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A l'écoute du temps

A l'écoute du temps

Titel: A l'écoute du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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reconnu la justesse de la remarque faite le matin 356 L'ARRIVÉE
DE GRAND-MÈRE même par Denise. De quoi les Morin auraient-ils l'air si le
cavalier de leur fille devait enjamber le lit pliant dressé dans le couloir au
moment de quitter la maison, à onze heures.
     
    De plus, Richard
ne pourrait sûrement pas fermer l'oeil tant qu'il y aurait des gens dans la
cuisine. S'il devait demeurer debout aussi tard, il allait de soi que son aîné
devait profiter de la même permission... Et tout ça à cause de la belle-mère
qui n'avait pas l'air de se rendre compte le moins du monde à quel point elle
dérangeait toute la famille de son fils.
     
    Jean-Louis rentra
quelques minutes à peine après le départ de Serge Dubuc. À son arrivée, Richard
installait son lit dans le couloir pendant que son père alimentait en charbon
la fournaise. Au moment où le jeune homme retirait son manteau, il entendit un
bruit bizarre qui lui fit suspendre son geste.
     
    — C'est quoi ce
bruit-là? demanda-t-il à son père.
     
    Gérard Morin
déposa le seau de charbon, et tendit l'oreille.
     
    — Parle pas si
fort, tu vas réveiller ta grand-mère, lui commanda son père en lui faisant
signe de la main. On dirait un moteur, ajouta-t-il à mi-voix.
     
    — Ça a l'air de
venir de chez les Gravel, fit remarquer Richard en se glissant sous ses
couvertures.
     
    — Ben non, le
corrigea son frère. On dirait que c'est plus proche que ça.
     
    La porte de la
chambre des filles s'ouvrit sur Denise qui venait d'endosser sa robe de
chambre. Sa mère apparut dans le couloir en même temps qu'elle. La jeune fille
s'avança dans le couloir sur la pointe des pieds pour demander tout bas à son
père:
     
    — Vous entendez
le bruit, p'pa? 357 Curieusement, le bruit était beaucoup plus fort depuis
qu'elle avait ouvert la porte de sa chambre.
     
    — Ben oui, je
suis pas sourd, chuchota son père.
     
    — Qu'est-ce qui
fait ça? demanda sa mère.
     
    Sa fille se
contenta de lui montrer la porte voisine du doigt.
     
    — Arrête donc!
C'est pas ta grand-mère qui fait tout ce vacarme-là, fit Laurette, surprise.
     
    — Ben oui, m'man.
Elle ronfle, c'est écoeurant. Carole et moi, on sera jamais capables de dormir
avec tout ce bruit-là. C'est comme un moteur de char.
     
    — C'est pas si
pire que ça, intervint le père de famille pour défendre sa mère.
     
     
     
    — C'est pas pire
pour vous autres, vous êtes dans la chambre de l'autre côté du couloir, lui fit
remarquer son aînée. Mais nous autres, on est dans la chambre à côté et il y a
pas de mur entre nos deux chambres.
     
    Laurette poussa
un soupir d'exaspération.
     
    — Comme on peut
pas mettre dehors ta grand-mère en pleine nuit, tout ce qu'il te reste à faire,
ma fille, c'est de te mettre de la ouate dans les oreilles. Apportes-en à ta
soeur s'il le faut.
     
    — Aie! je vous
dis..., commença la jeune fille d'une voix excédée avant de se diriger vers les
toilettes où la ouate et les médicaments étaient rangés dans une minuscule
pharmacie suspendue au-dessus du lavabo.
     
    Quand Gérard
éteignit le plafonnier du couloir, Richard dormait déjà, recroquevillé sur
lui-même, sur son étroit lit pliant.
     
    Chapitre 15 Un
séjour houleux Le lendemain matin, la grand-mère apparut dans la cuisine sur le
coup de six heures, après s'être glissée tant bien que mal entre le lit de
Richard et le mur du couloir.
     
    La vieille dame
devait être réveillée depuis quelque temps puisqu'elle était déjà toute
habillée et soigneusement coiffée. Elle avait passé sur sa robe une épaisse
veste de laine noire. Gérard et Laurette n'étaient levés que depuis quelques
minutes.
     
    — Mon Dieu qu'on
gèle dans la maison! dit Lucille à mi-voix en s'approchant du poêle à huile que
son fils venait d'allumer.
     
    — La nuit, on
chauffe juste la fournaise du couloir, madame Morin, lui expliqua sa bru. Si on
chauffait aussi le poêle, ça nous coûterait une fortune. Une fois bien abriés
avec les couvertes, on dort ben, même s'il fait froid.
     

— Vous êtes bien
chanceux de pas tomber malade avec un froid pareil, leur fit remarquer la vieille
dame.
     
    — Il faut pas
oublier que c'est une vieille maison, m'man, lui expliqua son fils. On a beau
ben calfeutrer les fenêtres et les portes chaque automne, l'air trouve le moyen
d'entrer pareil.
     
    — Il paraît que
je ronfle un petit peu la nuit, dit cette dernière en changeant de sujet.
J'espère

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