Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
A l'écoute du temps

A l'écoute du temps

Titel: A l'écoute du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
Vom Netzwerk:
Gilles.
     
    — Épais toi-même,
répliqua son jeune frère qui n'osa pas en dire plus parce qu'il avait la ferme
intention de lui demander une cigarette en quittant la maison.
     
    Peu après huit
heures, Carole alla sonner chez son amie Mireille pendant que ses frères
prenaient la direction de l'école Champlain. Une petite pluie froide les
poussait à presser le pas. Coin Fullum, Richard s'arrêta toutefois et jeta un
regard derrière lui pour s'assurer de n'être pas vu par l'une de ses soeurs.
     
    — Passe-moi une
cigarette, quémanda-t-il à Gilles en déposant son sac d'école à ses pieds.
     
    — Non, refusa son
frère sur un ton définitif. De toute façon, t'as pas le droit de fumer.
     
    — Toi non plus,
t'as pas la permission.
     
    Les deux frères
fumaient en cachette de leurs parents depuis maintenant plus d'un an avec un
aplomb et un sans-gêne incroyables. Ils savaient fort bien que, s'ils se
faisaient prendre, il allait leur en cuire. Leur mère les avertissait
régulièrement qu'elle ne leur accorderait jamais la permission avant qu'ils
atteignent seize ans et leur père partageait son point de vue.
     
    — Je t'en ai
donné deux hier, protesta Gilles. Là, il m'en reste juste une dans mon paquet.
     
    — Aie! Gilles
Morin, prends-moi pas pour une valise, protesta son frère. Il t'en reste au
moins une dizaine dans ton paquet. Je les ai comptées tout à l'heure dans la
chambre.
     
    — Parce qu'en
plus, tu fouilles dans mes affaires!
     
    — J'ai pas
fouillé, le corrigea Richard. J'ai juste voulu être sûr que t'en avais assez
pour m'en passer une.
     
     
     
    — Moi, en tout
cas, je suis écoeuré de te fournir, rétorqua Gilles. Pourquoi tu continues pas
à en piquer!59 dans la boîte de cigarettes de m'man, comme tu faisais avant.
     
    — Es-tu malade,
toi? Je peux plus faire ça. À cette heure, elle cache sa boîte dans sa chambre.
Me vois-tu aller fouiller là? La mère serait capable de m'assommer si elle me
poignait à lui voler des cigarettes. Je peux juste lui en prendre une de temps
en temps dans son paquet quand elle le laisse traîner. Mais ça arrive pas
souvent. Envoyé! Juste une.
     
    Son frère extirpa
à contrecoeur une cigarette de son paquet de Player's et la lui tendit.
     
    — Là, je veux
plus que tu m'achales de la journée, OK? Fais comme moi, gagne-toi de l'argent
si tu veux fumer.
     

— Ce sera pas
long, promit Richard.
     
    Sur ces mots, les
deux frères se séparèrent.
     
    Dans
l'appartement, Laurette lava d'abord la vaisselle du déjeuner et remit de
l'ordre dans sa chambre. Ensuite, elle tira la laveuse remplie de vêtements
sales de la chambre des garçons dans la cuisine et entreprit de trier les
vêtements souillés selon leur couleur. Quelques minutes auparavant, elle avait
mis de l'eau à bouillir sur le poêle et déposé près du tordeur de la Beatty une
cuvette qu'elle allait remplir d'eau tiède pour rincer le linge fraîchement
lavé.
     
    Elle alluma la
radio installée sur une tablette près du réfrigérateur. La voix chaleureuse de
Roger Baulu emplit la pièce et lui tint compagnie jusqu'à la fin de
l'avant-midi.
     
    est-elle Caron et
Gérard Paradis, des Joyeux troubadours, venaient à peine de finir un duo quand
les enfants revinrent à la maison pour dîner. Tant bien que mal, ces derniers
se frayèrent un chemin sous les vêtements suspendus aux cordes. La cuisine
était si humide que les vitres des fenêtres étaient embuées.
     
    160 LES PREMIERS
ÉMOIS
     
    — Je viens de
finir le lavage, leur annonça leur mère en passant une main sur son front moite
de sueur. Gilles, pousse la laveuse dans votre chambre. Toi, Richard, rapporte
la cuvette et le boiler dans le hangar. Carole, mets la table pendant que
j'essuie le plancher.
     
    Quelques minutes
plus tard, tous purent prendre place autour de la table pour manger un reste de
spaghettis réchauffé. À la fin du repas, Richard fut le premier à se lever de
table.
     
    — Je vais arriver
plus tard que d'habitude après l'école, annonça-t-il à sa mère.
     
    — Je t'ai déjà
dit que je veux pas te voir traîner dans la rue après l'école. Je veux que tu
sois dans la maison à quatre heures et quart au plus tard, l'avertit sa mère.
     
    — Là, je peux pas
faire autrement, m'man, plaida son fils.
     
    — Viens pas me
dire que t'es encore en retenue, toi? demanda Laurette, en élevant déjà la
voix.
     
    — Ben non, m'man.
Je dis ça juste parce que je veux

Weitere Kostenlose Bücher