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À l'ombre des conspirateurs

À l'ombre des conspirateurs

Titel: À l'ombre des conspirateurs Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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insistai-je.
    — Moi non plus, je ne me fais pas de souci. Tu as l’intention de t’enquérir de la dame de tes pensées ?
    — J’irai m’entretenir directement avec elle, après m’être reposé et avoir pris un bain. Pourquoi ? Dis-moi vite !
    Larius me répondit par un haussement d’épaules.
    Nous venions d’atteindre la route d’Ostie, presque dans mon quartier pourri. L’étal d’un marchand de charcuterie était fermé, mais l’odeur des jambons et des condiments flottait encore dans l’air. En colère, je saisis mon neveu par le col de sa tunique.
    — J’ai entendu dire que Pertinax se trouvait à Rome. C’est cela que tu n’oses pas me dire ?
    — Tonton Marcus, il ne s’est rien passé, dit-il en se dégageant. Helena Justina n’a pas bien supporté le voyage, mais Silvia l’a soignée.
    J’avais déjà fait 1 400 lieues en la compagnie d’Helena, sans jamais l’avoir vue perdre son calme, ni l’avoir entendue se plaindre. L’angoisse s’empara de moi, mais je la rejetai en me disant que je me faisais du souci pour rien. Je repris mes bagages et enfilai l’étroite allée qui conduisait vers les odeurs familières de la Cour de la Fontaine.
    Après le départ de Larius, je restai un moment sur mon balcon. Une vue fabuleuse constituait l’un des rares avantages de notre immeuble, construit à mi-hauteur du mont Aventin. Fermant mes yeux fatigués, j’écoutai le grincement des carrioles, l’aboiement des chiens de garde, les cris lointains des rameurs sur le fleuve, les chœurs de voix avinées, le son des flûtes dans les temples, les cris de filles apeurées ou excitées…
    En dessous de moi, la ville devait abriter beaucoup de fugitifs. Des hommes fuyant leurs mères, leurs dettes, leurs associés, leur propre sentiment d’impuissance – ou, comme Gnæus Atius Pertinax Caprenius Marcellus : leur destin.

77
    Mon estomac formait des nœuds quand je pensais à Helena.
    Dans la soirée, je trouvai le courage de traîner mon corps fourbu jusqu’au gymnase. Il était situé près du temple de Castor, et ses clients habituels devaient être en train de dîner. Dans leur majorité, ces hommes sacrifiaient aux repas en famille, et pour eux, faire la fête consistait en un banquet de trois plats pris avec de vieux amis, sur fond de musique légère. Glaucus, le propriétaire, serait également rentré chez lui à cette heure-ci. J’en étais plutôt content, car il ne se serait pas privé de faire des commentaires sur les dégâts causés à mon physique par ces deux mois passés en Campanie. Dès qu’il m’apercevrait, il m’infligerait des exercices de remise en forme. J’étais bien trop fatigué pour le laisser commencer ce soir.
    En général, le bain restait ouvert après le dîner. Les lieux étaient bien éclairés par des lampes en poterie le long de tous les couloirs, mais à ce moment du jour, l’atmosphère était tout de même un peu sinistre. Des employés traînaient quelque part, prêts à vous gratter avec un strigile si vous les appeliez, mais en général, les clients du soir se débrouillaient seuls. Il s’agissait pour la plupart de gens de classe moyenne qui travaillaient dur : dessinateurs d’aqueducs, ingénieurs, quelques hommes d’affaires arrivant d’Ostie, et aussi des individus un peu particuliers, dans mon genre, que Glaucus supervisait personnellement quand ils s’entraînaient avec des armes. Nos horaires étaient toujours un peu spéciaux, et les autres habitués avaient la politesse de ne pas nous en demander la raison.
    Je laissai mes vêtements au vestiaire et me rendis directement dans la salle chaude pour me racler énergiquement. Après m’être lavé à grande eau, je poussai la lourde porte de la salle de vapeur. J’avais l’intention de m’y reposer un long moment pour décontracter mes muscles. Une seule autre personne s’y trouvait, la cinquantaine dépassée et l’expression plaisante, avec ses sourcils épais et ses cheveux raides de gamin. C’était le père d’Helena. Lui aussi paraissait plongé dans ses pensées, mais il me reconnut quand même.
    — Didius Falco !
    — Camillus Verus !
    Nos salutations étaient empreintes de cordialité. Il jugeait mon comportement peu conformiste avec beaucoup de tolérance, et j’appréciais beaucoup sa bonne humeur malicieuse.
    — Tu arrives de Campanie ?
    — Je viens juste de rentrer. Je te trouve ici bien tard, sénateur !
    — J’avais besoin

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