: A l'écoute du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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une partie de parchési sur la table de
cuisine.
     
    — Où est votre
mère? demanda-t-il en retirant son manteau couvert de neige.
     
    301
     
    — Elle vient de
monter chez madame Gravel, répondit Carole. Elle est allée lui montrer à
tricoter.
     
    — As-tu pelleté
le balcon en arrière? demanda Gérard à son fils.
     
    — Oui, deux fois,
p'pa. J'ai même pelleté en avant, mais ça sert à rien, il neige trop.
     
     
     
    — Tu peux
attendre après le souper. Tu te feras aider par Richard, dit le père en se
versant une tasse de café avant d'aller lire La Presse qu'il venait d'acheter
chez Brodeur, en passant.
     
    Quelques minutes
après six heures, Richard rentra à la maison en compagnie de Denise.
     
    — Secouez-vous
comme il faut dans l'entrée pour pas mouiller tout mon plancher, leur cria
Laurette qui venait à peine de descendre de chez la voisine.
     
    Le frère et la
soeur suspendirent leur manteau aux crochets fixés au mur du couloir et
enlevèrent leurs bottes avant de pénétrer dans la cuisine où leur mère et
Carole étaient en train de disposer les couverts sur la table.
     
    — On dirait la
fin du monde, dit la jeune fille en déposant un paquet sur le coin de la table
de cuisine. On voit même pas à trois pieds en avant de nous autres en marchant.
     
    — En tout cas,
moi, j'en ai assez de ce temps-là, fit Richard qui avait l'air exténué. Après
être allé porter chez Dupuis les papiers qu'il avait oubliés, j'ai pas arrêté
d'aller porter des commandes. J'ai même pas fait cinquante cennes de tip.
     
    — T'as voulu
cette job-la chez Charland, tu l'as, dit Gilles. Viens pas te plaindre.
     
    — Tu peux ben
parler, toi, répliqua son frère. Tu travailles juste le vendredi soir et le
samedi. Moi, c'est six jours par semaine.
     
    302 LE TEMPS DES
FÊTES
     
    — Oui, mais toi,
c'est des petits sacs que tu vas porter, reprit Gilles. Moi, c'est des grosses
boîtes que je dois traîner.
     
    — Ça va faire,
vous deux, intervint Gérard. A votre âge, c'est normal que vous travailliez un
peu. Vous pouvez tout de même pas passer toute votre vie à jouer comme des
enfants.
     
    — Votre père a
raison, déclara Laurette sur un ton tranchant. Et oubliez pas que vous me
donnerez vendredi la moitié de votre paye. Vous pouvez garder vos tips.
     
    — Pourquoi la
moitié? s'insurgea Richard. Denise et Jean-Louis vous donnent juste une pension
et gardent le reste de leur argent, eux autres.
     
    — Ton frère et ta
soeur Parent leur linge quand il est fini, lui expliqua sa mère. Vous deux,
quand votre linge vous fait plus ou est trop usé, il faut qu'on vous en achète
d'autre. C'est à ça que votre argent sert. Bon. Assez parler pour rien.
Approchez, on va souper. Ça sert à rien d'attendre Jean-Louis. Les petits chars
doivent avoir de la misère à passer à cause de la tempête.
     
    — En parlant de
petits chars, reprit Richard en prenant place à table en même temps que les
autres membres de la famille, j'ai pas eu à les prendre pour aller chez Dupuis.
     
    — Viens pas me
dire que t'as fait tout ce chemin-là dans la tempête? fit sa mère en déposant
un plat sur la table.
     
     
     
    — Pantoute,
m'man. Monsieur le curé m'a embarqué dans son beau char noir et il m'a laissé
juste devant la porte du magasin.
     
    — Je le pensais
pas smart comme ça, ne put s'empêcher de dire Laurette.
     
    — Laurette!
protesta Gérard en lui jetant un regard de reproche.
     
    3°3
     
    — En tout cas,
Jean-Louis était ben content d'avoir à me payer juste un ticket pour les petits
chars.
     
    Durant quelques
instants, on mangea en silence.
     
    — Denise, c'est
quoi le paquet que t'as laissé sur la table? lui demanda sa mère.
     
    — Deux records,
m'man.
     
    — Des records
Mais t'as même pas encore de pick-up.
     
    — Je le sais,
m'man, mais c'est un cadeau pour le jour de l'An.
     
    — Qui t'a donné
ça?
     
    — Serge Dubuc.
     
    — En quel
honneur? fit sa mère, soupçonneuse.
     
    — Serge m'a
acheté un record de Connie Francis et un de Perry Como parce que je lui ai dit
que c'étaient les chanteurs que j'aimais le plus. Il sait que je ramasse mon
argent pour m'acheter un pick-up.
     
    — Ouais! Il est
fin, ce gars-là, fit remarquer Richard en intervenant dans la conversation.
     
    — Toi, mêle-toi
de tes affaires, lui dit sèchement sa mère avant de se retourner vers son
aînée. Est-ce qu'il a dans l'idée de te fréquenter?

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