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A l'écoute du temps

A l'écoute du temps

Titel: A l'écoute du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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grand-mère.
     
    — C'est le
cavalier de Denise, m'man, expliqua Gérard.
     
    Il vient veiller
le samedi soir.
     
    — Où est-ce qu'il
veille?
     
    — Dans la
cuisine, madame Morin, dit Laurette en déposant sur le poêle une bouilloire
d'eau.
     
    Lucille Morin
lança un regard interrogateur à sa petite-fille, comme pour vérifier
l'exactitude de ce que venait de dire sa bru. Puis elle se leva à son tour.
     
    — Va donc te
préparer à recevoir ton ami, lui ordonnât- elle. Pendant ce temps-là, je vais
laver la vaisselle avec ta soeur et ta mère.
     
    Denise la
remercia et disparut dans sa chambre pour changer de vêtements, se maquiller et
se coiffer. Quelques minutes plus tard, sa grand-mère la vit revenir dans la
cuisine alors qu'elle suspendait le linge à vaisselle qu'elle venait d'utiliser
derrière le poêle pour le faire sécher. La vieille dame s'approcha de sa
petite-fille et la regarda attentivement sans dire un mot.
     
     
     
    — Qu'est-ce qu'il
y a, grand-mère? demanda Denise, mal à l'aise d'être l'objet d'un tell examen.
     
    354 L'ARRIVÉE DE
GRAND-MÈRE
     
    — Rien, répondit
Lucille Morin après une brève hésitation.
     
    Laurette, qui
venait d'allumer une cigarette, leva les yeux au ciel pour signifier son
exaspération.
     
    — Tu es une belle
fille, Denise, reprit la vieille dame.
     
    À ton âge, on a
une belle peau. A mon avis, t'as pas besoin de te mettre tant de maquillage
dans la figure et, surtout, pas tant de rouge à lèvres. Ça te donne un mauvais
genre.
     
    Tu serais encore
plus belle avec juste un peu de poudre et presque pas de rouge à lèvres.
     
    — Hein! Je te
l'avais ben dit! se moqua son frère Richard.
     
    — Toi, le petit
drôle, mêle-toi de ce qui te regarde, lui dit Lucille Morin sans élever la voix
en se tournant vers lui.
     
    Denise allait
répliquer à la remarque que venait de lui faire sa grand-mère quand on sonna à
la porte.
     
    — C'est Serge,
dit-elle en se dirigeant vers la porte d'entrée.
     
    — Bon, moi, je
passe la soirée chez Jacques, annonça Jean-Louis en sortant de la chambre qu'il
partageait avec Gilles. C'est la semaine prochaine que je vais passer mon
entrevue pour avoir la job.
     
    Le jeune homme
croisa Serge dans le couloir et le salua avant d'endosser son manteau et de
sortir de la maison.
     
    Comme Laurette ne
faisait pas mine de céder sa chaise berçante à sa belle-mère, Gérard invita sa
mère à prendre la sienne.
     
    — Garde ta
chaise, Gérard, lui dit-elle en s'assoyant à table. J'ai pas l'intention de
rester longtemps dans la cuisine. Je veux me coucher de bonne heure et je vais
lire un peu avant de me coucher.
     
    Denise entra dans
la cuisine, suivie de Serge qu'elle présenta à sa grand-mère.
     
    355
     
    — Serge travaille
dans une banque, expliqua Laurette à sa belle-mère sans donner plus de détails.
     
    Le jeune homme
bien mis répondit poliment aux quelques questions de Lucille Morin après avoir
pris place sur la chaise que lui avait désignée Denise. Lorsque Gérard alluma
la radio pour écouter la description de la partie de hockey, Gilles et Richard
rapprochèrent leur chaise de l'appareil et Carole sortit un cahier de son sac
d'école pour terminer un devoir commencé la veille.
     
    Laurette s'empara
d'une pelote de laine dans l'intention de repriser un chandail de Gilles
qu'elle avait déposé dans un sac, près de sa chaise berçante.
     
    — Bon, je vous
souhaite bonsoir, dit la grand-mère en se levant.
     
    — Vous allez pas
vous coucher à sept heures et demie, m'man? demanda son fils.
     
    — Non, j'ai envie
de lire. Je vais réinstaller dans mon lit avec mon livre.
     
    Denise et Serge
se parlèrent un bon moment à voix basse pour ne pas déranger les amateurs de
hockey avant de se décider de jouer aux cartes. À neuf heures trente, Laurette
ordonna à Carole d'aller se coucher, mais elle n'avertit pas ses deux fils d'en
faire autant.
     
    — Puis, eux
autres, m'man? protesta l'adolescente en parlant de ses deux frères qui
devaient habituellement se mettre au lit à la même heure qu'elle. Ils vont pas
se coucher?
     
    — Ils vont y
aller tout à l'heure, lui répondit sèchement sa mère. Va te coucher et surtout,
réveille pas ta grand-mère si elle dort déjà.
     
    Carole quitta la
cuisine en ronchonnant, persuadée d'être victime d'une grave injustice.
Laurette aurait préféré envoyer Richard et Gilles au lit à l'heure habituelle,
mais elle avait

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